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Mardi 14 mars, plusieurs centaines de manifestants se sont réunis devant le siège du parti présidentiel Renaissance à Paris et ont jeté des poubelles sur le bâtiment.
Selon Simon Duteil, co-délégué général de Solidaires, 250 à 300 personnes étaient présentes, pour «rappeler que des gens sont en grève, que des gens sont responsables de cette situation» et pour «exercer une pression sur les élus à deux jours du vote».
Cette action intervenait alors que les éboueurs parisiens sont en grève depuis le 7 mars et que les déchets s'accumulent sur les trottoirs de la ville. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent l'intervention des forces de l'ordre, dispersant des militants qui scandent « La rue est à nous ».
Le programme : ici
Grégory Zaoui, « cerveau » de la fraude massive à la taxe carbone à la fin des années 2000, veut devenir député et se présente aux élections législatives partielles de la 9e circonscription des Français établis hors de France, affirme-t-il ce lundi au Parisien, confirmant une information du JDD.
Grégory Zaoui, 51 ans, avait passé cinq années en prison - années entrecoupées de cavales - entre 2009 et 2020 pour son implication dans la fraude à la taxe carbone, qui aurait coûté plusieurs milliards d’euros à l’État. Interdit de gérer une société, de se lancer dans le commerce, et sans revenus, il a raconté son histoire sur scène, dans un livre, ainsi qu’un documentaire Netflix retraçant le schéma de cette fraude massive.
« Je suis totalement conscient que ma candidature peut surprendre », défend Grégory Zaoui. « Je suis persuadé que la seule manière que j’aurai de pouvoir rembourser les sommes que je dois, c’est justement en aidant mon pays. En rendant à la France ce qu’elle m’a donné, surtout, ce que je lui ai pris. » (Il va nous faire pleurer !)
L’ex-escroc lance officiellement sa campagne ce lundi, pour la 9e circonscription des Français de l’étranger établis au Maghreb et en Afrique de l’Ouest. Il fera face à une quinzaine de candidats. Parmi eux, Karim Ben Cheikh (Nupes), dont l’élection avait été invalidée en raison d’un dysfonctionnement lors de son élection, à Caroline Traverse (Renaissance), ou encore l’ex-macroniste M’jid El Guerrab, condamné après avoir frappé Boris Faure en 2017 - condamnation dont il a fait appel.
Des agents du secteur du gaz et de l'électricité ont coupé le courant de tout le quartier, a annoncé la CGT à des journalistes sur place.
La presse avait été conviée pour relayer cette action symbolique du durcissement engagé par les grévistes du secteur. En quelques minutes à peine, "l'action a privé d'énergie le village olympique, le quartier au niveau zone commerciale, des data centers et aussi le stade de France", selon Sébastien Menesplier, secrétaire général de la CGT énergie.
Rassemblés en début de matinée dans un complexe sportif, à quelques kilomètres à peine, ils ont été convoyés dans cinq cars, pour rejoindre aussi discrètement que possible ce "poste source Ampère", rénové en septembre dernier dans la perspective des JO et du métro du Grand Paris Express. C'est là qu'arrive l'énergie des centrales nucléaires par le réseau de RTE, dans un poste source RTE/Énedis, avec un gros transformateur, "et il y a plein de câbles qui partent alimenter des quartiers, des entreprises, les gens", explique Frédéric Probel, secrétaire général du syndicat CGT Énergie Bagneux.
Les agents ont d'abord interrompu la possibilité pour RTE de manœuvrer et surveiller le poste électrique à distance, une manœuvre qui vaut aujourd'hui à quatre ex-agents du gestionnaire des lignes à haute et très haute tension d'être poursuivis en justice, après avoir été licenciés. D'où les précautions et la venue en nombre pour noyer l'action dans la masse des agents présents. "On a ouvert les interrupteurs de quatre câbles, un qui alimentait la zone commerciale et le Stade de France, un qui alimentait trois data centers, et un qui alimentait le chantier du village olympique", précise Frédéric Probel.
Énedis rapporte à l'AFP qu'un peu plus de 500 clients ont été effectivement privés de courant. Mais le courant a été rétabli immédiatement (par quel miracle ?), via des manœuvres à distance pour la plupart d'entre eux, des techniciens travaillant sur place pour "réalimenter les derniers clients". La société portera plainte, comme à chaque fois.
