Un coronavirus connu des scientifiques sous le nom de GX_P2V a fait l'objet d'une étude qui a créé la polémique dans la communauté scientifique. Les résultats de ces travaux ont été mis en ligne sur le site BioRxiv, mais non validés, en vue d'être publiés dans une revue scientifique.
Des chercheurs chinois ont modifié ce coronavirus GX_P2V, découvert en 2017 sur des pangolins, pour créer un virus mortel lorsqu'il a été testé chez des souris "humanisées", comme l'expliquent le Figaro. Ces souris étaient porteuses de protéines humaines et au total, sur les huit souris infectées par le virus, toutes sont mortes de l'infection entre sept et huit jours après avoir l'avoir contracté. Le taux de létalité de ce coronavirus modifié est de 100%.
Outre le fait que la mort soit jugée "rapide", les scientifiques ont constaté que la charge virale était particulièrement élevée dans le cerveau des souris. Après avoir infecté le système respiratoire, le virus a été retrouvé dans le système nerveux. Les symptômes comprenaient des yeux complètement blancs, une perte de poids rapide et de la fatigue pour toutes les souris infectées.
La polémique sur ces travaux paraît donc évidente. De nombreux scientifiques ont alerté sur le potentiel risque de diffusion d’un tel virus dans l’environnement. "La balance entre ces enseignements scientifiques et le potentiel extrêmement dangereux de ces manipulations est très défavorable", a d'ailleurs commenté Bruno Canard, directeur de recherche au CNRS et chef d'équipe au laboratoire Architecture et fonction des macromolécules biologiques (AFMB) à Marseille, dans les colonnes du Figaro.
Le professeur François Balloux, expert en maladies infectieuses basé à l'University College London, a lui aussi commenté l'étude sur X : "C’est une étude épouvantable, elle est scientifiquement totalement inutile. Je ne vois rien de vaguement intéressant qui pourrait être appris en infectant de force une race étrange de souris humanisées avec un virus aléatoire. Par contre, je peux voir comment de telles pratiques pourraient mal tourner...".
"Je serais très inquiet de la trajectoire d’un tel virus s’il se retrouvait dans la nature", a lui aussi confié Étienne Decroly, directeur de recherche au CNRS et virologue au laboratoire AFMB, qui appelle à des mesures : "Il faut réglementer rapidement les manipulations sur les virus comme ceux-là qui ont un réel potentiel pandémique".
Ce type de manipulations a longtemps été encadré par un moratoire qui a été levé en 2017 mais la réglementation change selon les pays. Ces pratiques sont ainsi totalement interdites en France, selon Le Figaro.
Du moins, officiellement.