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13 avril 2024 6 13 /04 /avril /2024 10:32

La RTBF, Le Soir et un certain nombre d’autres médias belges ont feint de s’étonner, ces derniers jours, du comportement du Parti socialiste belge, qui a provoqué l’annulation du vote d’un Code du bien-être animal. Nos amis d’outre-Quiévrain sont, on le sait, à la pointe de la déliquescence européenne : ils ont des choses à nous apprendre. Regardons donc les leçons que nous donne la classe politique belge en général, et son Parti socialiste en particulier.

Il y avait donc, ces derniers jours, au Parlement de la région de Bruxelles, un débat sur le bien-être animal dont les mesures ne paraissaient que de simple bon sens (création d’une infraction pour non-assistance à un animal en danger), ou alors, plus anecdotiques (pouvoir être enterré avec son animal de compagnie). Comme le dit la RTBF avec un sens appréciable du calembour bon marché, il n’y avait « pas de quoi fouetter un chat ». Malgré tout, les socialistes se sont donné un mal de chien… pour tout faire annuler. C’est qu’en réalité, la question n’est pas tant celle du bien-être des animaux que celle de l’électorat musulman. Bien que pas une ligne, dans ce projet de loi, n’évoque l’interdiction de l’abattage rituel, c’est évidemment le grand non-dit, c’est l’éléphant au milieu de la pièce, comme on dit aux États-Unis : tout le monde a compris, mais personne n’en parle.

En 2022, le sujet de l’interdiction de l’égorgement halal, sans étourdissement, avait déjà divisé la coalition de gauche, qui est majoritaire en Belgique. 38 voix pour l’interdiction, 42 contre. Cette fois, c’est dans la crainte qu’éventuellement, quelqu’un pourrait proposer de nouveau une telle loi que les socialistes ont préféré tout bloquer d’emblée. Soumission préventive. Il ne faudrait pas froisser ce que la RTBF elle-même appelle « le très stratégique électorat musulman ». Adieu donc, la défense des animaux (domestiques ou non). Ce qui importe pour les parlementaires socialistes bruxellois, c’est de ne pas se mettre à dos ses futurs employeurs.

 

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13 avril 2024 6 13 /04 /avril /2024 10:30

Hermétique à toute forme de romantisme entourant le jour des noces, le maire de Mantes-la-Jolie a décidé de s'attaquer aux débordements relevant de sa juridiction. À l'instar de Pontoise, Évreux, Aulnay-sous-Bois, Carrières-sous-Poissy et Vichy, des chèques de caution seront demandés aux futurs époux. Quatre pour Mantes-la-Jolie : 500 € si l'un des deux fiancés a changé d'avis au dernier moment. 300 € pour un retard de plus d'une demi-heure, 500 € pour « frais de remise en état des biens communaux » où l'on apprend que mariage devient parfois synonyme d'ouragan, et 200 € pour d'éventuels frais de nettoyage des lieux (des cargaisons de riz, des fumigènes et autres pétards parsèment de temps à autre les parvis des hôtels de ville).

Les histoires d'amour finissent mal, en général. Un futur marié a compris le message de Catherine Ringer après avoir été placé en garde à vue avant même d'avoir pu prononcer le «oui» fatal. Son enthousiasme débordant l'avait conduit à tirer au mortier sur le commissariat local.

 

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13 avril 2024 6 13 /04 /avril /2024 10:25

Dans son évidente volonté atlantiste d’abolir la neutralité suisse par la «tactique du salami», le pire Conseil fédéral de tous les temps, qui se plie désormais de manière embarrassante aux diktats d’une puissance étrangère, a décidé, lors de sa réunion du 15 mars 2024, d’adhérer au « State Partnership Program » (SPP) de la Garde nationale des États-Unis d’Amérique (USA) afin d’institutionnaliser la coopération en matière d’éducation avec les forces armées étrangères. Traduit du vocabulaire politique, cela signifie, en pratique, que l’armée suisse s’adapte aux besoins de l’armée américaine, ou plutôt : aux seuls besoins de l’armée américaine !

