Les effets de la réforme des études de médecine de 2020 commencent à se faire sentir.
Nous savons déjà qu’en fin d’études, il manquera, cet été, 10 % d'internes à la promotion 2024, puisque 660 candidats de 5e année ont préféré redoubler plutôt qu’essuyer les plâtres de la nouvelle épreuve orale, super casse-gueule puisque pouvant porter sur n’importe quoi. Pour ceux qui s’y sont risqués, 240 éliminés.
En première année, le redoublement est désormais interdit. Pourquoi pas, mais selon les facultés, on y réserve entre un et deux tiers des places aux redoublants de l’ancien système. Ainsi, même avec des notes supérieures à celles d’un redoublant, un « primant » se verra recalé !
Heureusement, nos génies pédagogistes ont tout prévu, puisqu’en plus des études strictement médicales, les premières années d’aujourd’hui sont obligées de commencer une licence - dite mineure - dans une autre matière (droit, économie, gestion, etc.). Une fois réussie (au bout de trois ans, quand même), les recalés pourront passer en deuxième de médecine (de même s’ils ont obtenu un diplôme d’infirmier.)
Le hic, c’est que les places en licence ne sont pas infinies. À l'université de Nîmes-Montpellier, par exemple, la faculté de droit ne peut accueillir en deuxième année que 35 élèves en provenance de médecine, pour 150 inscrits. En clair, la déviation est aussi bouchée que la route principale, conséquence logique mais inavouée du « bac pour tous et toutes », puisqu’il faut bien prononcer un jour ou l’autre le mot honni de sélection...
Et tandis que la machine à empêcher les jeunes Français d’apprendre à soigner tourne à plein régime, 2.500 médecins étrangers à diplôme hors-UE travaillent dans nos hôpitaux, bien que recalés à l’EVC (examen de vérification de connaissance), pourtant obligatoire depuis le 1er janvier, grâce à un très finaud « contrat de praticien associé à caractère temporaire » inventé tout exprès !