L’autre jour un type plus jeune que moi (il y en a de plus en plus), se déconnectant momentanément de ses 54 réseaux sociaux, a utilisé pour moi un rustique moyen de communication, sa langue, pour me poser une question : « Mais qui c’est, San Antonio ? »
Ah ! jeunesse privée d’une éducation de base, je vais tenter de combler ton incroyable lacune.
San Antonio (San-A pour les intimes) est le commissaire des romans policiers de Frédéric Dard apparu en 1949 pour traverser 51 ans d’histoire littéraire dans 175 titres, sans compter les hors séries. La faconde, la truculence et la vitalité rabelaisienne de ce héros et de son inséparable comparse Bérurier n’ont d’égal que son génie du verbe. C’est pas moi qui le dis mais son éditeur, dans la préface de « L’histoire de France vue par San Antonio » que j’ai sous les yeux. Je peux pas me retenir de vous en jouer un extrait :
- Je ne suis pas morose, Gros, expliqué-je. Je réfléchis.
Il a un rire pareil à un sac de noix vidé dans le grand escalier de l’Opéra.
- Tu m’étonneras toujours, San-A. Réfléchir sans y être obligé, c’est du vice.
Il relève de trois centimètres le bord de son chapeau et essuie un peu de sueur sur son front prolétarien avant d’avouer :
- Moi, je réfléchis jamais en dehors des heures de travail.
On dira jamais assez l’influence considérable de San Antonio sur les artistes et les écrivains français, Audiard, Mocky, Cavanna, Reiser, Gotlib, Coluche… La presse et la BD des années 70 (Pilote, Hara Kiri, Charlie Hebdo, Fluide glacial et tant d ‘autres) lui doivent énormément.
Je résiste pas au plaisir de vous livrer quelques uns des titres de San Antonio (à eux seuls ils renouvellent la langue) : « Céréales Killer », « Foiridon à Morbac City », « Les morues se dessalent », « Meurs pas, on a du monde », « Viens avec ton cierge », « Chérie, passe-moi tes microbes », « Sucette Boulevard », « Lâche-le, il tiendra tout seul »…
Frédéric Dard inspirait une vraie sympathie, celle qu’on éprouve pour les grands timides qui cachent leur angoisse dans la dérision. Du même bouquin, je tire cette profonde réflexion :
« - Le monde qui était nuées ardentes deviendra cendres froides. Un jour, les contours familiers de notre France s’effaceront, comme, dans l’âtre, la bûche consumée perd ses formes.
Alors ce jour-là, qui sera un jour sans herbes et sans oiseaux, sans France et sans Bérurier, que restera-t-il de notre passage dans le monstrueux silence des espaces cosmiques, Gros?
Béru se lève, toussote et met ses mains aux poches :
- Ce qui restera, San-A ? Je vais te le dire… Il restera le bruit de nos rires. Quand on se marre, on fait des ondes, gars, n’oublie pas ! Ces ondes, elles sont en route vers d’autres planètes où que des petits bonshommes les récupèreront pour en rigoler à leur tour. »
Une cinquantaine d’intérimaires de l’usine Bonna Sabla à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines, sont en grève depuis le 2 novembre. Ils se battent pour obtenir la même prime de 4 000 euros que les travailleurs en CDI.
Bonna Sabla, du groupe suédois Consolis, fabrique des voussoirs pour les voûtes des nouvelles lignes du Grand Paris. Il y a quelques mois, à l’occasion de l’appel d’offres pour une nouvelle tranche de travaux, l’entreprise a beaucoup augmenté ses prix... et un concurrent a remporté le marché.
Officiellement, l’entreprise aurait perdu trop d’argent si elle n’avait pas augmenté ses tarifs. C’est surprenant, car elle venait de faire des investissements de production. Et, plus bizarre encore, c’est sa troisième fermeture, avec licenciement de tous les travailleurs, en une dizaine d’années. Elle a rouvert en 2018, justement pour le Grand Paris. Alors, s’agit-il d’une volte-face d’actionnaires trouvant le profit insuffisant, d’une magouille pour se répartir le marché entre concurrents, ou d’autre chose ? Peu importe, le secret des affaires sert justement à masquer les raisons inavouables des coups portés contre les travailleurs. Là, 80 travailleurs en CDI et autant d’intérimaires seront mis dehors, la plupart d’ici janvier.