Le Conseil fédéral affirme, sans se soucier du ridicule, que « les deux pays ont des systèmes de milice similaires ». Nous contestons cette affirmation ! Le système de milice suisse n’a rien à voir avec celui de la Garde nationale de Joe Biden. Tout d’abord, il s’agit d’une armée régie par la conscription obligatoire, mais surtout d’une armée de défense destinée à préserver – au moins théoriquement – la neutralité et la souveraineté de la Confédération. La Garde Nationale des Etats-Unis, quant à elle, est une milice volontaire de réservistes ayant des tâches à la fois d’ordre intérieur, c’est-à-dire de répression de son propre peuple en cas de rébellion (comme ce fut le cas en 1992 face à la population afro-américaine en émeute à Los Angeles avec plus de 60 morts) et d’occupation de pays étrangers souverains, comme ce fut le cas avec l’Irak. Bref, deux domaines qui n’ont rien à voir avec la mission de l’armée suisse, à moins que nos recrues ne doivent se remettre à tirer sur les ouvriers suisses comme il y a un siècle !

 

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6 avril 2024 6 06 /04 /avril /2024 09:18

L’hôpital Al-Shifa était censé abriter des combattants du Hamas dans ses sous-sols ou ses tunnels. Il a été bombardé, il n’en reste presque plus rien, des chars ont roulé sur les ruines et sur les corps. Le QG du Hamas n’était pas là, ou alors il est parti depuis longtemps.

La propagande israélienne n’essaye même plus de produire de faux reportages sur ce QG fantôme et ses boucliers humains de malades. Ces reportages étaient débunkés trop rapidement sur les réseaux sociaux, et ça nuisait à l’image du pouvoir israélien qui apparaissait comme assassin et menteur. Aujourd’hui, cette image étant en miettes, le pouvoir israélien en profite jusqu’au bout : il est juste assassin.

 Si les sionistes d’Israël et de France continuent de dénoncer les tueries du 7 Octobre, ce nouvel Auschwitz tiré par les cheveux, à Gaza le vrai massacre continue jour après jour.

Depuis maintenant presque 150 jours, la population palestinienne est pilonnée. Il sera difficile de prouver que la majorité des civils assassinés étaient des terroristes. Quant aux humanitaires, qui ont pris le parti des victimes, ils deviennent des cibles. Tout le monde y passe !

En France, patrie des droits de l’homme plus sûrement israélien que palestinien, on se tait dans les grands médias. On invite quand même quelques députés LFI pour faire bonne figure, histoire de dire – après coup – « on a eu le courage de parler de ce génocide », mais la plupart des médias mainstream respectent l’idéologie d’extrême droite de Tel-Aviv et sa fureur génocidaire, tout en dénonçant l’extrême droite française qui ne tue personne.

Autrement dit, l’extrême droite française, quoi qu’elle fasse, reste bourreau, et l’extrême droite israélienne, quoi qu’elle fasse, reste victime. C’est l’idéologie niveau Aurore Bergé. Les clichés, fabriqués à dessein, ont la vie dure.

 

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6 avril 2024 6 06 /04 /avril /2024 09:06

Jeudi 28 mars à l’Assemblée, par 67 voix contre 11 (seuls 78 députés sur 577 étaient présents, les 510 autres étant probablement dans d’« agréables ailleurs » – mais où étaient donc les 88 députés RN et les 57 députés LR ? ), fut approuvée une proposition de résolution qui « condamne la répression sanglante et meurtrière des Algériens commise sous l’autorité du préfet de police Maurice Papon le 17 octobre 1961 » au cours de laquelle «entre une trentaine et plus de 200 manifestants « pacifiques » seraient morts, selon les «historiens», écrit Le Figaro.

Le texte porté par l’écologiste Sabrina Sebaihi et la députée Renaissance Julie Delpech «souhaite l’inscription d’une journée de commémoration de ce massacre à l’agenda des journées nationales et cérémonies officielles ».

