La revue scientifique «The Lancet» appelle la profession médicale à un examen de conscience et recommande que les faits historiques soient intégrés aux cursus de formation des professionnels de santé.
Le corps médical a joué un «rôle central» dans les crimes des nazis, selon un rapport présenté jeudi 9 novembre, qui appelle les médecins d'aujourd'hui à apprendre de ce passé pour s'opposer si nécessaire à des directives. «Les crimes n'ont pas été commis uniquement par des médecins extrémistes» ou «sous la contrainte», selon les résultats de cette étude publiée dans la revue scientifique britannique «The Lancet», qui balaie «les idées fausses circulant depuis longtemps» pour minimiser la responsabilité de la profession.
En 1945, de 50 à 65% des médecins allemands non juifs avaient ainsi rejoint le parti nazi. Une proportion «bien plus élevée que dans toute autre profession universitaire», selon ce document de quelque 80 pages se basant sur des sources universitaires, décrit comme «le plus complet» réalisé à ce jour «sur les atrocités commises». Au total, les programmes eugénistes, d'euthanasie et les «expériences humaines brutales» mis en œuvre dans un cadre médical ont fait «au moins 230.000 morts», parmi les handicapés, les patients juifs et les déportés, dont 7.000 à 10.000 enfants. Environ 300.000 stérilisations forcées ont été pratiquées.
«Contrairement aux idées reçues», «la médecine dans l'Allemagne nazie n'était pas une pseudo-science» et la «recherche nazie» est parfois «devenue partie intégrante du canon de la connaissance médicale», note le rapport. Par exemple, «la compréhension actuelle des effets du tabac et de l'alcool sur le corps a été alimentée par des recherches menées à l'époque nazie».
Certains criminels ont acquis une renommée durable après-guerre sans jamais révéler le contexte de leurs recherches, comme le recteur de l'université de Vienne Eduard Pernkopf. Son atlas anatomique de référence, paru dans de nombreux pays et utilisé sans controverse jusque dans les années 1990, avait été réalisé à partir des cadavres de personnes assassinées. Une fondatrice de la pédopsychiatrie, Elisabeth Hecker, a aussi été célébrée durant des décennies, l'Allemagne lui attribuant l'Ordre du Mérite en 1979, alors qu'elle a envoyé de nombreux mineurs, placés sous son autorité, à la mort.
En 2020, les médecins, formés pour nous soigner et nous maintenir en bonne santé, ont relayé avec lâcheté (car beaucoup savaient !) les délires sanitaires et vaccinaient avec avidité pour trente pièces d’argent.