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1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 10:14

Au parlement, lundi 13 décembre 2010, la Commission Mixte Paritaire (CMP) a décidé de réintégrer des restrictions à  l'Aide Médicale d'Etat (AME), dispositif de protection de la santé des personnes pauvres en situation irrégulière.

Au préalable, l'Assemblée nationale avait adopté ces restrictions à partir dinformations erronées ou approximatives. Sur la base darguments de santé publique et respectueux du principe dun accès aux soins pour tous, le Sénat avait finalement décidé décarter ces mesures.

Sous la pression de François Fillon et sans attendre les conclusions dun rapport de lInspection générale des affaires sociales (IGAS) et de lInspection générale des finances (IGF), la CMP a fait le choix de  reprendre les amendements votés par lAssemblée nationale,  bien que dangereux pour la santé des personnes et portant atteinte aux fondements mêmes de  la santé publique.

Ainsi, l'accès aux soins de 200 000 personnes, parmi les plus pauvres (le montant de leurs revenus est compris entre 0 et 634 euros par mois), est remis en cause.

Faute de ressources, ces personnes risquent de différer leurs soins. Elles consulteront un médecin ou se présenteront aux portes des hôpitaux dans lurgence ou lorsquelles seront très gravement malades. Les retards à laccès aux soins entraînent des pathologies plus lourdes et par conséquent plus coûteuses.

 Le système daccord préalable exigé avant de pouvoir bénéficier de soins hospitaliers lourds va encore alourdir la facture pour la collectivité en retardant les prises en charge et en imposant des contraintes administratives coûteuses et redondantes.

Avec la réduction du panier de soins, lécart en termes daccès aux soins avec le reste de la population va encore se creuser, les plus pauvres étant les plus pénalisés.

Cette politique est contraire à toutes les préconisations en matière de santé publique qui recommandent de multiplier les mesures en faveur de la prévention et du dépistage, pour une prise en charge la plus précoce possible des pathologies graves (cancers, maladies cardio-vasculaires, neurologiques, diabète, etc).

Les associations membres du CISS, de la FNARS, de lODSE et de lUNIOPSS sindignent du choix fait par les membres de la CMP. Sous la pression du Gouvernement, ils ont privilégié les enjeux politiciens et électoraux liés à limmigration au détriment des recommandations des professionnels de santé, des revendications des associations de malades et des politiques de santé publique menées par le ministère de la Santé. Ces mesures auront des conséquences graves sur la santé et la vie des plus vulnérables dont le Gouvernement et la majorité parlementaire auront à porter la responsabilité.

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