Or, cette version des évènements du 17 octobre 1961 à Paris relève de la légende et d’une manipulation des chiffres.

Cette manipulation fut réduite à néant en 1998, quand le Premier ministre de l’époque, le socialiste Lionel Jospin, constitua une commission d’enquête. Présidée par le conseiller d’État Dieudonné Mandelkern, elle fut chargée de faire la lumière sur ce qui s’était réellement passé le 17 octobre 1961 à Paris. Fondé sur l’ouverture d’archives jusque-là fermées, le rapport remis par cette commission parle de sept morts, tout en précisant qu’il n’y eut qu’un mort dans le périmètre de la manifestation, les six autres victimes n’ayant aucun lien avec cet évènement, ou ayant perdu la vie postérieurement à la dite manifestation dans des circonstances parfaitement détaillées dans le rapport.

Ces députés pourraient quand même essayer de s'instruire.

 

Les détails du rapport

 

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30 mars 2024 6 30 /03 /mars /2024 09:52

Un collectif marseillais s’est constitué il y a quelques semaines pour “s’organiser contre l’industrie de l’armement dans les Bouches-du-Rhône“. Il regroupe aujourd’hui plus de 25 organisations, syndicats ou partis politiques (dont les Soulèvements de la Terre 13, Marseille Gaza Palestine, BDS Provence, Tsedek, Technopolice Marseille, LFI, le NPA, SFA-CGT, Sud éducation…) et appelle à un rassemblement le 1ᵉʳ avril à Marseille, devant l’usine d’Eurolinks, fabricant de maillons pour munitions depuis 70 ans,

L’objectif est de signifier “qu’on peut agir un peu partout sur le territoire pour rappeler l’État et les entreprises françaises à leurs responsabilités”, explique le comité local des Soulèvements de la Terre 13. En ciblant Eurolinks, entreprise “d’une autre échelle que celle des géants de l’armement français comme Thalès ou Safran“, il s’agit de “pointer du doigt les multiples filières et enrayer les mécanismes d’un complexe militaro-industriel international qui soutient le génocide en cours à Gaza”.

Si les petits “maillons” métalliques produits par Eurolinks peuvent sembler dérisoires par rapport à la machine de guerre israélienne et aux centaines de millions de dollars d’armes que lui vendent les États-Unis, le collectif Technopolice Marseille souligne le rôle joué par ces attaches de munitions dans cette guerre où les civils palestiniens sont les principales victimes : “Ils permettent de relier les balles entre elles afin d’assurer une cadence soutenue de tir, à savoir de pouvoir tirer le plus de balles possibles par minute ou par seconde. Donc de pouvoir tuer plus, et plus vite”.

Dans l’onglet “historique” du site internet d’Eurolinks, on peut lire que l’entreprise a prospéré dans les années 1950 en fournissant des maillons pour l’armée française en Indochine et en Algérie. À l’époque, des dockers avaient bloqué les bateaux d’armes en partance pour les territoires coloniaux de la France en Asie.

Il faudra faire pareil pour Gaza.

 

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30 mars 2024 6 30 /03 /mars /2024 09:48

En Suède, les mécaniciens de Tesla sont en grève depuis le 27 octobre 2023. Cette grève est menée dans dix ateliers de Tesla à travers la Suède et conduite par 130 mécaniciens du syndicat IF Metall qui regroupe 300 000 adhérents et syndique 70% des métallurgistes. Ils veulent contraindre le patron de Tesla à signer une convention collective avec les syndicats. Mais Elon Musk ne veut ni syndicats ni convention collective dans ses usines. Sympathique patron de choc, n’est-ce pas ?

En soutien, des grèves de solidarité ont été déclenchées dans toute la Suède, chez les dockers, les électriciens, les postiers, à l’initiative d’une dizaine d’autres syndicats.


Curieux tout de même qu’une entreprise étrangère soit dispensée d’appliquer les réglementations du pays qui l’héberge. Les capitalistes auraient donc droit à des traitements de faveur ? Comme c’est bizarre !

