Par le truchement d’un appel d’offres destiné aux seules entreprises d’insertion, la Métropole de Lyon cherche à se débarrasser des ex-grévistes de la gare de Perrache.
Harcelés, humiliés, violentés par un agent de la Métropole du grand Lyon, les salariés de la société ARC-EN-CIEL, agence sous-traitante de nettoyage, avaient initié le 8 juin 2021 un mouvement de grève pour demander le retrait du site du harceleur. Onze jours plus tard, la Métropole le retirait du site et le travail reprenait.
En juillet, la Métropole de LYON a remis notre chantier sur le marché.
Dans la propreté, notre convention prévoit, lors de la reprise d’un marché par une nouvelle société, des « conditions de garantie de l’emploi et continuité du contrat de travail du personnel ». Autrement dit, les entreprises passent, les salariés restent.
Sauf que s’agissant de Perrache, la Métropole de LYON a restreint son appel d’offres aux organismes sous « convention d’insertion par l’activité économique ». Dans ce cas de figure, la garantie d’emploi prévue par la convention collective n’est pas systématiquement applicable.
Nous ne laisserons pas faire et continuerons à nous battre pour nos emplois, pour le respect du droit de grève, contre cette manoeuvre indigne et discriminatoire.
En grève depuis le 10 octobre, nous ne reprendrons le travail qu’après avoir obtenu des garanties pour la continuité de nos contrats de travail et notre maintien sur le site.
Les travailleuses de la clinique Floréal à Bagnolet (93) sont en grève depuis 8 jours pour des augmentations de salaires.
Le refus de la direction d’ouvrir de véritables négociations sur les salaires, dans un contexte de très forte inflation, a été l’élément déclencheur. L’établissement appartient au groupe Almaviva Santé, 4ème plus important groupe de cliniques privées en France. La grève est suivie par plus de 65 % des salariés dans une clinique où les salariés n’ont pas fait grève depuis 30 ans !
La crise traversée par notre système de santé exige la prise en compte des attentes des collectifs de travail du soin. C’est l’engagement sans faille des personnels de santé qui permet d’éviter l’écroulement du système. Mais cet engagement ne peut évacuer la question des salaires !
La direction reste sourde face aux revendications. Aucune proposition sur les salaires, mais une généreuse offrande : des chaussures et un pull, ainsi que des intimidations pour pousser à la reprise du travail. Bref, un mépris rare… Par ailleurs, l’ARS (Agence Régionale de Santé), qui semble écouter la direction du groupe Almaviva Santé (financé par de l’argent public et appartenant à des fonds financiers) a décidé de réquisitionner des personnels. Face à cela, la CGT a décidé de contester ces réquisitions.
La grève se poursuit. Pour gagner ce combat exemplaire, les travailleuses ont besoin de votre solidarité ! Pour participer à la caisse de grève :
Fondateur, en novembre 1972, du Comité d’action des prisonniers, une association de détenus et d’ex-détenus luttant contre les conditions de détention tout en gardant pour objectif l’abolition des prisons, Serge Livrozet, militant libertaire, est mort le 29 novembre 2022.
Créateur d’une maison d’édition, Les Lettres libres, il fut lui-même auteur de plusieurs ouvrages, parmi lesquels il convient de détacher l’incontournable « De la prison à la révolte ».
L’association Thank you Ferré, qui ne partageait pas le point de vue de l’opinion publique sur les perceurs de coffres-forts et fabricants de fausse monnaie, délits pour lesquels Serge Livrozet fut condamné, en avait fait son premier trésorier.