Sauf que, en même temps que Bonna Sabla veut fermer son site, l’entreprise doit produire et livrer jusqu’au bout ses voussoirs pour alimenter les tunneliers du Grand Paris. Alors, pour calmer la colère des embauchés, elle leur a versé 4 000 euros de prime de bonus de fin de chantier et paie même les heures supplémentaires actuelles à 140 % au lieu de 120%.
L’attribution de la prime aux seuls embauchés a révolté les intérimaires. Beaucoup ont autant, voire plus, d’ancienneté que les CDI. Ils ont donc préparé secrètement une grève pour le 2 novembre au matin, veillant ensuite jour et nuit à la porte. Deux tunneliers ont été mis à l’arrêt dans la semaine. Quand, lundi 8 novembre, la direction a vu des grévistes aussi déterminés qu’au premier jour, elle a fait appliquer un jugement d’expulsion par la police.
Les grévistes ne se sont pas laissé démoraliser. Ils ont décidé de poursuivre leur mouvement. Le jour même, ils sont allés à l’usine Renault de Flins prendre la parole et discuter avec les ouvriers en CDI et en intérim.
Bonna Blabla, comme ils surnomment ce patron voyou, n’en a pas fini avec eux.
On arrivait ainsi à L’Etang le Roy. Le Roy avait conservé un i grec (?) à Issoudun. C’est dire s’il nous faisait rêver, d’autant plus que les malteries Franco-Suisses (à ne pas confondre avec les entremets franco-russes, très prisés à l’époque !) lançaient vers le ciel des cheminées recouvertes d’une sorte de casque gigantesque. Hitler pouvait s’aligner, les malteries ne le laisseraient pas venir à Issoudun !
On entre ensuite par le faubourg des Alouettes, on sent, il est impossible de ne pas sentir, les émanations de la « rivière forcée », devant la gare. Les transports Dudeffant et les transports Veauvy transportent des denrées lourdes dans des véhicules tirés par des chevaux.
Pégase n’est pas loin. Et le crottin est noble, comme à Auteuil ou à Longchamp. Le soir, on va le ramasser à la pelle, c’est bon pour les géraniums. Le Boulevard s’appelle déjà « Stalingrad » mais tout le monde dit « Nicolas Leblanc », en l’honneur de l’inventeur de la soude, qui est né à plusieurs endroits en Berry, si l’on en croit les syndicats d’initiative.
En 1945, les abris subsistent devant la quincaillerie Gautier, et même sur la place du 10 Juin. Un ou deux ans plutôt, on court s’y mettre à l’ombre des projectiles égarés par les bombardements alliés sur « l’usine d’engrais ». C’est du moins ce qu’on me dit. On entend les avions, ça crépite, on ressort, et, comme c’est samedi, on continue à faire les commissions.
On parle comme si de rien n’était, devant chez Castagnier, qui s’appelle toujours l’Espagnol, bien qu’il soit là depuis le début du siècle. On va chez Gobert, puis chez Huguet. Le plus vieux des pharmaciens, M. Dagois, continue de faire ses préparations magiques. Il a écrit une « Histoire de la maigreur en poésie ».
En ce temps-là, les pharmaciens et les médecins étaient des hommes de culture, des artistes. Je comprends maintenant l’expression : c’étaient des « Hommes de l’Art » !
M. Dagois citait Louis Bouilhet, un ami de Flaubert, j’ai retenu cet alexandrin pour consoler les femmes qui ne sont pas des recordwomen du tour de poitrine : « On est plus près du cœur quand la poitrine est plate ! »
C’est vrai, quoi, on nous emmerde avec des histoires de seins standardisés, alors que c’est le cœur qui compte, et ses battements, qu’elles ont pour vous, quelquefois... durant les grands jours de bonheur, qui sont rares.
