Le syndicat de police Vigi a rejoint, mercredi 5 décembre, le mouvement des "gilets jaunes". Il appelle à une grève illimitée des fonctionnaires exerçant des missions supports à partir de samedi 8 décembre, date de "l'Acte IV" de la mobilisation.
Vigi, une émanation de la CGT, est un syndicat ultraminoritaire dans la police : il n'a obtenu que 3,6% des suffrages lors des dernières élections professionnelles. Le préavis déposé par ce syndicat concerne "les personnels administratifs, techniques, scientifiques et ouvriers d'état/cuisiniers du ministère de l'Intérieur", dans la mesure où "les personnels actifs n’ont pas le droit de se mettre en grève", comme le souligne Alexandre Langlois, le secrétaire général du syndicat, auprès de 20 Minutes.
"Les revendications portées par le mouvement des 'gilets jaunes' nous concernent tous. Il est temps de s'organiser légalement et d'être solidaire avec eux, pour l'avantage de tous", peut-on lire dans un communiqué diffusé par le syndicat Vigi-Ministère de l'Intérieur.
Vigi dénonce par ailleurs la façon dont la crise est gérée par la hiérarchie et le gouvernement, alors que la mobilisation de samedi a été émaillée de nombreuses violences. Il appelle donc les fonctionnaires de police "qui n'ont pas reçu de formation en maintien de l'ordre (à) faire valoir leur droit de retrait".
Aucun hashtag dans le Top 10, aucune grande émission télé, M. Blanquer en mode très très silencieux : il y a assez à faire avec les gilets jaunes sans qu’en plus, on en rajoute avec les blocages de lycées qui se sont produits hier, vendredi 30 novembre, partout en France. Le gouvernement et les médias ont décidé de ne pas informer ou de sous-informer. Au pays de la liberté d’expression et de la loi contre les « infox ». Ce start up government est très fort, il a aussi inventé l’« infrox » : l’infra-information, la sous-information.
Mais c’est pourtant un mouvement de blocage des lycées puissant qui a commencé vendredi. À Paris, sept lycées étaient bloqués. Selon le ministère de l’Intérieur, qui est devenu le ministère de la Minoration des comptes, seuls une trentaine d’établissements étaient perturbés. Or, c’est au moins une centaine, et certainement beaucoup plus, d’après les remontées du terrain. Metz, Tours, Limoges, Poitiers, Toulouse, Bordeaux, etc. Et dans les grandes villes, quand c’est un lycée qui craque l’allumette, le feu se diffuse vite aux autres. Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, les lycées d’Oullins, Givors, Rive-de-Gier, Oyonnax, Bellignat, Chambéry, Grenoble étaient concernés. Même dans des départements ruraux, comme le Lot-et-Garonne, les lycées de Fumel et de Villeneuve-sur-Lot étaient touchés, hier. Et, une fois de plus, c’est toute la France périphérique qui réagit, comme à Montceau-les Mines. On a constaté, à certains endroits, des convergences avec les gilets jaunes : des lycéens se sont rendus sur des ronds-points et ont chanté « La Marseillaise ».
À peine les dégâts des Champs-Élysées nettoyés, plusieurs centaines d’ambulances, gyrophares allumés et sirènes hurlantes, ont envahi la place de la Concorde, lundi matin. Des feux ont été allumés par eux aux pieds de l’Obélisque. Paris brûle à nouveau à deux pas de l’Assemblée nationale. Il est urgent de réagir.
Mais seul Jean Lassalle est là. Il lance un appel à tous les députés et sénateurs pour qu’ils viennent aussi, « quitte à se faire engueuler » pour cette loi qu’ils ont votée. Les ambulanciers réclament la suppression de l’article 80 de la loi de finances 2017, entrée en vigueur le 1er octobre 2018. Depuis cette date, la prise en charge des transports de malades revient non plus aux caisses primaires d’assurance maladie mais aux hôpitaux et cliniques. Le patient ne peut plus, du coup, choisir son ambulance ou son taxi agréé, le choix étant fait par l’hôpital.
Cet article 80 est, en effet, emblématique de la manière de gouverner d’une assemblée dont la majorité gobe tout sans sourciller, face à une opposition réduite à de simples discours.
On doit faire des économies. Donc, on raye une ligne budgétaire : celle du remboursement, par la Sécu, des trajets domicile-hôpital. Simple, rapide, efficace. Seulement voilà : comme l’écrivait la grande Catherine de Russie, « le papier souffre tout, mais la peau des hommes est autrement sensible »…
La prise en charge des transports domicile-hôpital est essentielle, par exemple, pour les patients atteints d’un cancer qui doivent chaque jour, pendant trois mois, aller à l’hôpital pour une séance de radiothérapie, impérative pour leur guérison.
Le remboursement du trajet quotidien sans autre condition que l’ordonnance était un élément essentiel du « plan cancer » de Jacques Chirac. Pour les malades fragilisés, fatigués et craignant pour leur vie, être pris et ramenés chaque jour en bas de chez eux, fussent-ils à 100 kilomètres de l’hôpital, par un taxi de leur choix était non seulement un grand confort, mais un grand réconfort. Car le libre choix d’un taxi – ou pool de taxis – agréé, ou d’une ambulance si la position allongée était requise, et ce, pour la durée des soins, donnait souvent lieu à des échanges chaleureux, presque amicaux entre conducteurs et patients.
Soumettre le choix des prestataires par des appels d’offres et la gestion des remboursements à des hôpitaux et cliniques déjà surchargés va rendre problématiques et longues des formalités de prise en charge qui étaient, jusqu’ici, exemplaires de simplicité et de rapidité, et ôter le choix aux patients. De plus, la sectorisation qui en découlera va mettre en grande difficulté les transporteurs dont le revenu tiré de ces trajets n’est rentable que s’ils jonglent en permanence avec les patients de divers hôpitaux et de diverses pathologies.