Retrouver son parcours sur https://maitron.fr/spip.php?article154033
« Les travailleurs dans de nombreux secteurs professionnels ce sont mobilisés et ont fait grève depuis des mois dans leurs entreprises pour des augmentations de salaire, de meilleures conditions de travail, des emplois de qualité : dans les raffineries, l’agroalimentaire, les crèches, les transports publics, l’énergie et dans le nucléaire, les organismes sociaux, les banque-assurances, les services informatiques, la maintenance industrielle, l’éducation, la santé, le commerce, la métallurgie…
La mobilisation s’étend dans le privé comme dans le public. Ils obtiennent par leurs luttes l’ouverture de nouvelles négociations salariales. Mais le compte n’y est pas face à l’inflation qui à atteint plus de 6% en octobre 2022. Ce qu’il faut aujourd’hui pour juguler cette perte de revenu, c’est une mobilisation générale dans le « tous ensemble en même temps » pour obtenir "L’échelle mobile des salaires" qui consiste à augmenter les salaires en fonction de l’augmentation des prix afin de conserver le pouvoir d’achat des salariés face à l’inflation. Car maintenir automatiquement chaque année la rémunération des travailleurs salariés est une mesure de justice sociale pour le monde du travail. Ce dispositif a existé en France pendant 15 ans : il a été arraché au grand patronat lors de la grande grève de mai 68 (avec une augmentation du SMIC de 35% et de 10% de tous les salaires !) et supprimé par Mitterrand sans l’opposition des ministres communistes du PCF, Charles Fiterman, Anicet Le Pors et Jack Ralite, lors du « tournant de la rigueur » en 1983 qui visait, déjà, à dégager le franc pour faire place à la zone euro-mark… Bref : vive la “construction” européenne… du capital!
Enfin, pour imposer nos revendications à l’État-patron et à l’ensemble des entreprises du pays, il est impératif de construire à la base, avec les syndicalistes de classe (puisque les états-majors des centrales syndicales ne sont pas décidés à le faire !) un grand mouvement interprofessionnel du public, du privé, des précaires, des chômeurs, des retraités. »
J’ai beaucoup de sympathie pour le PRCF qui a produit le texte ci-dessus et j’admire la foi des gens qui se battent pour survivre.
Les employés de Géodis après un mois de grève ont obtenu :
- Une augmentation de 4% de salaire mensuel brut de base pour l’ensemble des salariés.
- Une avance mensuelle de 17,50 euros bruts pour les salariés ayant un salaire de base inférieur ou égal à 1800 euros bruts. Ce second point avait été particulièrement défendu par les représentants du comité de grève qui demandaient une augmentation de 5% pour les bas salaires (inférieurs à 2000 euros bruts). C’est finalement la formule 4% + 17.50 qui a été retenue par la direction.
- Deux primes de 300 euros bruts chacune sur la paie du mois de novembre correspondant à une avance de complément d’intéressement et une anticipation du versement de la prime qualité.
- L’engagement de la direction à ne pas prendre de sanctions disciplinaires contre les salariés grévistes.
Une information judiciaire a été ouverte le 20 octobre pour des soupçons de financement illégal des campagnes électorales d’Emmanuel Macron en 2017 et 2022. Les investigations visent les liens entre le chef de l’Etat et le cabinet de conseil McKinsey. Elles s’intéressent aux conditions d’attributions de certains contrats publics aux montants colossaux à cette entreprise américaine. Une seconde information judiciaire des chefs de favoritisme et recel de favoritisme a été ouverte le 21 octobre. Dans les deux cas, le PNF (Parquet National Financier) précise avoir été destinataire de signalements et de plaintes émanant d’élus, de particuliers et d’associations.
Trois juges d’instruction, qui seront épaulés par des services de gendarmerie, ont été désignés pour mener ces enquêtes au cœur du pouvoir, parmi lesquels Serge Tournaire, actuellement doyen du pôle financier au tribunal judiciaire de Paris. Ce magistrat d’expérience est notamment connu pour avoir mis en examen François Fillon en 2017 dans l’enquête sur les emplois fictifs de son épouse Pénélope, tous deux ayant depuis été condamnés en première instance puis en appel, ainsi que Nicolas Sarkozy, dans l’affaire Bygmalion.
Ces nouvelles enquêtes font suite aux investigations menées lors d’une première procédure ouverte au printemps pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale » visant notamment McKinsey. Tout est parti de la publication, en mars dernier, d’un rapport d’une commission d’enquête du Sénat dénonçant l’emprise des cabinets de conseils privés sur les politiques publiques. Les parlementaires avaient alors révélé que les contrats conclus entre l’État et ces entreprises de consultants avaient « plus que doublé » entre 2018 et 2021 pour atteindre le montant record d’un milliard d’euros l’an dernier. Parmi les cabinets mandatés par l’État, le cabinet américain McKinsey.
Ces recours massifs à ces structures privées avaient été vertement critiqués par les oppositions qui s’interrogeaient sur les raisons qui ont poussé le gouvernement à dépenser autant d’argent public dans le privé pour des missions régaliennes. Parmi les contrats controversés conclus avec McKinsey, celui sur « l’évolution du métier d’enseignant », facturé 500000 euros au Ministère de l’Éducation nationale.
