Tandis que la Commission des affaires sociales se penchait sur la proposition de loi du groupe LIOT visant à ramener à 62 ans l’âge de départ à la retraite, l’ambiance était électrique. Dans une salle trop petite et surchauffée par les passions, la Commission votait à une courte majorité la suppression de l’article abrogatif, vidant ainsi le texte de sa substance. Un vote rendu possible grâce au soutien des députés LR donnant à la majorité relative une courte majorité absolue.
Ce premier vote provoqua la fureur des élus de la NUPES, le chef de file Mathilde Panot en tête, qui quittèrent à grand bruit la Commission, laissant le RN seul avec LIOT pour s’opposer à la majorité.
Les débats se sont poursuivis jusqu’au vote final qui s’est donc déroulé sans les députés de la NUPES. « Ils ont rejoint l’hémicycle pour mettre le bazar et nous ont lâchés pour le vote final », regrette le secrétaire de la Commission, le député RN Christophe Bentz. D’autant qu'il peut nourrir des regrets : quelques minutes après le départ de la NUPES, plusieurs députés de la majorité ont aussi quitté la Commission, réduisant donc le nombre de voix et la marge de manœuvre de l’exécutif. « Il y avait un créneau pour rejeter le texte », selon Bentz qui poursuit : « J’ai interpellé le député LFI Hadrien Clouet en lui disant : « Si vous revenez maintenant, on peut rejeter le texte". Hadrien Clouet est allé rameuter les députés de son groupe mais on n’a vu personne revenir et le texte a été entériné par la Commission.
« S’ils étaient restés, on aurait pu renverser le vote », affirme son collègue des Bouches-du-Rhône, Taché de La Pagerie. En bref, la désertion de la NUPES a permis au gouvernement de se sauver avec la complicité des LR.