Bernard Arnault et moi sommes très mécontents de ce début de quinquennat de François Hollande. Pas pour les mêmes raisons, bien sûr, mais ce mécontentement nous est toutefois commun.
Pour manifester publiquement sa contrariété, Bernard Arnault vient de faire connaître son désir de devenir citoyen belge. Il faut sans doute pour cela disposer d’une résidence au plat pays, mais il se dit que le grand patron de LVMH disposerait de quelques économies et que le problème ne serait donc pas insurmontable.
Reste moi. Comment faire connaître mon courroux ? Ma modeste retraite ne me permet évidemment pas d’acquérir la moindre bicoque en Wallonie. Si cela était d’ailleurs possible, il me coûterait beaucoup, je l’avoue, de quitter mes amis, mes amours, et quelques ruelles de la capitale.
Alors, me direz-vous, encore une fois seul le fric permettrait aux mécontents de s’en tirer en partant vers des cieux plus cléments pour leur petit capital ? Que nenni ! Ce serait oublier que j’ai des droits ! Je suis du peuple souverain, moi ! Et je ne me priverai pas de lui adresser un sérieux avertissement à l’autre là-bas, à l’Elysée, par un vote protestataire au premier tour de la prochaine présidentielle, en mai 2017 ! Non mais oh !