Le docteur Courtaudon s’intéresse d’assez loin aux maladies proprement dites, mais il est très efficace : il a fait ses études avec le fils de Marcel Aymé, et il me prescrit Céline et Marcel Aymé. Il guérit par les mots. Ma coqueluche disparaît devant les maîtres à écrire !
Le marché d’Issoudun donne lieu le samedi après-midi, à des scènes bibliques, dans une ambiance d’éternité retrouvée (dixit Rimbaud Arthur, on est instruits à Issoudun, génétiquement instruits !).
Les jardiniers vous présentent des charrettes tirées par les ânes de Francis Jammes. Un parfum de melon et de fruits mûrs enveloppe la place du marché et la foule déambule sur le boulevard Baron, dit aussi « de la Comédie », car Baron est le père de son fils, le Baron qui joua dans la troupe de Molière.
Balzac est toujours plus ou moins à Frapesle, la Tour Blanche résiste, Auguste Borget parcourt les mers, le « beffroi » est imperturbable.
Bientôt, on va vendre la prison, ça donne lieu à un articulet dans le Canard Enchaîné. La prison à vendre ! Pas loin de chez mon vieil ami retrouvé : J.C Pitault !
Pour la Saint Jean et la Toussaint, les marchands forains étirent leurs baraques de la gare à la place du Sacré Cœur !
On y casse de la vaisselle à grands coups de boniments, pour montrer qu’on est prêt à tous les sacrifices, on y voit la femme sans corps, ce que certains trouvent peu pratique. Sa tête apparaît dans une assiette, grâce à un effet de miroir astucieux, et juste à côté il y a l’homme le plus petit du monde, 70 centimètres, qui voisine avec la femme la plus lourde : 2, 60 m et 190 kilos ! Le contraste est saisissant. On boit gentiment, mais très longuement, du vin qui ne sent ni la banane, ni les arômes boisés avec un arrière-goût d’humus, et quand c’est fini ça recommence, et ça dure trois jours. Des spectacles prodigieux sont offerts à un public bon enfant : une exécution capitale qui finit bien puisque, à la fin, le guillotiné a la tête recollée ! Un combat de boxe avec un nègre (on ne dit pas un noir). La foule des ouvriers agricoles, venus se « louer » et les « maîtres de domaines », venus chercher des « gars », pour un prix minime. Ils leur donnent une avance (pas trop conséquente, vous savez comment sont les pauvres : très dépensiers ! alors on les protège de la richesse, qui est mère de tous les vices !) et l’adresse de la ferme. Les gars viennent dans la semaine qui suit.
Ou pas du tout. S’ils viennent pas, c’est qu’on s’est trompés... et puis, le 9ème jour, le type, dessaoulé, se pointe au boulot. C’est un brave type, courageux, sur qui on peut compter.
Comme c’est la fête, il a fallu renforcer les effectifs de la maison de passe, mais on dit le bordel, et il est situé Boulevard Champion. Les prostituées, dit-on, viennent par le train. La SNCF accomplit une œuvre humanitaire et hygiénique.
Pourtant, c’est la rue Porte Neuve qui me remonte à la gorge encore, par ses parfums de café torréfié, chez M. Labrique. On l’emprunte forcément, la rue Porte Neuve, le samedi, d’autant plus qu’on va tous chez çarvelle d’âne, qui vend du hareng en caques, du côté de la Rue aux Lièvres. Le surnom n’est pas dépréciatif. Je crois qu’il était très entêté, M. Cervelle d’Âne. C’est plutôt une qualité.
Il s’est passé beaucoup d’autres choses, à Issoudun, mais c’était juste comme ça, pour causer avec vous. Si vous en savez davantage, allez-y. Je me sens fatigué, ce soir, allez-y, oui, c’est votre tour, maintenant !
Rolland HENAULT ("Articles 2005-2001" - Editions de l'impossible)
En France, le coronavirus a presque disparu, mais il ne veulent pas supprimer le paSS nazitaire et vont le prolonger jusqu’à l’été 2022.
