Devant la pression de la rue, le 12 août 2022, Emmanuel Macron annonçait le retrait du projet de loi sur le contrôle technique obligatoire des deux roues, malgré l’avis négatif du Conseil d’État. À l’Élysée, on disait à mots couverts que ce « n’était pas le moment d’emmerder les Français ».
Seulement voilà, si Emmanuel Macron entendait passer outre, le Conseil d’État persiste et signe, en octobre. Il est vrai qu’entre-temps les associations écologistes se sont mêlées de la partie. Ainsi, "Ras le Scoot" tweetait : « De reculade en reculade, Emmanuel Macron perd toute crédibilité dans sa lutte contre la pollution. Le contrôle technique 2RM est une mesure de bon sens, imposée par le droit européen, dont les effets sur la pollution seraient immédiats. Nous le contraindrons à le mettre en place. »
Mais, au fait, de quoi parle-t-on ? De lutte contre les accidents de la route ou de la pollution ? La Fédération des motards en colère répond aux deux questions. « En dix ans, le nombre de deux-roues motorisés a augmenté de 30 %, le nombre de tués a baissé de 19 % La plupart des constructeurs réalisent des contrôles de 50 points de sécurité des motos de leurs clients en concession, et cela, gratuitement. 3,9 millions de deux-roues motorisés ne sont responsables que de 0,5 % des émissions polluantes. En fluidifiant le trafic, les deux-roues motorisés contribuent fortement à réduire la pollution. Plus de 10 % de motos = moins de 40 % d’embouteillage. »
Mais rien n’y fait, pas plus ces arguments de bon sens que les timides tentatives de rébellion élyséenne. Ainsi ce 1er juin, le Conseil d’État a-t-il sommé la France de se conformer au droit européen, nous laissant tout juste deux mois pour mettre en place le contrôle technique en question. Et Clément Beaune, ministre des Transports, de promettre « qu’il précisera dans les prochains jours le calendrier et les modalités du contrôle technique ».
Motards en colère, préparez vos manifs et je vous suis.