Extrait d'une interview d'Ariel Sharon en 1982 :
"Même aujourd’hui je me porte volontaire pour faire ce sale travail pour Israël, de tuer autant d’Arabes qu’il est nécessaire, de les déporter, de les expulser, de les brûler, de faire que le monde entier nous haïsse, de tirer le tapis de dessous les pieds des juifs de la diaspora, ce qui les forcera à courir vers nous en pleurant. Même s’il faut faire sauter une ou deux synagogues par-ci par-là, cela m’est égal. Et cela m’est égal aussi si une fois le travail fait, vous me mettez devant un tribunal de Nuremberg puis me jetez en prison à vie. Pendez-moi même, si vous voulez, comme criminel de guerre."
"Et vous pouvez écrire que si l’humanité me couvre d’infamie, cela ne me gêne pas, bien au contraire. Faisons un pari : je ferai tout ce que je pourrai pour expulser les Arabes de là, je ferai tout ce que je pourrai pour accroître l’antisémitisme."
Et pour se souvenir de ce brave type, voici le parcours d’Ariel Sharon, surnommé le "lion", le "bulldozer" ou le « boucher » :
Il entre au Gadna, un mouvement paramilitaire créé avant la déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël, le 14 mai 1948. Lors de la guerre israélo-arabe, la même année, le voici promu commandant de détachement dans la brigade 609 d'infanterie de l'armée, dite "brigade Alexandroni", une brigade d’infanterie de l’armée israélienne.
En 1951, on le retrouve officier dans les services secrets. Le voici à la tête de l’Unité 101 de forces spéciales placée sous les ordres directs du Premier ministre israélien David Ben Gourion. Une section efficace… Et surtout sans scrupule. Elle a pour mission de mener des opérations-commando anti-Palestiniens. Dissoute en janvier 1954, cette unité 101 s’illustrera dans des coups particulièrement tordus. Ainsi, le plus sanglant, aura lieu dans le village cisjordanien de Qibya dans la nuit du 14 au 15 octobre 1953. L’opération Shoshana fait 70 victimes, principalement des femmes et des enfants, tous morts après le dynamitage de leur maison. Elle est unanimement réprouvée dans le monde et fait l’objet d’une condamnation du Conseil de sécurité des Nations unies. Ariel Sharon répondra n’avoir fait qu’obéir aux ordres.
En 1956, il commande la 202ème brigade parachutiste et se distingue dans le Sinaï en s'emparant du col stratégique de Mitla. Déjà des voix s'élèvent pour dénoncer son style autoritaire de commandement, son côté impulsif, quasi incontrôlable.
Ce qui ne l’empêche pas d’être nommé général de division en 1967, quelques mois avant le début de la guerre des Six jours. Son ambition, c’est de devenir le chef suprême de Tsahal mais il déchante bientôt : le 1er janvier 1972, on lui préfère le général David Elazar.
Après lles champs de bataille, il veut triompher dans l’arène politique. En 1973, il devient député à la Knesset, le parlement israélien. Ministre de l’Agriculture en 1977, il prend le portefeuille de la Défense en 1982 et jure de "nettoyer" le Liban de la présence des "terroristes palestiniens". Prenant pour prétexte l’assassinat, le 14 septembre, de Bachir Gemayel, élu président du Liban, les troupes de Sharon entrent dans Beyrouth-Ouest le 15 et encerclent les camps de Sabra et Chatila, où survivent des réfugiés palestiniens. La nuit même, la tuerie commence. Elle va durer trois jours. En Israël, une commission d'enquête attribue en 1983 la "responsabilité personnelle", mais "indirecte", des massacres à Ariel Sharon, alors ministre de la Défense, et la responsabilité directe à Elie Hobeika, chef des renseignements des Forces libanaises (milice chrétienne). Ariel Sharon est relevé de ses fonctions de ministre de la Défense.
Entre 1990 et 1992, il est ministre de la Construction et de l’Aménagement, ministre de l’Infrastructure nationale en 1996, puis ministre des Affaires étrangères deux ans plus tard, avant de prendre la tête du Likoud en 1999. Le 28 septembre 2000, sa visite sur l’Esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam, provoque de violents affrontements à Jérusalem, faisant plusieurs dizaines de blessés. Cette visite du chef du Likoud est perçue comme une provocation. La deuxième intifada est déclenchée. C’est la spirale sanglante des représailles. Elle durera jusqu’en 2005 et fera plus de 4700 morts. En 2001, c'est la consécration. Sharon devient Premier ministre. L'année suivante, le gouvernement d’Ariel Sharon fait construire un mur entre Israël et la Cisjordanie. En novembre 2005, après avoir démissionné du Likoud, il créé son propre parti, Kadima (en français : "En avant"), de centre-droite. Mais au moment où il est pressenti pour être réélu à la tête de son pays, il est terrassé en décembre 2005 puis janvier 2006 par deux attaques cérébrales. Il rentre dans un coma qui durera huit ans, avant de décéder en 2014 à 85 ans.
Les généraux ont une espérance de vie qui dépasse de beaucoup celle des simples citoyens.
Sources :
http://mai68.org/spip/spip.php?article6549
https://information.tv5monde.com/international/la-deuxieme-mort-dariel-sharon-20418