151 contre, 114 pour. C’est le résultat du vote, ce jeudi, à l’Assemblée nationale, sur la proposition de résolution des Républicains. Cette résolution visait à dénoncer l’accord franco-algérien de 1968 qui permet des dérogations massives pour l’accueil des Algériens en France. Appuyée par les LR et le Rassemblement national, la proposition aura au moins permis de mettre en avant les nombreux avantages dont profite la première communauté d’étrangers en France, même en cas de vote favorable de la loi Immigration voulue par Emmanuel Macron. Toutefois, ce vote reste un échec qui, selon certains hommes politiques de droite, aurait pu être évité si les députés du RN s’étaient plus largement mobilisés. Qu'en est-il vraiment ?
Sur les réseaux sociaux, les critiques fusent. L’incompréhension de certains internautes est largement relayée par Reconquête et Florian Philippot, tête de liste des Patriotes pour les européennes. Interrogé par Boulevard Voltaire, l’intéressé reproche aux députés RN de « jouer à un jeu dangereux ». Pour l'ex-numéro deux du Front national : « L’absence de 40 députés RN traduit un manque d’implication du RN, puisqu’on constate de plus en plus souvent, ces derniers mois, une absence ou une abstention lors de votes importants ou symboliques, insiste M. Philippot. J’ai remarqué, par exemple, aussi, que depuis trois motions de censure, le RN ne les votait plus et n’en déposait plus ». Et de conclure : « Ils veulent jouer les sages, les responsables, les gentils. Passer entre les gouttes médiatiques, être même bien vus de la Macronie qui réservera ses flèches à LFI. »
Dans la même veine, Laurence Trochu, présidente du Mouvement conservateur, proche de Reconquête, dénonce sur X l’absence de Marine Le Pen lors du vote. Selon elle, la patronne du groupe RN à l'Assemblée « déserte le terrain de l’immigration et torpille les propositions de la droite».
Le RN servirait donc le parti de Macron pour faire barrage à la France Insoumise dans la perspective d'une élection présidentielle où la Marine serait élue et rapatrierait derrière elle les anciens du régime précédent. Ou, dans le cas où elle ne serait pas élue, permettrait l'élimination de son ennemi juré : Mélenchon.