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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 10:15

 

Trois sur quatre des enfants palestiniens détenus par l’armée israélienne en Cisjordanie l’an dernier ont subi des violences physiques pendant  leur arrestation et leur interrogatoire, selon les recherches de Defense for Children International–Palestine (Défense des Enfants International).
Les données compilés par DCI-Palestine à partir des déclarations écrites sous serment d’enfants palestiniens de 12 à 17 ans montrent aussi que les arrestations nocturnes entre minuit et 5 h du matin se sont élevées à 56,1 % des cas contre 45,4 % en 2012. Dans 21,4 % des cas, les militaires et les agents de police et de sécurité israéliens ont détenu des enfants en isolement en moyenne pendant 10 jours à des fins d’interrogatoire.
Malgré les condamnations internationales et la connaissance par Israël de mauvais traitements largement répandus et systématiques envers les enfants palestiniens prisonniers, il n’a pas été pris de mesures pratiques pour réprimer les violations” a déclaré Ayed Abu Eqtaish, Directeur du Programme de Responsabilisation à DCI-Palestine. La communauté internationale doit exiger que justice soit rendue et qu’il soit mis un terme à de telles pratiques.
Israël est le seul état à poursuivre automatiquement et systématiquement les enfants devant des tribunaux militaires qui manquent des normes internationales d’un procès équitable. Chaque année, environ 500 à 700 enfants palestiniens, certains n’ayant que 12 ans, sont arrêtés, détenus et poursuivis dans le système militaire israélien de détention. La majorité des enfants palestiniens détenus sont accusés d’avoir jeté des pierres. Aucun enfant israélien n’a affaire au système judiciaire militaire.
Les recherches de DCI-Palestine montrent que les enfants arrivent dans les centres d’interrogatoire en ayant les yeux bandés, en étant ligotés et en ayant été privés de sommeil. A la différence de leur homologues israéliens, les enfants palestiniens n’ont pas le droit d’être accompagnés par un parent durant un interrogatoire. Dans 96 % des cas recensés par DCI-Palestine en 2013, les enfants ont été interrogés seuls et ont rarement été informés de leurs droits et notamment de leur droit à ne pas s’incriminer eux-mêmes.
Les techniques d’interrogatoire consistent en une coercition mentale et physique, comprenant fréquemment un mélange d’intimidations, de menaces et de violences physiques avec l’intention évidente d’obtenir des aveux. Dans plus d’un sur cinq des cas recensés en 2013, les enfants ont signé des déclarations en hébreu, une langue qu’ils ne comprennent pas.
DCI-Palestine exige que les autorités israéliennes mettent fin aux arrestations nocturnes, interdisent l’usage de la détention en isolement et donnent l’assurance que les aveux obtenus par la force ou la coercition pendant les interrogatoires ne soient pas retenus comme preuve devant les tribunaux militaires israéliens. DCI-Palestine appelle les autorités israéliennes à autoriser le recours à un conseil juridique avant les interrogatoires et la présence d’un parent pendant l’interrogatoire.
L’impunité a une fois de plus été la règle en 2013 pour les quinze plaintes déposées par DCI-Palestine auprès des autorités israéliennes au sujet des mauvais traitements et des tortures de 10 enfants pendant leur détention par les militaires israéliens. Aucun des auteurs d’infractions n’a été inculpé. Beaucoup de familles palestiniennes refusent de porter plainte de peur de représailles ou simplement parce qu’elles estiment que le système n’est ni juste ni impartial.
Les récents amendements apportés aux lois militaires relatives aux enfants n’ont eu que peu d’effet ou aucun quant à la façon dont ils sont traités durant les 24 ou 48 heures critiques après une arrestation, pendant lesquelles se produisent la plupart des mauvais traitements entre les mains des soldats, des policiers et des interrogateurs.

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