Des agents du secteur du gaz et de l'électricité ont coupé le courant de tout le quartier, a annoncé la CGT à des journalistes sur place.
La presse avait été conviée pour relayer cette action symbolique du durcissement engagé par les grévistes du secteur. En quelques minutes à peine, "l'action a privé d'énergie le village olympique, le quartier au niveau zone commerciale, des data centers et aussi le stade de France", selon Sébastien Menesplier, secrétaire général de la CGT énergie.
Rassemblés en début de matinée dans un complexe sportif, à quelques kilomètres à peine, ils ont été convoyés dans cinq cars, pour rejoindre aussi discrètement que possible ce "poste source Ampère", rénové en septembre dernier dans la perspective des JO et du métro du Grand Paris Express. C'est là qu'arrive l'énergie des centrales nucléaires par le réseau de RTE, dans un poste source RTE/Énedis, avec un gros transformateur, "et il y a plein de câbles qui partent alimenter des quartiers, des entreprises, les gens", explique Frédéric Probel, secrétaire général du syndicat CGT Énergie Bagneux.
Les agents ont d'abord interrompu la possibilité pour RTE de manœuvrer et surveiller le poste électrique à distance, une manœuvre qui vaut aujourd'hui à quatre ex-agents du gestionnaire des lignes à haute et très haute tension d'être poursuivis en justice, après avoir été licenciés. D'où les précautions et la venue en nombre pour noyer l'action dans la masse des agents présents. "On a ouvert les interrupteurs de quatre câbles, un qui alimentait la zone commerciale et le Stade de France, un qui alimentait trois data centers, et un qui alimentait le chantier du village olympique", précise Frédéric Probel.
Énedis rapporte à l'AFP qu'un peu plus de 500 clients ont été effectivement privés de courant. Mais le courant a été rétabli immédiatement (par quel miracle ?), via des manœuvres à distance pour la plupart d'entre eux, des techniciens travaillant sur place pour "réalimenter les derniers clients". La société portera plainte, comme à chaque fois.