Les interrogations autour de ces marchés étaient d’autant plus grandes qu’il apparaît que McKinsey n’a payé aucun impôt sur les sociétés en France entre 2011 et 2020. Or son chiffre d’affaires français a été estimé à 329 millions d’euros en 2020.
PS : La Justice française s’intéresse aussi de très près à un déjeuner discret organisé par Sarkozy à l’Élysée, le 23 novembre 2010, neuf jours avant l’attribution de la Coupe du monde 2022, avec Michel Platini et le prince héritier du Qatar, aujourd’hui à la tête du pays. Un « tournant décisif », selon le Parquet national financier qui enquête sur ce match truqué de l’attribution.
Macron l‘avait promis lors de son accession au trône en 2017 : à la fin de son mandat, il n’y aurait plus personne dans la rue. À l’en croire, la misère aurait reculé et tout le monde dormirait au chaud… Interrogé par Le Figaro, le président des Restos du Coeur, Patrice Douret, brosse un autre tableau et dénonce l’explosion de la pauvreté : « On n’a jamais connu ça !», dit-il.
La situation, gravissime, met aussi l’association en péril. En effet, les Restos achetant 35 % de ce qu’ils distribuent, l’inflation a fait exploser les factures de 15 à 20 %. Quant aux factures de gaz et d’électricité, le surcoût sur trois ans est estimé à 5,5 millions d'euros. Bref, l’association se retrouve peu ou prou dans la même situation que ses bénéficiaires.
Les Restos – tout comme les autres institutions caritatives – font bien plus qu’offrir des repas. Ils ont ainsi relancé « les multiples services annexes à la distribution alimentaire », à savoir « le soutien à la recherche d'emploi, l'insertion, l'accompagnement budgétaire ou scolaire, la coiffure, les sorties cinéma, l'aide à l'accès aux droits, les cours de cuisine ou de français… ». Toutes choses mises en veilleuse durant la « pandémie ».
Pour ce faire, l’association emploie 70.000 bénévoles (en majorité des retraités) qui, eux aussi, sont évidemment touchés par la crise. Alors Patrice Douret demande à l’État une mesure fiscale, à savoir « transformer la réduction d'impôt existante (66 % des frais engagés dans la limite de 20 % du revenu imposable) en crédit d'impôt pour les bénévoles non imposables ». Soit une dépense estimée à 100 millions d’euros par an. Un amendement en ce sens avait été voté dans le projet de budget 2023, mais le 49-3 en a eu raison.
Avantager des retraités qui gagnent 1 000 euros par mois, ça ruinerait la France, vous pensez pas ?
Pour mesurer l’évolution de la pauvreté en France, la statistique publique étudie les ressources des ménages. Par souci de comparabilité avec les autres pays européens, on considère comme pauvres les personnes ayant un niveau de vie inférieur à 60% du niveau de vie médian des ménages (1 132 € en 2020) et comme extrêmement pauvres celles dont le niveau de vie n’atteint pas 40% du niveau de vie médian des ménages (755 € en 2020).
Suivant cette mesure, en 2021, 93% des ménages rencontrés par le Secours Catholique vivaient sous le seuil de pauvreté et 69%, sous le seuil d’extrême pauvreté.
Surtout, le taux de pauvreté ne rend compte que de la moitié de l’équation budgétaire que les ménages doivent résoudre. L’autre moitié, ce sont les dépenses, et notamment celles sur lesquelles peu de marge de manœuvre existe à court terme, c’est-à-dire celles liées par un contrat (loyer, charges, assurances, frais scolaires...). Or ces dépenses pré-engagées absorbent en moyenne près de 60% du revenu des ménages en situation de précarité, contre 30% pour l’ensemble de la population vivant en France. Elles pèsent particulièrement lourd pour les femmes seules.
Souvent incompressibles, ces dépenses ont vu leur poids s’alourdir mécaniquement pour les ménages dont les ressources ont chuté lors de la crise sanitaire : pour un quart d’entre eux, les dépenses pré-engagées sont progressivement venues absorber plus des trois quarts de leurs revenus !
