Depuis sa fondation par Abdel Aziz Ibn Saoud en 1932, le royaume d’Arabie Saoudite n’a cessé de servir les intérêts des puissances occidentales. D’abord ceux du Royaume-Uni, protecteur de la famille Saoud, qui avait aidé les Saoud à fonder leur royaume pour profiter de la position stratégique du pays. Non seulement pour s’assurer du commerce avec ses anciennes colonies mais également en l’utilisant pour contrer l’influence de l’Empire Ottoman. Puis, ce fut au tour des États-Unis d’imposer leur domination dans le pays. Le deal était simple : en échange d’un soutien financier et militaire, le royaume s’engageait à fournir aux États-Unis un pétrole bon marché et des bases militaires ainsi qu’à jouer le rôle de « gendarme » de la région en déstabilisant les pays désireux d’affirmer leur indépendance et de choisir une autre voie que celle de l’inféodation à l’empire états-unien. Financement de groupes fanatiques djihadistes et instrumentalisation de l’islam furent, entre autres, les outils utilisés pour déstabiliser ces pays.
Le clan des Saoud dirige le pays d’une main de fer depuis presque un siècle. Ainsi, tous les rois qui se sont succédé ont toujours suivi les mêmes orientations, tant dans la politique intérieure qu’extérieure. Voilà pourquoi il n’est pas vraiment nécessaire de s’arrêter sur un roi en particulier, étant donné que tous ont pratiqué la même politique. Preuve en est, le nouveau roi Salman a affirmé qu’il continuerait sur la même ligne que son prédécesseur. Depuis l’annonce de la mort d’Abdallah, les chancelleries occidentales ont toutes salué la « mémoire » du roi défunt. Hollande, Cameron, Obama, Harper... tous ont accouru pour aller rendre hommage au tyran et n’ont pas hésité à faire l’éloge de son action. Il est donc temps de dresser une analyse comparative des déclarations et de la réalité.