 

Source : la Tribune des Travailleurs n° 432 - 20/03/24

 

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30 mars 2024 6 30 /03 /mars /2024 09:46

Les Jeux olympiques approchent à grands pas. Il ne reste plus que 122 jours à la ville de Paris pour se préparer à cet événement planétaire. Tout doit être parfait pour briller aux yeux du monde : les terrasses des Champs-Élysées doivent être uniformisées, le Champ-de-Mars libéré de son théâtre de Guignol et les migrants déplacés.

Une ville remplie de sans-papiers n’a rien de très télégénique, il faut donc déplacer ces populations. L'exécutif n’a jamais évoqué les choses de cette manière, mais depuis un peu plus d’un an, la tendance est bien au transfert de migrants vers la province. Pas officiellement pour faire place nette dans la capitale à l’occasion des Jeux olympiques, mais sous couvert de vouloir repeupler les espaces ruraux ainsi que d’éviter les fermetures de classes dans les écoles et les collèges. Les élites pensent avant tout au bien des campagnes, c’est évident.

Les ruraux sont bien trop ruraux pour comprendre que l’arrivée massive de sans-papiers, ne partageant pas la même culture qu’eux, va leur être bénéfique. Malgré un bourrage de mou cinématographique et télévisuel, ils restent étonnamment butés. Faute d’être accueillis à bras ouverts, les migrants sont donc déplacés « en catimini », comme l’a dénoncé Serge Grouard, le maire ex-LR d'Orléans, lors d’une conférence de presse lundi 25 mars.

Il a par ailleurs affirmé que « toutes les trois semaines, un car arrive à Orléans depuis Paris, avec à son bord entre 35 et 50 personnes. Ce dispositif semble fonctionner depuis mai 2023. » Depuis un peu moins d’un an, près de 500 personnes en situation irrégulière auraient été envoyées dans la commune du Loiret. « Orléans n’a pas vocation à accueillir la colline du crack de Paris », souligne-t-il.

L’édile a contacté Gérald Darmanin pour avoir des explications, mais « les réponses ont été évasives ». L’État n’assumerait pas ? Pour le « Revers de la médaille », un collectif de 80 associations qui agissent au quotidien auprès des personnes en situation de précarité, cela ne fait aucun doute : « Depuis l'arrivée des JO, on envoie systématiquement les personnes hors d'Île-de-France. » Il y a, selon le collectif, « un nettoyage social » qui est effectué à l’approche de ce grand événement sportif.

 

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30 mars 2024 6 30 /03 /mars /2024 09:20

LA RÉPRESSION atteint actuellement des niveaux inouïs. Il faut se pincer pour y croire tellement la situation devient ubuesque. Ainsi, le mercredi 20 mars, le ministre chargé de la Lutte contre les discriminations, Mme Aurore Bergé, indiquait saisir la justice après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo de l’abbé Matthieu Raffray, un clerc traditionaliste qui, dans le cadre d’une conférence de Carême sur les tentations à combattre, dit exactement ceci : « Nous avons tous des faiblesses. Celui qui est gourmand, celui qui est colérique, celui qui est homosexuel ». Difficile d’être plus pondéré et prudent. Eh bien c’est encore trop pour Madame Bergé qui a demandé à la DILCRAH de procéder à un signalement au procureur de la République sur le fondement de l’article 40 (loi du 30 décembre 2004 adoptée sous un gouvernement et une majorité dits de droite tant à l’Assemblée qu’au Sénat, Chirac étant à l’Elysée et Raffarin étant Premier ministre).

LE MÊME JOUR, on apprenait que l’école primaire hors contrat Saint-Pierre-Julien-Eymard,  tout près de Grenoble, était menacée de fermeture par le préfet de l’Isère à la suite d’un rapport vipérin du rectorat qui a inspecté l’établissement catholique traditionaliste, proche de la Fraternité Saint-Pie X, en janvier dernier. Selon le Dauphiné libéré, les services de l’Etat ont donné trois mois à la direction de l’école pour se mettre en conformité avec la loi avant de prononcer une fermeture temporaire voire définitive de l’établissement. Le rapport du rectorat relève, manifestement effrayé, « des activités physiques et sportives non mixtes et genrées, avec du football pour les garçons et de la corde à sauter pour les filles » !