Si on enlève d’autres dépenses quasi incompressibles (transport, pension alimentaire, dettes...), le tableau est encore plus sombre : deux ans après l’émergence de la crise, la moitié des ménages étudiés disposent d’un reste pour vivre de moins de 5€ par jour et par personne (soit une diminution de 0,5 à 1€ selon les ménages par rapport au niveau d’avant crise. Avec cela, il faut acheter à manger, des produits d’hygiène, s’habiller... Or le Secours Catholique estime la dépense minimale d’alimentation à au moins 7€ par jour et par personne. Deux ans après le début de la crise, 48% des ménages rencontrés se retrouvent donc dans l’incapacité de couvrir leur dépense alimentaire quotidienne (+3 points en deux ans). Difficile dès lors de payer les loisirs des enfants. Voire impossible quand on a moins de 1,50€ par jour en reste pour vivre, comme un quart des ménages rencontrés. Le reste pour vivre d’un ménage sur cinq était même nul ou négatif, les contraignant à s’endetter pour couvrir leurs besoins de base !
Les politiques publiques ont la capacité de cibler les ménages risquant d’être étranglés financièrement. Autrement dit, une politique volontariste pourrait éliminer la grande pauvreté dans notre pays, qui s’y est d’ailleurs engagé d’ici 2030 auprès des Nations unies.
Ce n’est pas, à ce stade, le choix qui a été opéré : les populations ciblées par les aides ont certes survécu à la crise sanitaire, mais en sont ressorties appauvries (ainsi, le niveau de vie mensuel médian des mères isolées est passé de 730€ avant le Covid à 710€ deux ans après). Et les mesures prises ont laissé de côté des populations dont la crise a révélé la grande vulnérabilité.
Déstabilisés par l’impact de la crise sur leurs ressources financières déjà fragiles, certains ménages dont on pouvait penser que la situation de précarité serait transitoire se retrouvent dans une pauvreté qui pourrait devenir chronique, au regard du poids des dépenses contraintes accru par l’inflation.
Quelques minutes seulement après la chute du missile qui a fait deux morts, le 15 novembre à Przewodów, Zelensky s’est empressé d’accuser la Russie d’avoir frappé la Pologne – un membre de l’OTAN –, appelant à une réaction. « La terreur ne se limite pas à nos frontières nationales. Des missiles russes frappent la Pologne. Frapper le territoire de l’OTAN avec des missiles. […] C’est une attaque de missiles russes contre la sécurité collective ! C’est une escalade vraiment significative. Nous devons agir », a-t-il ainsi déclaré.
Si les Etats-Unis, la Pologne et l’OTAN ont ensuite tempéré cette accusation, estimant plus probable qu’il s’agisse d’un missile de système ukrainien de défense anti-aérien, la portée et les conséquences des propos à l’emporte-pièce du président ukrainien ont fait réagir des politiques et commentateurs.
« Cette séquence est la démonstration des procédés de communication de Zelensky. L’Ukraine ne tient que sous perfusions militaire de l’OTAN et financière des contribuables européens. Encore une fois, il a voulu utiliser un prétexte pour nous entraîner dans la guerre mondiale », a ainsi souligné le député du Rassemblement national Thierry Mariani.
L’ancienne ministre de l’environnement Ségolène Royal appelle de son côté à émettre des sanctions contre « les auteurs de propagande de guerre qui veulent empêcher le cessez-le-feu » et souhaite créer une « instance de validation des informations de guerre ».
Le président des Patriotes Florian Philippot estime quant à lui que Volodymyr Zelensky « a loupé son coup, à savoir la guerre mondiale », soulignant que même les Etats-Unis avaient dit que le missile venait d’Ukraine. « Attention aux mauvais coups à venir ! », a-t-il mis en garde.
Vous remarquerez qu’en dehors de Ségolène Royal, la gauche ne monte pas vite au créneau.
Sé-Sé-Sé-Ségolène, tu remontes dans mon estime et crois-moi tu partais de très bas.
Le 1er janvier 2023 marquera la fin des tickets de caisse au format papier. Une mesure prise d'abord pour la planète - 30 milliards de tickets sont imprimés chaque année en France. Mais cette fin programmée du ticket par la loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), ouvre aussi la voie à une récupération de données pointée du doigt par la Cnil. Car pour obtenir votre ticket dématérialisé, de nombreuses entreprises et commerces proposent de vous l'envoyer par mail ou par SMS, voire par le biais d'une application client. Un bon moyen d'obtenir une trace de votre passage et de se constituer un fichier garni de données personnelles.
