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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 09:27

Je sais je n’ai pas beaucoup décrit l’incendie proprement dit et ne comptez pas sur moi pour la suite. Des descriptions de ces activités de pompage sont suffisamment nombreuses dans les œuvres d’art, et nous, nous avons le Pernod 45 qui nous attend au comptoir…vous pouvez vous rhabiller, sinon j’appelle le curé, le bedeau et les enfants de chœur…

-Oui, les enfants de chœur, oui, ouiiiiiiiiii…

Ce n’était qu’un long gémissement d’amour, mais c’était aussi la description de la vie quotidienne dans les années 40, à la campagne.

 Et ça valait le coup, je crois !

 

N’empêche qu’on a frôlé l’enfer, qui est réputé pour ses excès de chauffage.

 

C’est alors qu’un homme se lève…(14 février 2012)

 

 Dans le CHR d’une ville nouvelle de la banlieue parisienne, où j’étais incarcéré, un homme oui s’est soudainement levé et debout sur son lit il nous a fait ce discours sans la moindre interruption sans la moindre ponctuation, sans la moindre indignation :

 

 « Je parle sans haine et pour l’instruction du peuple a-t-il commencé par dire pour sa véritable instruction pas celle de l’école je parle des femmes et je vous demande de ne pas m’interrompre c’est une seule banale histoire écoutez maintenant je l’avais rencontrée et pourtant ce n’est pas le terme exact notre rencontre avait été organisée je ne pense pas qu’il y ait eu d’intention de la part de qui que ce soit sauf certainement de la part du Destin on le voyait tout de suite qu’elle ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………etc…………………………………………………………etc………………………………………………………………..etc…………………………………….

 

 Fatigué par ce long soliloque, l’homme s’abattit sur le lit mais paisiblement et heureux d’en avoir fini avec cette histoire à la con.

 On avait l’impression qu’il était vide…

 

Intervention des hommes…(même jour dans la nuit…)

 

-Ce que tu nous dis, ça arrive à tout le monde, c’est ça la vérité sur la vie…calme toi, pense à autre chose…ça arrive à tout le monde…

-C’est comme ça partout sur toute la terre et ça a toujours été comme et ça ne changera jamais…

-C’est une pouf ça vaut pas le coup remarque nous on vaut pas davantage tu vois ça t’a fait du bien le CHR…

-Et sans médicaments sauf les antibiotiques…allez oublie tout ça maintenant tu es au courant…tu connais la vie et la mort…tu es vraiment instruit…

 

L’homme alors s’est calmé, c’était un exalté, c’est un sage maintenant…

 

 

 Cette histoire n’est ni originale ni vraiment intéressante je l’avoue volontiers mais pourquoi cet abruti a-t-il voulu nous l’infliger ? Surtout les points de suspension, on a l’impression que ces points vont nous tomber sur la tronche, ils sont suspendus au dessus de nos têtes…En revoilà d’autres…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………… Et debout sur son lit, en plus ! Elle est simplement humaine, son histoire que vous n’avez pas lue………………………………………………………………….. et c’est déjà pas mal.

C’est vrai, elle est chargée d’humanité et c’est déjà pas mal…

Dans une pièce à côté les carabins de service chantaient « Dirlidada » mais sur un mode intellectuel et apaisant. C’était rassurant quant à leur passion pour la médecine…C’est ça qu’on appelle de la « musicothérapie ». Pour les petits maux superficiels seulement.

Mais ce type avec son histoire d’amour, il a suscité des vocations. Je vous les narrerai plus tard.

 

 

Tout le monde peut inventer une histoire d’amour…(15 juin 1956)

 

Roméo et Juliette, ça finit mal, Tristan et Yseult, ça finit mal. Les Sirènes ça finit en queue de poisson…Y a qu’Eva et Adolphe qui finissent bien. Encore il y a des longueurs. Beaucoup de bruit pour rien. Etait-il vraiment nécessaire de trucider ou d’asphyxier tant d’êtres humains ? Il paraît qu’Adolphe, ça le faisait bander, alors ça explique mais c’est pas une circonstance atténuante.

Pas du tout.

Il n’avait qu’à apprendre les bonnes manières !

Nous on a eu Mr Sarkozy et pour éviter ces bandaisons inopportunes dans les cérémonies officielles, on lui attachait la bite avec un morceau de ferraille vissé contre la cuisse droite. Regardez les photos dans la presse.
Toussaint 1954

 

Y a vraiment n’importe quoi dans ce journal.

 Sauf des nouvelles.

 C’est ce qui en fait l’intérêt : n’importe quoi. Tout et rien. La vie, quoi.

En 2012, il y a encore bien moins de nouvelles dans les vrais journaux.

 Pour le mien, je vous réponds tout de suite : comme dans tous les journaux, avec un petit plus, sous la forme d’un petit moins... Il n’y a pas de publicités avec des nanas toutes identiques à un poil près, ni des adresses pour vous grossir le calibre de vos arquebuses. Vous trouverez ça gratos sur Internet. Mais attention, les nanas d’aujourd’hui sont évoluées, elles le voient quand c’est du toc, votre tromblon artificiel !

 

Après 1954, c’est donc l’Algérie qui nous a motivés. Les avantages de la guerre en Algérie, c’est que la situation géographique permet d’y envoyer les non professionnels, les gens du peuple.  Le voyage est moins onéreux.

 Et puis la guerre d’Algérie a développé les imaginations. Je cite deux refrains à la mode, vers 1957-58 : « La Méditerranée traverse la France comme la Seine traverse Paris. »

Allez, encore une autre : « L’Algérie est une province française, comme la Normandie ! »

 

 En plus, l’Arabe refuse le front. Il préfère les embuscades, ce qui permet de requalifier la guerre en « maintien de l’ordre », puis bientôt en « pacification ». Qui serait effrayé par une pacification ? La guerre d’Algérie permet donc de valoriser les héros lâches, qui pissent dans leur belle tenue militaire, dès qu’ils entendent un fennec !

 

« La guerre c’est la paix » écrivait Orwell.

 

Hélas les « appelés », comme on dit, rechignent à tuer des arabes. Et à se faire tuer par eux. Motif : c’est pas des vrais combattants. Ils font les dégoûtés, ils ont leur fierté :

 

 « Les Boches, d’accord…les bridés, c’était marrant…mais les arabes, c’est des bêtes…on n’a pas de mérite à crever… alors autant aller à la chasse ! En plus ils sont pas réguliers, ils vous coupent les couilles, vous les disposent dans la bouche, alors que nos parachutistes à nous leur coupent la bite dont ils remplissent leurs cartouchières. »

 

Les parachutistes durant la guerre d’Algérie croyaient qu’une bite d’arabe pouvait tirer un deuxième coup, et sournoisement, une fois bien bichonnée dans la cartouchière.

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