TOUJOURS ce 20 mars, le directeur de publication de Rivarol comparaissait devant la XVIIe chambre du tribunal correctionnel de Paris (chambre de la presse) pour trois dossiers distincts : un article du 6 septembre 2023 évoquant l’homosexualité de Gabriel Attal qui venait alors d’être nommé ministre de l’Education nationale et qui lui vaut une accusation d’homophobie (un an de prison ferme encouru), un éditorial du 15 février 2023 consacré au discours d’Elisabeth Borne, alors Premier ministre de Macron, au dîner annuel du CRIF, pour contestation publique de crimes contre l’humanité (un an également de prison ferme encouru) et enfin une vidéo postée sur YouTube le 19 février 2023 pour « provocation publique à la discrimination, à la haine et à la violence »  et également pour contestation de l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité (encore deux ans de prison ferme encourus).

Au terme d’une audience se déroulant dans une ambiance très hostile et devant un tribunal totalement féminin (la greffière et le procureur étaient également ce qu’on appelait autrefois des personnes du sexe), Madame le procureur de la République a requis contre le directeur de Rivarol 18 mois de prison ferme et 15 000 euros d’amende. Elle a explicitement refusé tout aménagement de peine (bracelet électronique, travail d’intérêt général ou semi-liberté), expliquant qu’il fallait frapper très fort, la haine envers les homosexuels et les juifs étant parfaitement intolérable. Pourtant, la seule haine que l’on voyait dégouliner lors de cette audience, c’était la sienne pendant son réquisitoire totalement glaçant. Les deux parties civiles, l’Observatoire juif de France (OJF) et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) exigent à eux deux près de 30 000 euros de dommages et intérêts, plus trois publications judiciaires aux frais du condamné dans Le Figaro, Le Monde et Le Parisien, soit à peu près 15 000 euros de plus. Enfin, cerise sur le gâteau, Sébastien Chenu, vice-président du RN et de l’Assemblée nationale, a réclamé via son avocat, Me Alexandre Varaut, 15 000 euros de dommages et intérêts car Rivarol aurait moqué son homosexualité dans son article daté du 6 septembre 2023. Voilà où en est aujourd’hui le RN mariniste mais cela n’étonnera que les naïfs.

CE MÊME JOUR en Bretagne, la Cour d’appel confirme le jugement de première instance d'Eric Zemmour qui est reconnu coupable « d’insulte publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion » à l’encontre d’Hapsatou Sy, chroniqueuse sur C8, apostrophée en direct sur un plateau de télé en 2018. Les propos de Zemmour avaient été coupés au montage, mais Mme Sy avait néanmoins jugé nécessaire de porter plainte pour injure publique à caractère racial. Il est demandé à Zemmour de payer 3.000 euros de dommages et intérêts et 2.000 euros de frais d’avocats à la plaignante (petit joueur, Zemmour !).

ENFIN, un ex-membre du groupe catholique intégriste Civitas  (depuis dissout par le gouvernement) a été condamné à de la prison avec sursis pour avoir perturbé un concert de Kali Malone à Carnac. Cinq mois de prison avec sursis pour « entrave concertée et menace à la liberté d’expression », tel est le jugement prononcé par le tribunal correctionnel de Lorient, lundi 25 mars.

De la prison pour une bagatelle pareille, c’est quand même cher payé. Même si les curés ne sont pas mes amis, les censeurs me répugnent beaucoup plus.

