Chaque année, près de 700 mineurs palestiniens sont arrêtés par l'armée israélienne. Avant d'être traduits devant un tribunal militaire israélien, ils sont soumis à un interrogatoire qui s'avère souvent particulièrement violent.
Les ONG israéliennes et palestiniennes de défense des droits de l'Homme rapportent régulièrement des cas de tortures et de mauvais traitements infligés par l'armée israélienne à des mineurs palestiniens dont certains, âgés de 12 ou 13 ans, ne sont encore que des enfants. La section palestinienne de l'organisation Defence for Children International a ainsi recueilli plus de 100 témoignages de mineurs qui ont été brutalisés par l'armée israélienne en 2009. Les deux-tiers d'entre eux ont déclaré avoir reçu gifles, coups de pieds, coups de crosse de pistolet ou coups de matraque pendant leur interrogatoire. La majorité des mineurs ont été maintenus pendant des heures menottés et les yeux bandés, certains dans des positions douloureuses, et ont été privés d'eau et de nourriture. Quatre d'entre eux ont avoué avoir été agressés sexuellement, tandis que quatorze autres ont été menacés de viol.
> L'objectif principal des interrogateurs israéliens qui recourent à la torture et aux mauvais traitements est de faire avouer le crime reproché. La plupart des enfants arrêtés sont accusés d'avoir jeté des pierres, un crime passible de 20 ans de prison selon la législation israélienne. Comme tous les Palestiniens, les mineurs sont jugés par des tribunaux militaires, les prévenus de moins de 16 ans étant jugés comme des enfants. En 2009, dans 95 % des cas, les juges militaires ont utilisé les aveux des mineurs comme preuves pour justifier leur condamnation. Un tiers des condamnés ont signé des aveux rédigés en hébreu, une langue que très peu d'entre eux maîtrisent.
> À la suite de leur condamnation, la grande majorité des mineurs sont incarcérés dans des prisons en Israël, Ils ne peuvent que rarement recevoir la visite de leur famille en raison de l'éloignement géographique et de la grande difficulté d'obtenir un permis d'entrée en Israël.
> Les atteintes graves à l'intégrité physique et psychologique des enfants palestiniens sont rendues possibles par le fait que les détenus palestiniens doivent affronter seuls leurs interrogateurs. La loi israélienne ne leur garantit pas l'accès à leur famille ni à un avocat avant leur comparution devant le tribunal militaire. Aucune des nombreuses plaintes déposées par les victimes n'a donné lieu à une sanction. Dans la majorité des cas, les victimes ne portent pas plainte par peur des représailles et parce qu'elles savent cette démarche inutile.
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