Le 1er novembre la Société américaine d’ornithologie (American Ornithological Society) a annoncé, par la voix de sa présidente Colleen Handel, qu’elle allait renommer toutes les espèces d’oiseaux qui portent directement le nom de personnes ou des noms jugés offensants et excluants, en se concentrant d'abord sur les espèces présentes principalement aux États-Unis ou au Canada», détaille un communiqué.

Cette décision radicale, explique Colleen Handel, a été prise car «certains noms d'oiseaux anglais font référence à une histoire jugée néfaste et excluante aujourd’hui». Elle fait notamment suite à une mobilisation au sein du monde ornithologique pour faire disparaître des patronymes de scientifiques ou autres personnages qui ont eu une histoire controversée. Parmi les oiseaux qui seraient rebaptisés, le New York Times cite le cas du puffin d’Audubon, baptisé d’après le nom de l’ornithologue franco-américain Jean-Jacques Audubon (1785 -1851). Le scientifique et illustrateur est aujourd’hui pointé du doigt parce qu’il s’est longtemps opposé à l’abolition de l’esclavage. Autre exemple, celui de l’oriole jaune-verdâtre, que les Américains ont baptisé Oriole de Scott, en hommage au général Winfield Scott qui s’est illustré lors de la guerre de Sécession mais qui est aussi l’un des architectes de la déportation de peuples indiens à l’Ouest du Mississippi pour libérer des terres aux colons.

Le caractère «sexiste» des noms d’oiseaux est aussi pointé par le rapport de l’AOS puisque la plupart des noms accolés aux espèces sont masculins, et plus précisément ceux «d’hommes blancs». La disparition de ces patronymes serait donc un moyen de corriger, de façon «inclusive», une misogynie sous-jacente.

Cette décision participe à un mouvement qui ne touche pas que les oiseaux aux États-Unis. Ainsi ce papillon de nuit, migrateur et ravageur, que le catalogue de Linné recense comme le bombyx disparate, était connu aux États-Unis et au Canada comme la mite gitane. Il a été rebaptisé mite spongieuse, autre nom sous lequel il était reconnu. Ce papillon de nuit aurait gagné ainsi une plus grande honorabilité.

On applaudit cette initiative qui devenait urgente. Parmi les noms d’oiseaux à rebaptiser le plus vite possible en les effaçant définitivement de l’actualité (par quels moyens, ça reste à définir), je propose : Netanyahou, Biden et Macron.

Dans un premier temps.

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