 

Sources :

https://integralisme-organique.com/2024/03/18-mois-de-prison-ferme-requis-contre-le-directeur-de-rivarol/

https://www.bvoltaire.fr/eric-zemmour-condamne-lissue-surprenante-et-provisoire-du-corinne-gate/?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=8e4b7368e6-MAILCHIMP_NL&utm_medium=email&utm_term=0_71d6b02183-8e4b7368e6-30522881&mc_cid=8e4b7368e6&mc_eid=a3ea7a118d

https://www.culturelink.fr/actualites/annulation-dun-concert-sous-la-pression-de-civitas-la-justice-reconnait-lentrave-la?utm_source=mailing_culturelink&utm_medium=newsletter&utm_campaign=newsletter-2024/03/29&utm_content=titre

 

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23 mars 2024 6 23 /03 /mars /2024 09:40

Il a passé vingt ans dans l’enfer du bagne de Saint-Laurent du Maroni, il s’est donné lui-même la mort qu’il s’était choisie, et pourtant en l’an 2000, Marius Alexandre Jacob est plus vivant que jamais.

A Reuilly, on se souvient toujours de lui, et Bernard Thomas, journaliste au Canard Enchaîné, vient de lui consacrer un second livre.

C’est que Marius Jacob n’était pas « tuable », comme on dit en Berry. Né en 1879 à Marseille, il parcourt les mers à l’âge de 13 ans, employé comme mousse sur un bateau-pirate. Quand il rentre à Marseille, rongé par les fièvres, retour d’Australie, il entreprend de s’instruire, avec la lecture de Victor Hugo. Le grand poète en fera un anarchiste révolutionnaire. A cause de cette phrase : « Les parasites sociaux sont les prêtres, les juges et les militaires ». Victor Hugo est plus subversif qu’on ne croit. Alors, après bien des lectures en autodidacte, Marius Jacob décide que « le droit de vivre ne se mendie pas, il se prend. Le vol, c’est la restitution. » C’est la grande époque des attentats anarchistes, qu’on appelle la « propagande par le fait ». On dit aussi la « reprise individuelle », c’est plus soft : on ne tue pas, on vole.

Marius Alexandre Jacob, après d’invraisemblables péripéties, fera du vol un métier. Il vole pour la cause, celle du peuple. Son groupe anarchiste se nomme les « Travailleurs de la Nuit ». Ces travailleurs sont animés d’un « noir désir » : la justice pour le prolétaire. La bande, ou plutôt l’équipe de travail compte quarante « employés » en 1901. Elle agit dans toute la France. Marius a recours aux méthodes de travail les plus inattendues. Il s’achète une quincaillerie, pour étudier les serrures des coffres, une friperie pour les déguisements, une fonderie pour recycler l’or !

Il est arrêté à la suite de 156 vols officiellement reconnus, mais il en manque à peu près autant, dans le dossier.

Des vols qui ont une certaine classe. Déguisé en policier, il se permet d’instrumenter à son tour chez un huissier. A Rochefort, découvrant qu’il est entré par erreur chez Pierre Loti, il repart en laissant un billet d’excuses : « Je ne saurais rien prendre à qui vit de sa plume. Tout travail mérite salaire ».

Marius passe en procès à Amiens en mars 1905.

Au président du tribunal qui lui récite la formule rituelle :
- Accusé, levez-vous !
Il répond :
- Vous êtes bien assis, vous !

Et c’est tous les jours pareil, si bien que chaque matin, à l’arrivée du fourgon cellulaire, la foule crie : « Vive Jacob, vive l’anarchie ! »

Son affaire est d’autant plus retentissante qu’il nargue le tribunal, ironise, se moque ouvertement de la Cour. Resté ferme sur ses positions, il écope du maximum : perpétuité. Le bagne, d’où l’on ne revient pas, Saint-Laurent du Maroni. Mais Marius est d’une trempe à revenir de tout, de la maladie, des agressions, des brimades des gardiens, du climat, et même de la férocité du droit français qu’il va contribuer à faire changer. Il totalisera 17 tentatives d’évasion et 4 ans de mitard !

