La presse entière n’a plus que le nom de « Dati » à la bouche. « Nomination surprise », « le show Dati », « le retour de la puncheuse »… Partout, on commente l’arrivée de celle qui, il y a encore quelques mois, ne mâchait pourtant pas ses mots contre les macronistes.
Alors rappelons rapidement son pedigree : elle est actuellement mise en examen pour corruption passive et recel d’abus de pouvoir dans l’affaire Carlos Ghosn. Nombreuses sont aujourd’hui les voix à s’indigner qu’Emmanuel Macron - qui avait promis, au mépris de la présomption d’innocence, qu’un ministre mis en examen devrait démissionner - ait pu nommer Rachida Dati visée par une instruction judiciaire. Il lui est en effet reproché d’avoir touché 300.000 euros par an pendant trois ans pour des missions de conseils juridiques auprès de Renault-Nissan, dirigé par Carlos Ghosn à l’époque. Les nouveaux dirigeants du géant automobile à l’origine de la plainte soupçonnent Rachida Dati d’avoir empoché l’argent sans produire de véritables conseils, en échange de bons et loyaux services de lobbying. Des accusations démenties par le nouveau ministre de la Culture.
Seulement, cette affaire est loin d’être la seule à éclabousser la réputation de Rachida Dati. En 2007, Le Canard enchaîné l’accusait ainsi d’avoir falsifié son CV afin d’intégrer l’École nationale de la magistrature. L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy aurait indiqué avoir suivi un MBA au sein du groupe HEC avec la mention « ancienne élève de l’Institut supérieur des affaires ». Une formation qu’elle n’aurait en réalité jamais terminée… Mais Rachida Dati, si elle admet avoir mentionné cette formation, indique ne jamais avoir prétendu être en possession du diplôme. Quelques mois plus tard, alors garde des Sceaux, Rachida Dati doit cette fois-ci faire face aux critiques et attaques sur sa vie privée émanant de son propre parti. Mais une nouvelle fois, cette fille d’un maçon marocain et d’une mère au foyer algérienne qui s’est battue pour être magistrat puis ministre refuse de se laisser faire.
On lui prête également des liens avec le Qatar ou l’Azerbaïdjan, pays qu’elle qualifiera un jour « d’exemple pour tout le monde musulman ». Et ce, malgré un engagement renouvelé en faveur des chrétiens d’Orient. Elle se retrouve également mêlée à l’affaire des « barbouzeries » du Paris Saint-Germain (PSG), une enquête tentaculaire sur l’existence possible de trafic d’influence et de corruption au sein du club de football, sans pour autant être poursuivie à ce stade de l’enquête.
Le ministère de la Culture devrait donc la reposer un petit moment.