« Je paie pour un écran, j’en fais ce que je veux. » C’est par ces quelques mots, somme toute anodins à première vue, que Louis Boyard, notre Che Guevara de la cause adolescente, sonne le retour fracassant de la gauche française à la question sociale. Elle parle enfin de partage. Lequel ? Celui des comptes Netflix en proclamant haut et fort : « Nos comptes nous appartiennent ! ».
Pour lutter contre le Grand Capital, l’ancien chroniqueur de TPMP, devenu entre temps député par le jeu du miracle démocratique, n’a ainsi pas hésité, en ce début du mois de juin, à lancer sa fronde tapageuse par un tweet burlesque dont il semble avoir le secret : « La pauvreté explose. Cette entreprise qui paye si peu d’impôts en France ne vous taxera pas davantage. Partagez vos comptes et vive la solidarité. » Pas question en effet de boycotter Netflix – comment pourrait-on d’ailleurs un seul instant imaginer vivre sans ?
En bonne groupie de cette petite multinationale, Boyard le mal nommé nous enjoint plutôt à lutter contre Netflix en demandant toujours plus de Netflix. Et en cela Boyard est tout à fait logique. La gauche, comme toujours, adore se draper des oripeaux de la résistance quand elle n’a jamais été rien d’autre qu’une collaboration continue avec tous les désastres en cours.
Alors, que tous les « jeunes » du pays se rassurent ! Grâce au courage héroïque de leur serviteur, ils pourront continuer de se pâmer à moindre frais devant les dernières créations tellement originales de nos génies modernes que sont les Jean-Pascal Zadi et autres Franck Gastambide, frankeinsteins décérébrés que seules nos banlieues françaises savent produire avec une perfection aussi diabolique. La racaille embourgeoisée parfaitement rompue au diktat de la Bien Pensance est plus que jamais l’idéal français de ce début de XXIe siècle et Louis Boyard son bienheureux prophète.
Accélérateur de créolisation et centre d’abrutissement mondialisé (l’une allant rarement sans l’autre), Netflix demeure la meilleure garantie pour la France Insoumise d’arriver un jour au pouvoir. Louis Boyard président, c’est votre abonnement Netflix garanti à vie par l’État et une parfaite égalité des chances devant la bêtise. Avec un tel sursaut social, c’est l’assurance inespérée pour lui d’un véritable plébiscite dans les années qui viennent. À moins que Marine Le Pen ne décide de lui piquer l’idée…