Dimanche, devant la télévision. Un journaliste donne la parole à un individu pancarté, en tête d'un cortège de deux à trois cents personnes.
Stupeur, il s'agit d'Emmanuel Leroy-Ladurie, inoubliable auteur de "Montaillou, village occitan", de "L'histoire du climat depuis l'an mil". Ce qu'il dit ? Voici :
- "Il est inadmissible que les grévistes tiennent ainsi les usagers en otages !"
Leroy-Ladurie, ex-communiste, un des plus remarquables représentants de la culture française ! Raison de plus pour s'indigner et se révolter contre le mensonge d'un tel propos, même s'il s'agit d'un simple accès de sénilité.
En effet, qu'est-ce qu'un "otage" ? Au départ un "hôte", ("oste", le mot date de 1080) livré comme "garantie de l'exécution d'une promesse", généralement dans le cas d'un traité militaire. Plus tard le terme désigne une "personne que l'on détient comme gage pour obtenir ce que l'on exige".
On ne voit donc pas comment les non-grévistes, même dans l'impossibilité de gagner leur lieu de travail, puissent être considérés comme des otages. Il faudrait, au moins, qu'ils soient enfermés. On voit encore moins comment les usagers des transports en commun pourraient mériter cette appellation, puisqu'ils se plaignent, précisément, de ne pas pouvoir aller se faire enfermer.
Quant au terme d'usager, il nécessite, lui aussi, un petit rappel. Qu'est-ce qu'un "usager" ? Au sens moderne (1933) une "personne qui utilise un service public". Autrement dit, tout le monde. On ne voit donc pas pourquoi un non-gréviste se targuerait d'être le représentant des "usagers", catégorie qui englobe absolument tous ceux qui utilisent un transport public, y compris les grévistes.
Ce qu'il y a d'étonnant dans cette distorsion du langage, c'est que les choses ont été remarquablement mises au point, en 1957, dans un ouvrage qui fait autorité : "Mythologies" de Roland Barthes. Rappelons donc cette page célèbre : "l'usager est un personnage imaginaire, algébrique", disait Barthes. Il ne s'agit pas, en effet, d'une profession, qui donne un statut social, mais d'un aspect de la vie du travailleur, plutôt que de celle de M. Leroy-Ladurie, dont je suppose qu'il ne prend pas forcément le métro pour se rendre au Collège de France.
"L'usager", "l'homme de la rue", rappelle Roland Barthes, sont des "personnages" inventés par les mentalités réactionnaires. Ils n'ont aucune réalité. Qu'on cesse donc d'opposer les "usagers" aux "travailleurs", ce sont les mêmes !
On est triste d'avoir à faire des remarques aussi élémentaires, et, à ce propos, on ne saurait mieux faire que de recommander la relecture de "Mythologies". On y réapprendrait la différence entre un "pauvre" et un "prolétaire", et on démystifierait, déjà en 1957, le personnage mythique de l'abbé Pierre, dont la charité a tant servi à faire oublier la justice.
Et mille excuses de ne pas avoir été drôle. Mais je suis pris en otage par la connerie humaine !
Rolland HENAULT (1995, dans "Articles" Volume 5 - Editions de l'Impossible)
Les organisateurs de Paris 2024 sont hantés par le souvenir des Jeux de Londres en 2012 : l’entreprise de sécurité privée mandatée par l’État avait déclaré forfait trois semaines avant le début des Jeux, faute d’agents disponibles, et le gouvernement britannique avait dû faire appel au personnel de l’armée. Or, à deux ans de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris 2024, les 25 000 à 30 000 agents de sécurité demandés par le COJO manquent encore à l’appel.
Le Conseil national des activités privées de sécurité (CNAPS) tente de rendre ce métier attractif, en proposant aux chômeurs d’île-de-France des formations payées par l’État, et cible même les étudiantes (il faut du personnel féminin pour les fouilles). À cela s’ajoute la nécessité de réaliser un million d’enquêtes administratives, dont la grande majorité concerne le recrutement des agents de sécurité privée. Le COJO a déjà annoncé avoir refusé entre 100 et 200 candidats fichés S. Le grand embrigadement dans la société de surveillance est apparemment un chemin plein d’épines. Et il convient d’en rajouter.
