Vous ne pouviez pas y échapper, il fallait que je parle des chiens. D’abord, parce que j’en ai un, en ce moment même, qui m’empêche d’accéder à mon clavier, et, devant son regard implorant je rends les armes. Il veut que je parle des chiens. Si, il me le fait comprendre, et vous allez trouver que je ne suis pas politique et pas sexy du tout ? Attendez la suite. Plus tard, je vous parle des études du fils du petit trou du cul qui va séjourner gratos à Dubaï ! (Là, je connais, pour des raisons familiales, cet étrange pays, ne prenez pas les berrichons que pour des cons !) Vous saviez sûrement qu’il y a actuellement huit millions de chiens en France, que le chien est apparu sur cette planète 15 000 ans avant Jésus Christ. Jésus Christ n’était pas aussi malin qu’on dit, puisqu’il est monté seul au Golgotha sans se faire accompagner par un chien ! Allez croire en Dieu après des négligences pareilles ! Il aurait pu refiler la couronne d’épines au clébard, ça l’aurait soulagé ! Il aurait même pu l’aider à porter la croix, à condition de choisir un chien catholique.
Mais je m’égare. Retour au sujet : les chiens. Et les chiennes. Attention voici un passage pour me faire admirer des féministes, elles vont toutes tomber comme des mouches devant moi. Réflexion faite, il vaut mieux pas, je suis foutu de me casser la figure et le col du fémur avec, en croyant remonter le col de l’Utérus (ça, c’est très mauvais, je vous le concède, et je vous prie de l’écrire en un seul mot sinon vous allez avoir des histoires de mauvais goût, des histoires où le con cède, on n’en sortira jamais !). Les chiennes, expliquez-moi : pourquoi une femme qui « a du chien », est une femme qui a du charme, alors qu’une femme qui est qualifiée de « chienne » est une femme dévergondée, de mauvaise vie, disent les dictionnaires, bref et pour simplifier, une salope !
Et c’est là que je m’indigne ! Le mot « salope » n’a pas de masculin, il faut dire « salaud » et ça n’implique aucune activité sexuelle particulière ! C’est scandaleux ! La parité n’est pas respectée !
Je vous le disais, cette histoire de chien, c’est politique. Mais c’est encore pire ! Lors de ma dernière leçon dans l’Echo, j’évoquais Albert Camus. Eh bien, relisez l’Etranger, et vous allez rencontrer le « vieux Salamano », et son chien ! Camus présente le chien et son maître et là, vous atteignez au sublime. Camus a remarqué que le vieux a fini par ressembler à son chien. Et le chien a fini par ressembler à son maître. Mon devoir est ici de prévenir les âmes sensibles, nous pénétrons, si je puis dire, la nature profonde de l’amour !
En effet, « deux fois par jour, le vieux mène son chien promener » et la promenade est un parcours ponctué de violences calculées, l’un jouant au bourreau l’autre à la victime, et les rôles s’inversent ensuite. Et ça dure huit ans, alors que le crétin Beigbeder dit que l’amour dure trois ans !
Je vous donne la fin ? Oui, vous êtes grands, vous supportez la pub anti-tabac avec cette histoire de pipes. Moi, je reste plus littéraire :
« Alors ils (le vieux et le chien) restent tous les deux sur le trottoir et ils se regardent, le chien avec terreur, l’homme avec haine ».
Eh bien, voilà décrits les couples humains, ah ! il était fort, Albert !
Parce que les vraies histoires d’amour, sauf si on prend la précaution de mourir vite, c’est pas des contes de fées. Voyez Roméo et Juliette, Tristan et Iseult… Regardez bien, dans les Maisons de Retraites, les vieilles sont toutes bleues, à cause des coups de canne que les vieux sadiques leur balancent dans les côtelettes !
Et c’est maintenant que ça se politise encore davantage ! Vous avez vu, surtout si vous habitez la campagne, combien la passion est puissante entre les chiens, puisque, souvent, ils ne parviennent pas à se désaccoupler. Le paysan, alors, dans un grand geste humanitaire, leur balance un grand seau d’eau glacée au bon endroit. Où alors il les sépare avec un bâton.
Je sens que vous n’allez pas me croire, mais j’ai assisté à la scène suivante, hier soir, à la télévision. On voyait le mini président et sa chienne absolument indécouplables. Ca se passait à l’Elysée.
Alors un travailleur de la CGT a eu pitié d’eux, il est allé chercher un bâton.
Je ne vous raconte pas la suite. D’ailleurs je me suis réveillé, ce n’était qu’un rêve.
Je pensais aux milliers, aux millions de victimes de tous ces gens d’en haut, à tous ces licenciés, à tous ces travailleurs partiels, à tous ces SDF, et je me demandais pourquoi ils n’allaient pas se munir d’une bonne trique pour les frapper au bon endroit.
Je vous ai raconté cette historiette pour enfants parce que le 11 mars, à Châteauroux, on m’a demandé de faire une conférence sur le thème : le chien dans la littérature. Entrée gratuite, en plus !
En cette période électorale, il sera bon de se munir d’une trique, et d’avoir la trique, aussi ! Le mot « trique » dans le sens de « pénis » n’est attesté que depuis 1940. Ce détail pour bien montrer qu’il s’agit d’un article à dominante sémantique.