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19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 09:38

On avait eu droit à la « mobilité », à la « délocalisation », au « bouclier fiscal », et à bien d’autres escroqueries langagières du même tonneau. Voici le dernier cri des spécialistes en communication au service des nouveaux enculeurs du peuple : la « retraite chapeau. »

Il va sans dire que tous ces gangsters au service du libéralisme le plus déchaîné mériteraient une bonne mornifle, et j’irais plus loin, une raclée un peu plus définitive.

Pour préciser, et pour rappeler quelques moments forts de l’histoire révolutionnaire, je vais vous faire un aveu : je comprends qu’on respecte, et même qu’on aime, Maximilien de Robespierre, qui avait été un des premiers opposants à la peine de mort et qui, placé devant la réalité des faits, utilisa la guillotine avec frénésie. Mais, et c’est bien triste, d’accord, les ennemis de la République avaient déclaré la guerre au peuple. Pour cette raison, des esprits très humanistes, de Romain Rolland à François Cavanna ont réhabilité Robespierre. Nous n’en sommes pas encore à couper des têtes, bien que je me demande parfois si les violences d’Action Directe n’étaient pas prémonitoires de ce qu’il faudra bien arriver à faire, si l’on veut défendre les plus faibles, quand les riches leur auront déclaré une véritable guerre d’extermination, ce qui est en cours, avec les suppressions d’emplois, les alimentations toxiques, la tristesse qui s’abat sur le peuple privé de bistrot et bien pourvu en policiers, les suicides à répétition qui font dire à je ne sais plus quel enculeur sinistre que « le suicide, c’est la mode actuellement »…vous ne trouvez pas qu’on est trop gentil ?

En effet, l’exécution de Georges Besse et du trafiquant d’armes Audran, peuvent apparaître aujourd’hui comme des actes de salubrité publique. En inventant le premier plan de délocalisation, Besse, PDG de Renault, avait innové dans l’exploitation des travailleurs. Il avait condamné 26 0000 personnes au chômage et à la détresse. Le général Audran, premier grand trafiquant d’armes vers le Moyen Orient est à l’origine de tellement de milliers de morts et de tellement de misères qu’on a beaucoup de peine à pleurer sur son cadavre.

Je commence par leur première invention : la mobilité. Ce n’était pas une qualité, au départ, puisque le petit Robert donne comme synonymes « caprice », « inconstance », « instabilité ». Mais voilà que dans les années 80, on vante les mérites de la mobilité. Le travailleur doit être « mobile », sinon, il est routinier, incapable de se recycler. Pourtant, les syndicats avaient traduit la « mobilité «  par « déportation », un mot qui signifie notamment « exil ». N’est-on pas « exilé » quand on est sommé, comme l’ont été, parmi tant d’autres, les employés de la SEITA à Châteauroux, d’aller vivre à Nantes ? J’en connais qui en sont morts de désespoir et je sais de qui je parle.

Cette « mobilité » est renforcée par d’autres termes antonymes (contraires) dont le plus accusateur est « l’immobilisme » : « disposition à refuser le mouvement et le progrès ». Refuser le progrès. Mais quel progrès ? Et pour qui ?

Si l’on passe à la « délocalisation », le lexique devient plus technique. C’est par l’emploi de ces néologismes terroristes que les médias nous empêchent de comprendre le fonctionnement de l’économie dite « mondialisée ». Ce dernier mot ne manque pas d’intérêt, puisqu’il laisse supposer que celui qui s’oppose à la mondialisation est une sorte d’arriéré mental, qui refuse, en somme, la liberté de circuler.

Mais le « bouclier fiscal » devient encore plus vicieux, parce qu’un bouclier, par définition, ça protège. On pourrait imaginer qu’il protège contre les excès de la fiscalité. L’état se protègerait contre lui-même ? Oui, mais il protège les plus riches. Pas de bouclier pour les pauvres !

Je crois tout de même qu’on arrive à un sommet avec la « retraite chapeau » ! Je passe sur les mécanismes compliqués de cette étrange retraite et je donne un exemple, ça parle davantage et tout le monde comprend.

Par exemple donc, M Antoine Zacharias, ancien PDG du groupe Vinci, dispose d’une retraite chapeau de 2,2 millions d’euros par an, soit 260 fois le minimum vieillesse. Question : ce M Zacharias aurait-il l’estomac 260 fois plus volumineux que les vieux ordinaires ? Aurait-il des couilles 260 fois plus grosses que les vieux ordinaires ? Disposerait-il d’une queue 260 fois plus longue que celle d’un vieux ordinaire ? Alors, ça doit le gêner pour marcher ? Et quand M Zacharias entre en bandaison, vous imaginez l’effort considérable qu’il est amené à faire pour durcir un instrument d’une telle longueur ! Sachant que cette partie de l’anatomie masculine mesure en moyenne 15 centimètres, vous faites l’opération. Oui, une cinquantaine de mètres. Et puisqu’on est dans les « chapeaux », vous savez aussi bien que moi que le « chapeau » désigne un préservatif, et il faut toujours finir sur un texte littéraire, ce qui ne veut pas dire « bien élevé », mais bien écrit. Voici donc un extrait de « La Dérobade », de Jeanne Cordelier :

 

« Avec ça, d’une douceur ! il a refusé que je lui fasse sa toilette. Il mettait son chapeau, ça m’avait évité de mettre mon éponge. Il m’a même pas baisée, celui-là ».

 

Ce passage me laisse tout songeur. Ce M Zacharias pourra-t-il, malgré sa « retraite chapeau », trouver un chapeau à la mesure de son prodigieux engin ?

Je propose une solution simple : plutôt que de lui couper la tête, coupons lui la queue !

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