Les Jeux olympiques ont souvent été dénoncés pour leur manière d’affirmer que le capitalisme fonctionne, tout en détruisant à la pelleteuse des vies, des habitats et des communautés. En mai dernier, une rencontre anti-olympique a eu lieu à Paris. Le collectif Vigilance JO Saint-Denis dénonce les projets d’aménagement urbain destructeurs. Le collectif Saccage 2024 regroupe les organisations qui combattent les destructions occasionnées par les Jeux, qui accélèrent « les problèmes écologiques et les injustices sociales dans nos villes, et nous privent des moyens de décider collectivement de ce qui nous entoure ».
Le déploiement des dispositifs technopoliciers diffère en fonction des contextes locaux, des volontés municipales et des accointances avec des industriels. Mais l’ambition du chantier de surveillance des JO de Paris 2024 confirme que le ton général est donné par le sommet de la pyramide sécuritaire nationale. C’est pourquoi la Quadrature du Net a décidé de porter une plainte collective — plus de 15 000 personnes nous ont confié leur mandat, et la plainte a été déposée devant la CNIL le 24 septembre 2022 — contre le ministère de l’Intérieur et contre les grands piliers du système de la Technopolice : la vidéosurveillance, les logiciels de VSA, la reconnaissance faciale, et le fichage généralisé (fichiers TAJ et TES).
La Quadrature du Net dénonce la volonté d’imposer à marche forcée ces dispositifs de surveillance totale, sans volonté démocratique et sans retour possible, pour le maintien d’un ordre dont tout indique, des hôpitaux aux universités, des crises sanitaires aux crises migratoires, des océans aux forêts, de la biodiversité au climat, qu’il est un ordre de mort.
Sur l’atlas de la charia et du bling-bling, La Mecque est désormais à Dubaï et Instagram est son prophète. Le sociologue américain Mike Davis avait déjà décrit ce monde dans Le Stade Dubaï du capitalisme (2007) – celui de la version climatisée de l’islamisme, dans les pays du Golfe, où une ribambelle de bimbos siliconées de la télé-réalité, fraîchement converties, se réinventent une vie épicée aux couleurs des Mille et une nuits. Influenceuses ou influvoleuses, ces « ex » des « Marseillais », des « Ch’tis », des « Anges », de « Secret Story » ont toutes succombé aux charmes de l’« arab-fishing » et de l’« islam-fishing » (le fait de jouer sur une identité arabo-musulmane pour attirer des abonnés). Derrière la conversion, c’est aussi la quête mimétique d’une arabité fantasmée qui passe par la ressemblance physique.
Le propre de ces néo-musulmanes, c’est qu’elles se ressemblent toutes, empruntant leurs traits redessinés par la chirurgie esthétique à Kim Kardashian et à Nabilla. Faux cils, faux ongles, mêmes implants de pommettes, même chirurgie du nez, mêmes lèvres pulpeuses. Il y avait les Clodettes, voici les clonettes, fabriquées en série selon les standards cosmétiques de la société du spectacle. Elles ont troqué leurs robes moulantes pour des djebbas amples et sexy. Difficile de distinguer chez elles la chahada, la profession de foi en Allah, du cha-cha-cha. C’est la génération string voilé. On avait pris l’habitude de les opposer ; or, voici que le string et le voile ne forment plus qu’une seule et même panoplie réversible parfaitement assortie au clinquant de Dubaï. Après la télé-réalité, la télé-prédication ; avec la télé-prédication, le télé-achat.
Des noms ? En voici quelques-uns, tous enfants de la télé-réalité, tous convertis, tous macro-influenceurs installés à Dubaï, sauf Marine El Himer, au Maroc, qui apparaît tour à tour voilée et dénudée (1,6 million d’abonnés sur Instagram) et Dylan Thiry, ex-Koh-Lanta, lui, qui traîne quantité d’affaires. Il faisait des lives avec un imam où des jeunes filles se convertissaient (1,5 million d’abonnés sur Instagram).
Les autres ? Milla Jasmine, de son vrai nom Marie-Charlotte Germain, qui fête aussi bien Halloween que le ramadan (3,2 millions d’abonnés sur Instagram). Sa sœur s’est également arabisée : appelez-la Safia et non plus Gwendoline Germain. Sarah Lopez (1,6 million d’abonnés). Marc Blata, marié à Nadé Blata, surnommés « les Balkany de Dubaï » : 4,2 millions d’abonnés sur Instagram (jusqu’à ce que le compte des Blata, accusés d’escroquerie, soit supprimé). Fidji Ruiz, de son vrai nom Zohra Fidji Micheline Ruiz (2,1 millions d’abonnés sur Instagram).