«Donnez-nous votre adresse e-mail et je vous enverrai la facture dématérialisée ?» La phrase peut paraître anodine, mais que cache-t-elle ? En réalité, fournir une information de ce type est un moyen de suivre les habitudes d'un client et de lui envoyer par la suite des publicités ciblées, comme le font les réseaux sociaux et certains acteurs de l'Internet.
«À titre d’exemple, une adresse électronique recueillie à des fins d’envoi d’un ticket de caisse ou de paiement dématérialisé ne saurait être utilisée à des fins de prospection commerciale sans respecter les principes en la matière, à savoir le recueil du consentement de la personne concernée », écrivait la Cnil dans son livre blanc «Quand la confiance paie» (d'octobre 2021).
Dès lors, obtenir le consentement d'un client doit être obligatoire pour pouvoir traiter les données après avoir recueilli son adresse e-mail ou son numéro. Or c'est sur ce point que la Cnil et les associations de défense des consommateurs appellent à la vigilance. Car le recueil de ce consentement est encore très flou. Faudra-t-il demander une signature en caisse ou expliquer ce que ce type de procédure implique... au risque de rallonger les files d'attente en magasins ? Un simple accord verbal est-il valable avec un client ?
Un casse-tête qui implique de trouver des solutions. Et quand certaines enseignes se frottent les mains en imaginant grossir leurs fichiers clients, certaines sociétés avancent des solutions basées sur un QR Code généré lors du passage en caisse qui permettrait au client de récupérer avec son smartphone son ticket, sans avoir à laisser ni adresse e-mail, ni numéro de téléphone et encore moins souscrire à une application de fidélité.
Comment être sûr qu’en récupérant le QR Code on ne laisse pas l’empreinte de son mobile ? Et pour ceux qui n’ont pas de mobile, alors pas de ticket ? Comment se faire rembourser sans ticket de caisse ?
En fait de liberté, vous serez contraints de donner votre adresse pour disposer des mêmes droits qu’avant.
Hollande avait procédé comme ça pour la réforme des mutuelles de santé. Cette mesure présentée comme généreuse allait en fait obliger les ayant-droits adultes d’un assuré de payer une cotisation pour bénéficier de la télétransmission, qui ne leur coûtait rien sous l’ancien régime.
On pourrait multiplier les exemples de ce genre.
Et qui sont les dindons de cette entourloupe générale ?
Comme en 2019, le gouvernement se prend les pieds dans le tapis des retraites, y compris sur un chapitre du dossier sur lequel il ne pensait pas rencontrer de résistance réelle : celui du transfert à l’URSSAF – c’est-à-dire à l’État – du prélèvement des cotisations de l’Agirc-Arrco, régime complémentaire des salariés du privé, qui aujourd’hui assume lui-même cette tâche.
Prévue dans le projet de loi pour le financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2020, cette mesure qui devait à l’origine s’appliquer dès le 1er janvier 2022, a d’abord été repoussée d’un an et n’entrera finalement en vigueur que le 1er janvier 2024 – si elle n’est pas abandonnée. Dans la nuit du 7 au 8 novembre, le Sénat l’a purement et simplement annulée, par 302 voix contre 28 ! Le gouvernement a toujours la ressource de passer en force, en recourant au besoin à l’article 49-3. On peut penser qu’il le fera, mais à un prix politiquement élevé.
Pour justifier ce transfert, l’État invoque la nécessité de simplifier le système et de réaliser des économies d’échelle, mais ces alibis ne résistent pas à l’examen.
Le but réel de l’État est de prendre la main sur des cotisations qui représentent quelque 87 milliards d’euros par an sans que l’Agirc-Arrco ne puisse exercer de contrôle. Cette captation suscite des inquiétudes d’autant plus légitimes que les déclarations de responsables gouvernementaux laissent craindre un détournement de ces fonds, à d’autres fins que celles pour lesquelles ils sont prélevés.
Le budget de l’Agirc-Arrco est équilibré, moyennant quoi il a pu constituer des réserves, qui se montent à 61 milliards d’euros en 2022 et sur lesquelles l’État jetterait volontiers sa griffe. Pour y parvenir, celui-ci devrait toutefois fusionner les régimes, c’est-à-dire l’Agirc-Arrco avec la CNAV.
Ce projet est dans les tuyaux de Bercy.
Faire glisser ce pognon dans les caisses de l’Armée, voilà qui plairait sûrement au petit va-t-en-guerre de Macron.