Les experts des droits de l'homme de l'ONU ont accusé Israël, mardi 9 juillet, de mener une "campagne de famine intentionnelle et ciblée" qui a entraîné la mort d'enfants à Gaza. Les dix experts indépendants des Nations unies qui formulent cette déclaration considèrent que c'est "une forme de violence génocidaire et a entraîné une famine dans toute la bande de Gaza".
Les experts, nommés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, mais qui ne parlent pas au nom de l'ONU évoquent trois enfants morts récemment "de malnutrition et de manque d'accès à des soins de santé adéquats". "Trente-quatre Palestiniens sont morts de malnutrition depuis le 7 octobre, la majorité étant des enfants", ajoutent-ils. Pour ces experts, dont le rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation, Michael Fakhri, il n'y a "pas de doute" qu'une famine est en cours. La mission israélienne auprès de l'ONU à Genève a vivement contesté ces déclarations.
De son côté, le bureau des droits de l'homme de l'ONU s'est dit "consterné", mardi, par les nouveaux ordres d'évacuation émis par l'armée israélienne dans la ville de Gaza, qui poussent des déplacés à aller dans des secteurs "où des civils se font tuer". Tsahal a lancé deux avertissements similaires depuis le 27 juin, poussant des dizaines de milliers de personnes sur les routes.
L'armée israélienne a déclaré mardi "poursuivre son opération antiterroriste dans la ville de Gaza, se basant sur des renseignements faisant état de la présence d'infrastructures terroristes du Hamas et du Jihad islamique dans le secteur". "En même temps qu'elle émettait cet ordre d'évacuation, l'armée a intensifié ses frappes dans le sud et dans l'ouest de la ville de Gaza, ciblant les mêmes secteurs vers lesquels elle avait ordonné de se déplacer", a dénoncé le bureau de l'ONU pour les droits de l'homme.
Ce dernier ajoute que Deir el-Balah, localité au sud de la ville de Gaza vers laquelle les résidents sont précisément invités à se rendre, "est déjà fortement surpeuplée de Palestiniens déplacés d'autres endroits (...) et où il y a peu d'infrastructure et d'accès à l'aide humanitaire".