L’IPSN organise une conférence à Paris avec le Professeur Henri Joyeux le 10 février prochain à Paris sur le thème Nutrition et maladies de civilisation.
Le lieu de rendez-vous est 18, rue des terres au curé à 19h30. (Programme et inscriptions ici).
L’alimentation ou la première médecine
Vous connaissez probablement le Professeur Henri Joyeux.
C’est d’abord un Cancérologue de renom, chirurgien et professeur à l’Université de Montpellier. Sa particularité, est de s’être intéressé depuis le début de sa carrière à l’alimentation dont il estime qu’elle est la première médecine.
Déjà, il y a près de 20 ans, le Dr Jean Seignalet [1], dans un ouvrage qui avait fait date [22] qui poursuivait les travaux du Dr Catherine Kousmine [3], proposait l’idée que l’alimentation constituait l’un des aspects fondamentaux de la médecine moderne, comme elle l’avait déjà été du temps d’Hippocrate au 5e siècle avant JC.
Pour le Professeur Joyeux, les recherches scientifiques de ces dernières années ont permis de d’inverser la hiérarchie des priorités. Il est aujourd’hui évident que les conséquences d’une mauvaise alimentation sont si délétères que de « bons » médicaments ne sauraient les rattraper.
Des arguments de plus en plus puissants sont venus étayer cette thèse au fil des années.
Par exemple en 1991 déjà, une étude épidémiologique [4] avait montré que l’environnement, le mode de vie et surtout l’alimentation avaient sur la santé des effets majeurs.
L’étude regroupait des données sur des femmes japonaises restées au Japon ou d’origine japonaise ayant immigré aux Etats-Unis. Les résultats montrèrent que les femmes d’origine japonaise nées aux Etats-Unis avaient 2,6 fois plus de chance de contracter un cancer du sein que celles vivant au Japon.
Les Japonaises arrivées adultes aux Etats-Unis avaient seulement 1,7 fois plus de chances de développer un cancer.
De nombreuses autres études sont venues confirmer ce point et ont mis en avant les avantages de certaines alimentations comme la diète méditerranéenne, dont parle si bien le Docteur Michel de Lorgeril, [5] ou le régime d’Okinawa, expliqué avec talent par le Dr Jean Paul Curtay [6].
Pourtant, malgré les arguments massue dont nous disposons, malgré la dégradation globale de la santé des gens qui nous entourent (allergies en hausse, cancers en hausse et de plus en plus jeunes, « épidémies » de diabète, d’alzheimer etc.), personne ne semble réagir. D’abord, la médecine de l’urgence faisant encore des « miracles », la mortalité n’a pas augmenté. L’espérance de vie continue à reculer légèrement. On vit plus vieux mais en moins bonne santé.
Selon le Professeur Joyeux, dans son livre, « Changez d’alimentation » [7], cela s’explique par la multiplicité des informations disponibles et contradictoires entre elles et la force du marketing de l’industrie agroalimentaire qui nous incite à consommer toujours plus.
Selon ses mots : « Même si vous ne retenez pas tout ce qui est écrit dans la suite, retenez au moins que toutes les publicités qui vous sont « offertes », sur les murs des métros, dans les magazines, sur les grands panneaux de nos villes, voilà ce qu’il ne faut pas acheter. On essaye de nous prendre pour des « cons-sommateurs », mais fort heureusement nous sommes entrés en résistance. »
[2] L’alimentation ou la troisième médecine, Dr Jean Seignalet
[3] Bienvenue à la fondation Dr C. Kousmine
[4] Shimizu & coll, 1991
[5] Michel de Lorgeril – Docteur en Médecine et Chercheur au CNRS
[6] Emission sur le magnésium et les oligo-éléments Lundi 17 Mars
[7] Changez d’alimentation, éditions du Rocher, 7e édition p187 et suivantes.