Plus que du « business », ce que les hommes achètent depuis la nuit des temps, c’est de la puissance. Or, la puissance est islamique. C’est ainsi, du moins, que le perçoit une jeunesse zombifiée.
Agnès Buzyn doit peaufiner sa mise en pli avant d’aller rejoindre le palais de l’Élysée où Emmanuel Macron lui remettra la croix de chevalier de la Légion d’honneur. À ses côtés, Nicole Belloubet, garde des Sceaux de 2017 à 2020, recevra la cravate de commandeur. On dira que c’est une « Spéciale Journée de la femme », puisque, dans un autre genre, fait partie de la fête Véronique de Villèle, ancienne animatrice de l’émission culte des années 80 «Gym Tonic » (Véronique et Davina, ça vous dit sans doute quelque chose).
Si Nicole Belloubet appartient à la promotion du 1er janvier 2023 avec la fine équipe des remerciés du suffrage universel, Agnès Buzyn, elle, avait été nommée au Journal officiel, le 31 décembre 2021. Tant que cette remise n’a pas eu lieu, dans les formes prescrites par le Code de la Légion d’honneur, c’est-à-dire la loi, on n’est pas membre de l’ordre et l’on n’a donc pas le droit d’arborer au revers de son veston ou de son tailleur le ruban ou la rosette rouge. Autant dire qu’en général, ça ne traîne pas… Alors, pourquoi avoir attendu plus d’un an avant cette cérémonie ? Mépris pour les décorations ? Excès de modestie de la part de Madame Buzyn ? Ou plutôt volonté de se faire un peu oublier ?
On se souvient, en effet, qu’Agnès Buzyn avait été mise en examen, le 10 septembre 2021, par la Cour de justice de la République pour « mise en danger de la vie d’autrui » à la suite d’une enquête diligentée sur la gestion de l’épidémie de Covid-19. Décorer une mise en examen aurait sans doute fait un tantinet désordre sous les ors de la République. Dieu merci pour elle, le 20 janvier dernier, l’assemblée plénière de la Cour de cassation a annulé la mise en examen prononcée par la commission d’instruction de la Cour de justice de la République (CJR). Celle qui, par ailleurs, le 29 juillet 2022, a été nommée en Conseil des ministres conseillère maître en service extraordinaire à la Cour des comptes est passée sous le statut plus confortable de témoin assisté et ne sera donc pas traînée devant la CJR pour y être jugée. Cette affaire réglée, Madame Buzyn peut donc, sans rougir, venir se faire épingler par le chef de l’État le ruban rouge. Rouge de quoi, d'ailleurs ?...
Quand j'étais môme
A la radio, on jouait "Please,
Peanut vendor"
C'est bien d'accord
Quand j'étais môme
Les filles avaient une fleur exquise
Qu'elles nous fanaient
Pour deux baisers
Quand j'étais môme
On avait aussi nos idoles
Danielle Darrieux
On n' fait pas mieux
Quand j'étais môme
On f'sait marcher nos belles guiboles
Dans les dancings
Et dans l' smoking
D' papa
Quand j'étais môme
La musique coulait comme du miel
A Europe Un
Chez les copains
Quand j'étais môme
Les filles qu'étaient encore pucelles
On les mettait
Dans un musée
Quand j'étais môme
On avait aussi nos idoles
C'était Johnny
Ou quoi ou qui
Quand j'étais môme
On f'sait du rock et d' la bricole
Un peu partout
Avec les sous
D' papa
Quand tu s'ras môme
Sur des planètes distinguées
On t’apprendra
Le temps d'aimer
Quand tu s'ras môme
Les filles auront la « voix » lactée
Et des comètes dans l' tablier
Quand tu s'ras môme
Sur ton palier en guise d'idoles
Une nébuleuse
Ou Bételgeuse
Quand tu s'ras môme
On t'apprendra la bonne parole
La bonne recette
Pour jamais être
Papa
Y aura plus d' mômes
Plus jamais d' mômes
Y aura plus rien
Pas même un chien
Un pauvre chien
Y aura qu' du vent
Et plus d'amants
Y aura qu' la lune
Qui f'ra l' tapin
Pour les savants…
Léo Ferré (Testament phonographe - Ed.10/18 - 2001)