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1 février 2014 6 01 /02 /février /2014 10:18

Ils sont formidables nos chefs de bande ! Et nos journalistes aux ordres, oui, il faut les applaudir chaudement ! Parce que le texte est un peu faiblard. Toujours les mêmes refrains, la courbe du chômage, par exemple, ils la caressent ! Et puis, avec la courbe, le public s’attendait à une super nana, et on leur refile du Boutin ! Oui, elle a un gros pis, la Boutin, on voit qu’elle vient d’une région laitière, où on sait fabriquer le fromage de chèvre. Mais c’est quand même un personnage secondaire. Elle a son équivalent dans les Pyrénées, le Bayrou, on devrait les accoupler, on guetterait la naissance de l’enfant Jésus.

Parce que la vie politique, en France, c’est publié en feuilleton. La suite au prochain numéro. Et joué par de vrais comédiens. Par exemple la petite Gayet, elle promet, retenez bien son nom ! Mais la vieille Trierweiler, c’est une actrice confirmée, qui joue son one woman show sur des scènes internationales. Un jour à Rome le lendemain à Calcutta ! On ne regrette pas de lui payer les frais de déplacement. Vraiment, la prestation est d’un haut niveau ! Ca aurait pu tourner au théâtre de boulevard, c’était périlleux, son numéro ! Eh bien non, elle joue la tragédie classique jusqu’au bout. Avec passage à l’hôpital. On frôle la mort ! A mon avis, elles sont dignes des cocottes du 19ème siècle ou début 20ème.  On pense à Mata Hari, à Marthe Richard. Aux tragédiennes d’hier. On croyait la race disparue, on avait tort.  Certes les rôles masculins sont plus faibles. C’est même carrément des fantoches. Le petit Sarko, bon, ça allait encore. Pour jouer la Comedia dell Arte. Il a inventé le Président mal foutu. Et puis, ça faisait un contraste avec Carla.  Mais Flamby il a pas de présence sur scène. Et des mimiques ah ! parlons en ! Tout le monde lui dit : « T’es  trop statique ! » Son rôle de dragueur, ça lui va pas du tout.

Avant on avait eu la « revue nègre » mais sans Joséphine Baker, ça n’a tenu l’affiche que durant deux mois, en dépit de la publicité.  Ca a l’air de ressortir, ces jours-ci ! Ce sera à l’affiche dès demain. Il manque, malgré tout, une vraie catastrophe, dans ma région, le quotidien local parvient à faire la « une » avec un massacre d’animaux. Les gens s’amusent à tuer les cochons, les vaches, la volaille. Il y a pourtant des cibles plus intéressantes.

Parce que le plus important, et de loin, c’est passé inaperçu. Et c’est pas une cible. Il s’agit de la mort de François Cavanna. La mort d’une époque de protestation, d’audace, d’intelligence, qui est bien oubliée aujourd’hui ! Parce qu’il faut rappeler qui était qui ! Il faut rappeler Reiser, Willem, Wolinski,  Gébé, le professeur Choron, sa femme Odile, Confortès, Cabu, Jean Christophe Averty… ces noms résonnent comme une litanie ! Une litanie de Satan ! Je revois les superbes textes de Cavanna, « un vieillard, c’est presque un être humain. » On l’étudiait en classe, du moins avec moi ! Faut-il se souvenir de sa polémique à propos du point-virgule ? Car c’était un puriste de la langue française comme Siné, qui fait observer qu’on ne dit pas « on nous rabat les oreilles » mais on « nous rebat les oreilles ». Et puis ces lignes inoubliables : « Quand un vieillard arrive à l’hôpital, enlevez-lui ses skis, il n’en aura plus besoin, il ne passera pas l’hiver. » Encore une ? On ne s’en lasse pas : « Prenez-moi un aller simple pour Lourdes, dit le cul de jatte, je reviendrai à pied ! »

Cavanna-photos3.jpg Il avait adhéré à l’Union Pacifiste, comme Cabu. Il était venu au cimetière de Billancourt, avec Cabu et Confortès pour les obsèques de Thérèse Collet. Au loin, vers l’île Seguin (il y avait encore des usines en France !) on apercevait une statue de Dubuffet. Mais on était invité avec Elizabeth, aux Editions du Cherche Midi, pour la sortie du recueil de Cabu : « A bas toutes les armées ! ». Cabu, en légionnaire, avec Mouna, et toute l’équipe. Au fond, l’immense Léo Campion, co-fondateur avec Boris Vian, de la « Compagnie des Tastes Cuisses », notamment. Ici, sur les photos, c’est en  2005.cavanna-photos-4.jpg

A l’Historial de Montmartre, pour une commémoration  avec « les Amis de la Commune de Paris 1871 ».

Cabu nous avait fait deux ou trois affiches pour les spectacles de cabaret. Mais, pour moi, le grand homme, c’est François Cavanna. Il avait refusé les études, alors qu’il réussissait très facilement. Mais il voulait vivre. Il a été servi ! Entre l’exode à bicyclette, le S.T.O, l’amour impossible avec Maria, évanouie pour toujours dans les replis de l’Histoire, l’aventure avec le colportage interdit et le providentiel Choron, qu’il n’a jamais voulu critiquer. Il disait : « Sans Choron, Hara Kiri n’aurait jamais existé ! »

Sans Cavanna, le monde vivant, insolent, apparemment grossier, mais tout en finesse, ce monde ne serait pas le même. Cavanna renaîtra de ses cendres. Il redeviendra Cavanna ! Ou alors la planète aura explosé.

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