On l’a un peu vite considéré comme le modèle choisi par Maurice Leblanc pour son Arsène Lupin. Mais Jacob n’était pas un mondain, pas un gentleman cambrioleur.

C’était un militant qui gardait 10% du produit de son « travail ».

Quand, suite à une campagne de presse nationale, il revient en France en 1928, il est libre.

Il devient désormais, selon sa formule, un « bagnard en retraite ». Il va se fixer dans l’Indre, à Reuilly, plus exactement au Bois-Saint-Denis, dont les habitants, vignerons pour l’essentiel, sont considérés comme des « rouges ».

Ce terme englobe deux spécialités, la couleur politique, et la couleur rouge des incendies plus ou moins volontaires, qu’on a l’habitude de voir s’allumer spontanément, pour rembourser les cotisations des assurances. De la reprise individuelle ? Pas tout à fait. Mais un état d’esprit qui convient à Marius.

Car, à Reuilly, tout le monde sait qu’il est un ancien bagnard et la plupart le respectent, quand ils ne l’admirent pas. Il est une sorte de Robin des Bois, de Zorro berrichon et le mot « anarchiste » ne fait pas peur dans ce pays de fortes têtes, habituées à ne pas obéir.

A Reuilly, il reste peu de souvenirs concrets de Marius Jacob. Sa maison, modeste habitation sans étage est toujours occupée. On se souvient du jour qui précéda sa mort. Il avait invité les enfants du Bois-Saint-Denis à une fête : petits gâteaux à volonté et jus de fruits. Il les avait gentiment congédiés en fin d’après-midi. C’est qu’il avait du travail, Marius.

Il lui fallait ranger ses affaires, avant le grand départ, sa propre mort qu’il avait décidée pour ce 24 août 1954. Cette nuit-là, il avait disposé deux bouteilles de rosé à l’entrée de sa cuisine, il avait rédigé aussi ce mot d’excuses : « Linge lessivé, rincé, séché mais pas repassé, j’ai la cosse. Excusez. »

Puis il était allé s’étendre sur son lit après avoir fait une piqûre à son chien, Negro, ce chien qui portait un foulard rouge et pour lequel il avait demandé la Légion d’Honneur ! Ensuite, il avait pris la seringue, et il s’était injecté le même produit qu’il avait employé pour son compagnon. Homme et chien, frères de race jusqu’à la fin.

Sa mort n’était pas le résultat d’un coup de désespoir, il avait longuement mûri son suicide, un suicide sans cause particulière, sinon qu’il était parvenu au terme de son existence. « Je me piquerai une fois le feu allumé, et je m’endormirai à la papa » avait- il écrit à un ami.

Il était particulièrement ami avec la famille Malbête, dont le représentant actuel est le vigneron, Guy, qui réside à proximité, rue du Boulanger.

Si nous continuons dans les rues qui descendent au bourg de Reuilly, il nous faut penser que c’était le parcours de Marius. Il avait pris l’habitude de transporter les enfants dans sa camionnette, et, au bas de la côte, quand l’engin avait pris sa plus grande vitesse, il expliquait : « C’est normal, il y a un puits de pétrole en dessous ». Il avait même inventé un étrange système de clignotant qui ne clignotait pas. On tirait sur une ficelle et une plaque de bois se relevait, signalant la manœuvre à l’automobiliste qui suivait. Un pionnier de la sécurité routière !

A Reuilly, Jacob avait été marchand forain, et c’est là qu’il s’était appelé « Marius ». Ce second prénom était plus court qu’Alexandre, et l’inscription sur son barnum coûtait moins cher ! Il ne s’embarrassait pas avec l’état-civil.

Mais en arrivant à Reuilly, il faut se rendre à l’Office de Tourisme. On y prépare une exposition sur le vieil anarchiste. Et on pourra pousser jusqu’au cimetière, la tombe de Marius Jacob est discrète mais elle porte la mention « à perpétuité ».

C’est bien la moindre des choses.

 

Rolland HENAULT (dans "Articles" 2001 - 1996 aux Editions de l'Impossible)

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