Le suspense aura duré à peine une semaine. Écarté du nouveau gouvernement et acculé par les critiques pour son bilan déplorable à l’Éducation nationale, Pap Ndiaye a finalement trouvé un nouveau point de chute grâce à un coup de pouce présidentiel. Par décret, signé de la main d’Emmanuel Macron, on apprend ainsi que « M. Pap Ndiaye est nommé ambassadeur, représentant permanent de la France auprès du Conseil de l'Europe à Strasbourg, à compter du 1er août 2023 ». Une nomination qui ne manque pas de faire grincer des dents sur les bancs de l’opposition.
Si les réactions sont si vives, après l’annonce de la nomination de Pap Ndiaye au poste d’ambassadeur, c’est que ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron recase ses ministres évincés. Ainsi, la nomination d’Amélie de Montchalin, ancien ministre de la Transition énergétique, devenue ambassadrice de la France auprès de l’OCDE, malgré sa cuisante défaite aux élections législatives, quelques mois plus tôt. Un cas loin d’être isolé, puisque Brigitte Bourguignon, ancien ministre de la Santé, et Emmanuelle Wargon, ex-ministre du Logement, toutes deux battues lors des dernières législatives, ont également reçu en récompense un joli poste. La première décroche le poste d’inspectrice générale des affaires sociales tandis que la seconde se retrouve propulsée à la tête de la Commission de régulation de l’énergie. À croire que les ministres d’Emmanuel Macron ne sont jamais perdants.
Malgré un bilan plus que mitigé, Christophe Castaner, démis du ministère de l’Intérieur et battu aux législatives en 2022, a pour sa part hérité, en novembre dernier, du siège de président du conseil d'administration de la Société concessionnaire française pour la construction et l'exploitation du tunnel routier sous le Mont-Blanc ainsi que d’une place au sein du conseil de surveillance du grand port maritime de Marseille « en raison de ses compétences », précise l’arrêté.
Jean Castex a lui aussi bénéficié des grâces du prince Macron. Après près de deux ans de bons et loyaux services, le voilà nommé au poste de président-directeur général de la Régie autonome des transports parisiens (RATP). Un bon cadeau de départ pour celui qui a épaulé le Président dans sa politique de lutte contre le Covid. Florence Parly, ensuite, ancien ministre des Armées, un temps pressentie pour accéder à la présidence d'Air France, a finalement été nommée présidente du conseil d'administration du Conservatoire national des arts et métiers. Reste, enfin, Agnès Buzyn, toujours mise en cause dans le cadre du dossier sur la gestion de la pandémie, qui a réussi à récupérer le poste de conseillère maître à la Cour des Comptes.
On a désormais hâte de découvrir, dans les jours ou les mois à venir, ce que deviendront Marlène Schiappa et François Braun, également mis sur la touche lors du dernier remaniement.