En réalité, je pense qu’ils veulent qu’on en prenne l’habitude et qu’on trouve ça normal. Il est possible que la finalité soit une identité numérique injectée sous la peau dans une puce RFID qui contiendra plein de renseignements.
Il y a un pays du nord de l’Europe où des volontaires font ce genre de choses. Et aux USA, il y a depuis plusieurs années des parents qui mettent volontairement une puce RFID à leurs enfants. Il y a deux pays d’Afrique noire où l’on implante sous la peau un carnet de vaccination (le Kenya et le Malawi).
En France, tous les animaux domestiques qui n’ont pas de puce RFID peuvent être ramassés par la fourrière. J’ai bien peur que ce que le pouvoir impose pour les animaux, il finisse par l’imposer aux humains.
Après tout, pour les gens du pouvoir, nous ne sommes qu’un troupeau de bétail, nous avons déjà des cartes d’identité, des passeports, des cartes de sécu, des cartes bancaires. Réunir tout ça, et bien d’autres choses, comme par exemple un casier judiciaire et un capteur GPS, dans une unique puce RFID implantée sous la peau serait perçu évidemment comme un énorme progrès par nos maîtres.
Toute campagne présidentielle en France a ses coups de théâtre et ses événements imprévus. Cette année, c’est le phénomène Zemmour. Je le regarde avec curiosité – mais aussi avec détachement, tant je reste convaincu qu’aucune élection, fut-elle présidentielle, ne peut créer les conditions de la véritable révolution dont notre peuple a besoin.
La semaine dernière, une vidéo d’un contrôle de police en Australie a fait le buzz sur Internet[1]. On y voit un policier arrêter un piéton et vérifier s’il a encore du café dans son gobelet pour avoir le droit de retirer son masque. Cela ressemble à une caméra cachée, et pourtant la scène est véridique ! Avec l’appui de la police et de l’armée, l’Australie impose à la population un régime de terreur digne d’une dictature.
Les habitants de Melbourne ont bientôt passé 9 mois confinés[2]. Les mesures ne seront pas assouplies avant que 70 % de la population soit vaccinée[3].
L’Australie a aussi créé des camps de quarantaine pour enfermer les personnes qui rentrent de l’étranger. Mais rassurez-vous : « Vous pouvez sortir pour marcher 20 minutes par jour[4]. » C’est pire qu’en prison, où les détenus ont droit à une heure de promenade par jour !
Quant aux personnes en quarantaine à domicile, elles doivent télécharger une application qui combine reconnaissance faciale et géolocalisation[5]. Si elles reçoivent un SMS elles ont 15 minutes pour prendre une photo de leur visage à l'endroit où elles se trouvent. Sinon, la police procédera à un contrôle chez la personne.
En Australie, les manifestations sont interdites. Un homme a même été condamné à 8 mois de prison pour avoir lancé un appel à manifester sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, les manifestations sont réprimées par la police avec une brutalité totalement démesurée. Une vidéo montre par exemple une septuagénaire pacifique se faire violemment pousser par un officier[6]. Tombée au sol, la femme se fait asperger de spray au poivre. Elle n’était pourtant pas agressive et n’avait rien fait d’autre que de manifester. Dans d’autres vidéos, on voit des policiers donner des coups de crosse et de pied dans le dos de personnes au sol[7].
Mais ce n’est pas tout. La Nouvelle-Galles du Sud vient de mettre en place des règles extrêmement dures pour les personnes non-vaccinées de plus de 16 ans, publiées sur le site officiel du gouvernement [8] :
Interdit d’aller rendre visite à vos amis
Interdit de voir plus d’une personne en extérieur
Interdit d’aller au zoo, musée, cinéma, théâtre, concert, etc.
Interdit d’entrer dans une salle de sport, gymnase, bowling, piscine, etc.
Interdit de faire du sport en plein air en groupe
Interdit d’aller chez le coiffeur
Interdit de vous rendre sur votre lieu de travail
Interdit de prendre la voiture avec d’autres personnes
Interdit de prendre des vacances en dehors de votre zone d’administration locale
Seuls les commerces essentiels sont accessibles aux non-vaccinés (supermarchés, banque, poste…).
