L’Union Démocratique Bretonne s’indigne car dans le plus grand silence, la crise fait des ravages. Le professeur Michel Debout, initiateur de l’appel pour un observatoire des suicides dénonce un tabou, un effet méconnu de la crise qui s’est traduit en France par 750 suicides supplémentaires en 4 ans. La « Grande crise » de 1929 avait entraîné une hausse significative des suicides, non pas l’année même de cette crise mais à partir de 1932. Il faut donc s’attendre à un effet décalé. Augmentation des faillites, tensions sociales, chômage, surendettement, appauvrissement, précarité, peur de ne pas s’en sortir, rigueur, austérité et récession ont des conséquences sociales, familiales, individuelles qui peuvent aboutir à des drames. La victime de Nantes vient nous le rappeler : chômeur en fin de droit d’indemnisation, il estimait que le rejet de son dossier par Pôle Emploi était injustifié, et ne voyait pas d’autre issue à sa condition de chômeur en fin de droit face à l’administration…
Ce phénomène européen des suicides de la crise économique touche les chômeurs mais aussi les agriculteurs, les chefs d’entreprises et les travailleurs indépendants, et il prend de l’ampleur : en Grèce le taux du suicide a bondi de 40% et en Italie de 30% depuis 2010…