Les autoroutes surfacturent. C’est la Cour des comptes qui le dit. Alors Corinne Lepage prend la tête d’une manif et lance une idée « citoyenne » : tous les utilisateurs de certaines autoroutes présentent leurs tickets de péage en exigeant des sociétés voraces une ristourne de 20 %. Pourquoi certaines autoroutes seulement ? Parce que ce sont celles où les péages auraient dû baisser à mesure de l’amortissement : c’est dans le contrat. Pourquoi 20 % ? Parce que.
Qui est chargé de faire respecter le contrat par lequel l’État a concédé la gestion des autoroutes au secteur privé ? L’État, bien sûr.
C’est là que l’affaire devient cocasse. Le ministre des Finances, dont le boulot consiste précisément à surveiller ce genre de choses, soutient l’action de madame Lepage ! On se frotte les yeux ! On se dit qu’il y a un bug sur la ligne, une erreur quelque part ! Eh bien non ! Michel Sapin, en rigolant, appuie l’initiative. Michel Sapin ! Vous savez, c’est celui qui voyait la courbe du chômage s’inverser au prétexte que, pendant un mois, elle avait augmenté un tout petit peu moins qu’avant. Monsieur Sapin devrait se faire tout petit. Et son chef, le premier des ministres, serait bien inspiré de lui demander de ne pas se réjouir bruyamment en public des failles du gouvernement. Il serait bien avisé, également, de lui demander de mettre en œuvre les préconisations de la Cour des comptes.