L’escroquerie et le meurtre appartiennent désormais aux Beaux Arts. Autrefois, disons vers 1960, ni le vol ni le crime crapuleux n’étaient l’objet d’un tel engouement. En dehors des grands crimes collectifs commandés par des personnes qui les décident et commis par des pauvres gens qui obéissent au nom d’idéaux variés, ils méritent aujourd’hui de faire l’objet d’un enseignement dans les Lycées et dans les Universités.
Il existait des lycées militaires qui enseignaient l’art de tuer, de torturer, avec option « viol collectif, » comme en 1939-45. Mais dans une société libérale comme la nôtre, il est important d’aider l’entreprise individuelle, ou familiale. Bref, le meurtre à titre personnel, l’escroquerie fondée sur l’intérêt individuel.
Le marquis de Sade dans sa fameuse apostrophe « Français encore une effort si vous voulez devenir de vrais républicains… » lançait un appel à l’instruction militaire individuelle, au nom du principe de la nature. La pratique de ces politiques d’alternance (cours suivis de passages à l’acte) est déjà courante chez nos élus. Il urge donc que l’on développe l’Education Personnalisée et la Remédiation à l’Honnêteté dans la société mondialisée. MM Pasqua et Cahusac nous ont déjà ouvert la voie. Continuons puisqu’il s’agit d’une réforme de l’enseignement déjà partiellement mise en place.
Quelques créations de nouvelles filières s’imposent dès maintenant :
1/ « Le vol télécommandé » avec l’aide de banquiers discrets mais à l’abri des représailles éventuelles est accepté par la majorité des Français et fait partie intégrante de notre culture. Il mérite de prendre place dans l’éducation des enfants, qui boudent l’école.
Nos ancêtres, formés à la dure école de la « Grande guerre », qui n’était qu’une étape vers la seconde guerre mondiale, ont obtenu un assainissement des populations superflues. Hélas ! Les pauvres relèvent la tête, malgré des traitements énergiques.
Restent des filières à créer ! Et je fais ici les premières grandes propositions pour régler les problèmes de la misère dans le monde !
2/ La filière « escroquerie sans violence » aidera les élèves ambitieux, qui souhaitent ne pas végéter dans les « petits boulots », comme le vol à la tire, le deal, la prostitution, en voie de légalisation.
3/ Le filière « torture et découpage de l’ennemi en morceaux » permettra aux enfants des pauvres de devenir riches en peu de temps, s’ils sont appliqués dans leur travail. On pourra choisir aussi « l’écartèlement progressif », l’arrachage de la langue (ça paraît facile au début, mais la langue est solidement implantée dans la gorge de l’être humain).
On peut prévoir une amélioration du « socle » en multipliant les petits travaux annexes, qu’on réservera aux « petites natures » qui ne supportent pas la vue du sang. Par exemple, apprendre à tuer sa femme, ses vieux parents, ou ses petits descendants, que les anciennes civilisations nous présentaient comme des êtres attendrissants, voilà qui est à la portée de tous !
Assommer sa femme (ou son homme) par surprise, avec un maillet, de préférence en bois, deviendra un jeu Internet, mais les vieux madrés, à la campagne, pourront donner d’utiles conseils, car ils disposent de la pratique. La plupart des Anciens ne se sont pas entraînés pour rien dans les guerres d’autrefois. S’ils ont été rescapés et sont revenus la tête haute, c’est sûrement qu’ils ont des bonnes raisons. On les reconnaîtra grâce à un petit détail vestimentaire, une tache rouge à la boutonnière, ce qu’ils appellent « la Légion d’Honneur ».
4/ Apprentissage du viol avec ses variantes : viol collectif, en réunion (ça commence comme une réunion ordinaire, et ensuite tout le monde y passe, mâles et femelles). Si vous trouvez qu’il n’y a pas suffisamment de trous dans l’être humain, vous avez à votre disposition des sociétés (je cite Black et Decker) spécialisées qui fabriquent des trous partout, et. qui vous permettront d’en creuser d’autres.
Le viol individuel sera indiqué à titre anecdotique. Il est trop risqué et ne procure pas les mêmes sensations. Et puis il fait l’objet devant un tribunal d’une discussion sans fin, c’est le fameux « parole contre parole ». Il faut être convaincant et nécessite donc d’apprendre les rudiments de la parole, écrite ou verbale. Des formules types comme « Vas-y Salope, avale ! » avec sa variante masculine qui pourra être du type « Enfonce Alphonse » complétée par « Vas-y Alfred elle est pas trop raide ! »
Je suis bien conscient que les fins lettrés reconnaîtront ici le fameux texte « Assommons les Pauvres » de Charles Baudelaire, et la « Modeste Proposition » de Swift. Mais cette version expurgée permet une utilisation élargie dans les salons et sur les tas de fumier ruraux, tellement abandonnés aujourd’hui, à cause de préjugés concernant l’hygiène.
Ah mais si on part dans l’hygiène, on va se retrouver avec des remarques désobligeantes sur les héros de légende. L’exemple le plus typique en est Du Guesclin, dont l’odeur asphyxiait l’ennemi. Les ennemis tombaient comme des mouches à son arrivée. « Tomber comme des mouches » voilà qui nous entraînerait trop loin, vers une recherche sémantique, car les mouches ont toujours été attirées par ce qui sent mauvais ! Or, le héros pue !
Ainsi sera résolue enfin cette question lancinante qui obsède les personnes sensibles ! Appliquez mon programme et vous ne verrez plus de pauvres !
Les pauvres sont la honte de la civilisation mondialisée.