Bien sûr, toutes les activités de cette liste sont autorisées aux personnes vaccinées.
Et faire un test PCR ou antigénique ne donne aucun passe-droit. Seule la vaccination permet d’éviter toutes ces interdictions. Même son de cloche dans l’État du Victoria, où le Premier ministre a déclaré qu’il voulait « exclure et enfermer les personnes qui ne sont pas vaccinées[9] ».
Jeudi à Poissy, Emmanuel Macron a chaussé les crampons avec le Variétés Club de France pour disputer un match de football caritatif contre une sélection du personnel soignant du centre hospitalier de Poissy/Saint-Germain-en-Laye. Devant 2.000 spectateurs au stade Léo-Lagrange, le président de la République a joué 75 minutes et a inscrit un but sur penalty. Son équipe, composée de nombreuses anciennes gloires du ballon rond (Christian Karembeu, Robert Pirès, Marcel Desailly, Alain Giresse, Dominique Rocheteau…) s’est facilement imposée (6-1).
Les photographes officiels étaient de sortie, et la presse a été abreuvée d’images.
Jusqu’à ce qu’on apprenne que la somme récoltée (50.000 €, somme probablement ridiculement inférieure à celle dépensée pour le coup médiatique) allait partir, sur une suggestion de Madame Macron, à un hôpital de… Kaboul !
Dans la presse, il y a des sujets plus porteurs que d’autres : le IIIème Reich et Adolf Hitler en font partie ! Intérêt historique prononcé pour l’aquarelliste autrichien ou curiosité morbide pour une période historique taboue du XXème siècle, le nazisme fait cliquer et vendre. Le Figaro fait office de premier de cordée en la matière mais n’est pas le seul organe de presse à surfer sur une Histoire, avec un grand H, vieille maintenant de plus de 70 ans.
Entre le 11 octobre 2020 et le 11 octobre 2021, 277 articles du Figaro en ligne mentionnent Adolf Hitler, soit plus de cinq articles hebdomadaires en moyenne sur une année ! Joli score pour l’un des plus gros titres de France. Parmi ces articles, il convient certes de faire le tri : certains traitent d’émission télévisées historiques ou de faits divers en lien avec le personnage comme les affiches comparant le président Macron à l’ancien chef d’État allemand voire même de petites polémiques contemporaines. Comme quand la journaliste de RMC Apolline de Malherbe croit malin de demander à un autre intellectuel contemporain, Cyril Hanouna s’il aurait invité Hitler à la télé ?
Objet d’un intérêt tout particulier, Adolf Hitler a droit à un papier pour chaque nouvelle archive ouverte ou chaque nouveau livre écrit à son propos. Ainsi Le Figaro nous apprenait il y a quelques années qu’Hitler aurait été un drogué à la méthamphétamine mais qu’en revanche la rumeur selon laquelle il n’aurait qu’un testicule relevait de la légende… Alors que Franco lui en aurait vraiment perdu une au combat…
Si certains papiers ont un intérêt d’un point de vue historique, de nombreux articles publiés ont tout du phénomène « pute-à-clic », c’est-à-dire du contenu qui incite à cliquer derrière des titres accrocheurs. Ainsi, si l’on ne prête pas toujours deux testicules à Hitler, Le Figaro lui attribue une grosse montre ! Le 1er octobre un article intitulé « Il était une fois la montre perdue d’Hitler » illustre bien ce phénomène : mais à y regarder de plus près, rien n’assure qu’elle fut vraiment à lui… Les biographes du chef d’État allemand argueront d’ailleurs que le principal intéressé, qui ne portait pas de montre mais avait des goûts assez simples n’aurait certainement pas porté un tel bijou et qu’il s’agit tout au plus d’un cadeau qu’on lui fit…
Dans la même veine, un long papier sur le crâne supposé d’Hitler, qui serait à Moscou, paru le 7 mai 2021 joue aussi sur le titre racoleur « A Moscou, l’incroyable histoire du crâne d’Adolf Hitler ». L’article nous apprend finalement, au dernier de la vingtaine de paragraphes que compte le papier, que : « faute d’analyse génétique, un doute peut subsister concernant le crâne » évoquant une « authenticité vraisemblable ».
