C'est l'une des grèves les plus importantes de ces dernières années. Un mouvement social d'une ampleur rare pour l’Allemagne a commencé lundi à paralyser tout le secteur des transports. Les salariés des aéroports, du rail, du frêt maritime, des sociétés d'autoroutes et des transports locaux ont été appelés à 24 heures d'arrêt de travail. Une« Mega-Streik », « méga-grève » comme la dénomment les médias allemands, car elle est menée par un mouvement unitaire inédit entre les syndicats des services publics (Verdi) et des cheminots (EVG) qui représentent respectivement 2,5 millions de fonctionnaires et 230.000 salariés du ferroviaire. Ces derniers exigent des revalorisations salariales entre 10,5 % et 12 % face à une inflation qui a atteint 8,7 % en février.
L'équivalent allemand de la SNCF, la Deutsche Bahn, qui a mis à exécution sa menace d'un lundi noir, a suspendu intégralement le trafic des grandes lignes. La circulation des lignes régionales a été fortement dégradée. À Berlin, aucun tramway, ni métro ni bus n'a circulé. Le secteur aérien n'était pas en reste : les vols ont été annulés dans la plupart des aéroports, dont les principaux, Francfort et Munich.
Infirmiers, personnel hospitalier, enseignants et autres agents de la fonction publique ont battu le pavé un peu partout dans le pays. La fédération des aéroports allemands (ADV) a dénoncé auprès de l'AFP une stratégie « d'escalade des grèves sur le modèle de la France » où les journées de manifestations violentes se multiplient contre la réforme des retraites. « Un conflit social qui n'a pas de répercussions est un conflit social inoffensif », a riposté Frank Werneke, président du syndicat Verdi.