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21 juillet 2023 5 21 /07 /juillet /2023 09:47

Buffalo, État de New York – Les travailleurs de l’usine de Tesla de Lackawanna, près de Buffalo, ont lancé une campagne de syndicalisation le 14 février 2023. Ils cherchent à être représentés par Workers United (le même syndicat qui a organisé avec succès le premier syndicat reconnu chez Starbucks Workers United, entreprise de Buffalo de presque 300 boutiques.

Les salariés de Tesla qui participent au comité d’organisation ainsi que des membres de United Workers venant d’autres entreprises ont tracté devant l’usine le jour de la Saint Valentin ; ils ont donné des cartes de la Saint-Valentin sur le thème de la syndicalisation, accompagnées d’un lien qui permettait de signer une carte syndicale. De nombreux travailleurs ont été réceptifs et ont exprimé de l’enthousiasme à l’idée qu’un syndicat s’implante enfin dans les usines Tesla.

La répression syndicale commença peu après le tractage. La page twitter du syndicat (@united_tesla) fut d’abord masquée. Elon Musk, le PDG de Tesla, est désormais le propriétaire de Twitter, ce n’est donc pas une surprise. De la même façon que l’entreprise avait bloqué certains moyens de communication sur les lieux de travail, elle freine désormais les travailleurs qui tentent de trouver du soutien grâce aux réseaux sociaux.

Pire encore, le jour suivant l’annonce de la syndicalisation, Tesla vira environ 30 employés, suivirent d’autres licenciements les jours d’après. Selon les employés avec lesquels Workers World a parlé, on comptabilise jusqu’à 40 salariés licenciés. L’entreprise affirme que ces licenciements étaient liés à une évaluation des performances, et avaient été décidés la semaine précédant l’annonce de l’action syndicale. De nombreux travailleurs pensent qu’il s’agit d’un mensonge, étant donné que ces évaluations ont lieu une fois tous les six mois, et que la prochaine n’était pas prévue avant le mois de mars. Un certain nombre d’entre eux se rappellent que ces résultats d’évaluation arrivent souvent en retard, et qu’il est donc inhabituel et suspicieux de les voir arriver si tôt. Les salariés ont remarqué que le nombre d’employés licenciés était en hausse par rapport aux évaluations précédentes.

Tesla cultive une atmosphère de peur et d’angoisse, qui déshumanise et provoque du mal-être chez les travailleurs qui voient leurs collègues se faire renvoyer sous leurs yeux, et se retrouvent à se demander s’ils seront les prochains. De plus, les employés sont obligés de continuer le travail après la scène publique du licenciement (on envoie les managers dans l’atelier, ils tapotent l’épaule du licencié. Ils apportent une boîte et lui disent de ranger ses affaires dedans). Sinon ils risquent de ralentir leur cadence, de ne pas atteindre leurs quotas, pour ensuite finir sur la sellette.

Des employés au sein du comité d’organisation syndical ont confirmé que certains des salariés renvoyés faisaient parti du comité. Il est probable que Tesla licencie de nombreux travailleurs, et non uniquement des syndicalistes, ce qui donne l’impression que l’entreprise ne fait pas de répression syndicale, tout en continuant d’instiller la peur chez les salariés. Suite à ces licenciements, Workers United a déposé une plainte pour pratiques déloyales auprès de la Commission nationale des relations de travail des États-Unis (The National Labor Relations Board).

En plus de ces nombreux licenciements, Tesla a emprunté les méthodes de Starbucks et a amené des équipes des départements des ressources humaines depuis la Californie afin de surveiller le lieu de travail. Il est évident que les grandes multinationales s’inspirent entre elles quand il s’agit d’écraser leurs salariés. C’est une raison de plus pour qu’ils s’unissent afin de lutter contre leurs oppresseurs communs.

 

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