Pourquoi tant d’articles ? La presse française serait-elle gangrenée par des restes de la «bête immonde» ? Si notre attention s’est ici portée sur Le Figaro, champion de l’article hitlérien, il faut tout de même signaler que Le Monde, certes plus timide, propose une bonne centaine « seulement » de papiers évoquant le Führer au cours de la même période, alors que Libération déçoit avec seulement 99 références !
Ce sont les anglo-saxons qui ont inventé le terme de fake news, alias “infox” en français, expressions qui ont remplacé nos bons vieux bobards. Bobardier d’élite, Colin Powell mort ce 18 octobre, demeure le détenteur envié jusqu’à ce jour de la plus belle fausse nouvelle du XXIème siècle ou de la plus épouvantable, au choix.
Retour en arrière de 18 ans. Saddam Hussein est encore au pouvoir, les États-Unis sous la présidence de George W. Bush veulent envahir l’Irak qu’ils accusent de préparer une guerre mondiale ou tout du moins d’en avoir les moyens. Le dictateur sunnite disposerait d’armes de destructions massives susceptibles de toucher « le monde libre », dont les États-Unis. Ces armes biologiques, virus, anthrax peuvent toucher leurs cibles grâce à de nombreux missiles intercontinentaux. Tous ces préparatifs guerriers ont été menés dans le plus grand secret mais la CIA veille : les usines qui fabriquent les armes neurotoxiques sont repérées, oncle Sam peut agir pour défendre la démocratie et la liberté.
Colin Powell, alors à la tête de la diplomatie du gouvernement Bush, monte à la tribune des Nations-Unies, d’un air grave. Il s’appuie sur la résolution 1444 du 8 novembre de l’année 2002 qui accusait l’Irak de détenir des armes de destruction massive et lui donnait un délai pour les désarmer au travers d’inspections internationales. Powell présente des cartes : usines de missiles, centres de fabrication de virus sous couvert de pharmacie industrielle. Il brandit une fiole contenant de l’anthrax, un agent biologique virulent, le monde est en danger.
Le mois suivant les américains envahissent l’Irak, l’armée irakienne est défaite rapidement, Saddam Hussein sera fait prisonnier et exécuté en 2006, on compte plusieurs centaines de milliers de morts directs ou indirects de l’invasion, les déplacés sont des millions, 18 ans plus tard le pays n’est toujours pas stabilisé.
De missiles nulle trace, d’agents neurotoxiques nulle trace. Tout était inventé. Powell avait pourtant affirmé « Chacune des déclarations que je fais aujourd’hui s’appuie sur des sources, des sources solides ».
Il a déclaré ensuite qu’il avait été trompé par la CIA en même temps que George W. Bush. On peut les croire mais on peut aussi penser qu’ils ont menti volontairement pour justifier l’invasion.
Si cette invasion fût un succès militaire, on pourrait penser qu’elle fût un échec politique. Tout dépend des objectifs de l’invasion. Si les objectifs étaient par exemple la destruction d’un des rares régimes laïcs de la région pouvant constituer une menace pour Israël, ou bien d’utiliser massivement l’arsenal de guerre américain pour relancer le marché militaro-industriel ou encore d’affaiblir un état pétrolier indocile, on peut considérer que l’opération fût plutôt un succès. Un succès bâti sur le mensonge, la manipulation de l’opinion mondiale et la complicité des médias.
Zemmour sera le prochain repoussoir qui fera élire Macron. Le monopole Le Pen est terminé : le père a rendu la main, la fille a tellement arrondi les angles qu’elle ne fait plus peur à personne. Quant à la nièce, personne n’y croit.
Zemmour sera le perdant du deuxième tour, désigné comme tel et porté volontaire. On lui trouvera les 500 signatures les doigts dans le nez comme Chirac les avait trouvées pour Le Pen en 2002. En attendant, les médias vont faire monter la sauce dans un accord parfait. Déjà il ne se passe pas à un jour sans que Zemmour, prétendument censuré, soit longuement interviewé sur un plateau de télé. Sur l’un d’eux on s’est même interrogé pendant une heure, entre experts politiques de haute volée, pour savoir si des fois on parlerait pas trop de Zemmour à la télé !
Tous les polichinelles iront débattre avec lui, en bons complices fréquentant les mêmes crèmeries. Mélenchon l’a lui-même intronisé sur BFM-TV (Mélenchon est en privé un vieux copain de Zemmour, invité à ses anniversaires).
Ah ! que toutes ces vieilles combinaisons me fatiguent ! On avait eu Le Pen le satanique contre Jésus-Chirac, la mégère non apprivoisée contre Sarkozy le nettoyeur, Marine l’hystérique contre Macron le gentil gendre. On nous prépare le prochain duel : Zemmour le roquet exaspéré contre Macron le tyran repenti.
Mais pour que la chute fonctionne, il faut le faire monter au maximum, le petit Zemmour. Le pipoliser. On le trouvait un peu coincé aux entournures avec son noeud coulant autour du gosier. Alors on l’a pris en photo fricotant avec une jeunesse pour montrer qu’il y avait bien un homme sous la cuirasse. Grosse ficelle ! Attaquons-le plutôt sur son propre terrain.
D’où vient-il, Zemmour ? Il est descendant des familles Aouizerate, Attali, Achour et Satoun (séfarades). Il est marié à Mylène Chichportich, descendante des familles Sellem, Guedj et Nedjar (séfarades). Serge Nedjar, directeur de la chaîne Cnews appartient à la même famille. La maîtresse de Zemmour s’appelle Sarah Knafo (séfarade), proche de Jacques Attali (séfarade) et Xavier Niel avec qui elle dîne en ville. La photo du couple adultère est parue dans Paris Match dont le directeur de rédaction s’appelle Hervé Gattegno (séfarade) marié à Anne-Cécile Sarfati (séfarade). Les soutiens financiers de Zemmour pour sa campagne s’appellent Julien Madar (séfarade) et Jonathan Nadler (séfarade), banquiers d’affaires venus de chez Rothschild et JP Morgan.
Eh bien pour un type qui s’oppose au communautarisme, on peut pas dire qu’il montre l’exemple, le petit Zemmour.
Parlons de l’islam qui serait selon lui une religion de superstitieux (entre autres). Zemmour a pourtant dans sa cuisine deux frigidaires : un pour la viande, un pour le lait. Il existerait donc des superstitions moins ridicules que d’autres ?
Son programme maintenant. D’abord il veut imposer des prénoms français aux nouveaux-nés. Jugez vous-même du sérieux de cette réforme qui nous priverait de tous les prénoms étrangers, y compris les prénoms américains qui font pourtant fureur dans les foyers français.
Il va stopper l’immigration. Ce sera difficile pour quelqu’un qui veut rester dans la zone euro, l’Union européenne et l’espace Schengen, de contrôler tous les bateaux, cargos, avions, trains, voitures, camions arrivant par les routes, le ciel, les mers, chaque minute de la journée, 365 jours par an. Quand est-ce qu’ils se reposeront, nos 150 douaniers postés à des frontières fictives ouvertes à tous les vents ?
Enfin il va supprimer la loi Gayssot. Alors là, permettez-moi de rigoler. Jamais sa communauté le soutiendra dans cette entreprise. On ne retire pas l’os de la gueule du molosse sans se faire arracher la main. Il le sait bien d’ailleurs. Il souhaite seulement racoler chez les nationalistes (entre parenthèses, ni Rivarol ni Egalité et Réconciliation ont avalé ce bobard).
Alors qu’est-ce qu’il va se passer ? Eh bien après avoir monté en neige le petit Zemmour (et ses arguments-choc), on le fera retomber comme un vieux soufflet avec un questionnaire très simple : comment vous y prendrez-vous, cher ami ?
La gauche par réflexe pavlovien votera Macron, les souteneurs de Zemmour aussi, les gilets jaunes et autres dissidents naïfs resteront chez eux pour soigner les effets de cet énorme enculage. Ce spectacle me déprime d’avance.