Dans une tribune publiée par le journal Le Monde (20/11/2018), le sociologue Pierre Merle écrit que « le mouvement des « gilets jaunes » rappelle les jacqueries de l’Ancien Régime et des périodes révolutionnaires ». Et il s’interroge: « Les leçons de l’histoire peuvent-elles encore être comprises ? ». Gérard Noiriel, historien et directeur de recherche à l’EHESS répond:
(https://noiriel.wordpress.com/2018/11/21/les-gilets-jaunes-et-les-lecons-de-lhistoire/)
“Je suis convaincu, moi aussi, qu’une mise en perspective historique de ce mouvement social peut nous aider à le comprendre. C’est la raison pour laquelle le terme de « jacquerie » (utilisé par d’autres commentateurs et notamment par Eric Zemmour, l’historien du Figaro récemment adoubé par France Culture dans l’émission d’Alain Finkielkraut qui illustre parfaitement le titre de son livre sur « la défaite de la pensée ») ne me paraît pas pertinent. Dans mon “Histoire populaire de la France”, j’ai montré que tous les mouvements sociaux depuis le Moyen Age avaient fait l’objet d’une lutte intense entre les dominants et les dominés à propos de la définition et de la représentation du peuple en lutte. Le mot « jacquerie » a servi à désigner les soulèvements de ces paysans que les élites surnommaient les « jacques », terme méprisant que l’on retrouve dans l’expression « faire le Jacques » (se comporter comme un paysan lourd et stupide).
Le premier grand mouvement social qualifié de « jacquerie » a eu lieu au milieu du XIVe siècle, lorsque les paysans d’Île de France se sont révoltés contre leurs seigneurs. La source principale qui a alimenté pendant des siècles le regard péjoratif porté sur les soulèvements paysans de cette époque, c’est le récit de Jean Froissart, l’historien des puissants de son temps, rédigé au cours des années 1360 et publié dans ses fameuses Chroniques. Voici comment Froissart présente la lutte de ces paysans : « Lors se assemblèrent et s’en allèrent, sans autre conseil et sans nulles armures, fors que de bâtons ferrés et de couteaux, en la maison d’un chevalier qui près de là demeurait. Si brisèrent la maison et tuèrent le chevalier, la dame et les enfants, petits et grands, et mirent le feu à la maison […]. Ces méchants gens assemblés sans chef et sans armures volaient et brûlaient tout, et tuaient sans pitié et sans merci, ainsi comme chiens enragés. Et avaient fait un roi entre eux qui était, si comme on disait adonc, de Clermont en Beauvoisis, et l’élurent le pire des mauvais ; et ce roi on l’appelait Jacques Bonhomme ».
Ce mépris de classe présentant le chef des Jacques comme « le pire des mauvais » est invalidé par les archives qui montrent que les paysans en lutte se donnèrent pour principal porte-parole Guillaume Carle « bien sachant et bien parlant ». À la même époque, la grande lutte des artisans de Flandre fut emmenée par un tisserand, Pierre de Coninck décrit ainsi dans les Annales de Gand : « Petit de corps et de povre lignage, il avoit tant de paroles et il savoit si bien parler que c’estoit une fine merveille. Et pour cela, les tisserands, les foulons et les tondeurs le croyoient et aimoient tant qu’il ne sût chose dire ou commander qu’ils ne fissent ».
Même si les classes populaires et les classes moyennes inférieures en sont l’élément moteur – ce qui donne au mouvement une extraordinaire dimension de classe –, les gilets jaunes proviennent de milieux différents, ils réunissent des jeunes et des vieux, des paysans et des chefs d’entreprise, des employés, des ouvriers et des cadres. Des femmes autant que des hommes (je pense à ces retraitées septuagénaires qui n’hésitent pas, malgré le froid, à dormir dans leur voiture pour que les barrages puissent être tenus nuit et jour). Des gens qui ne se soucient ni de la droite ni de la gauche, et qui pour la plupart ne sont même jamais intervenus en politique, mais qui se battent sur la base de ce qui leur est commun : le sentiment d’être traités en citoyens de seconde zone par la caste médiatique, d’être considérés comme taillables et exploitables à merci par l’oligarchie prédatrice des riches et des puissants, de n’être jamais consultés, mais toujours trompés, d’être les « ploucs émissaires » de la France d’en bas, cette « France périphérique » qui est sans doute ce qu’il y a aujourd’hui de plus français en France, mais qu’on abandonne à son sort, d’être victimes du chômage, de la baisse des revenus, de la précarité, des délocalisations, de l’immigration, et qui après des années de patience et de souffrances, ont fini par dire : « Ça suffit ! » Voilà ce qu’est le mouvement des gilets jaunes.
Bernardo Bertolucci est décédé ce lundi des suites d'un cancer, à Rome. Il avait 77 ans. Cinéaste des grandes forces de l'Histoire autant que des pulsions intimes, il a vécu le Novecento (XXe siècle) en enfant de Marx et de Freud. Mais surtout en artiste des formes et de la lumière.
En 2013, le grand metteur en scène italien a signé, à 73 ans, son dernier film, Moi et toi. Et retrouvait la Cinémathèque française, qu'il avait fréquenté dans sa jeunesse, qui lui consacrait une rétrospective. « Le Figaro » l'avait rencontré.
LF - Qu'est-ce qui a changé entre votre jeunesse, celle de votre film Innocents tourné il y a dix ans, et celle que vous filmez aujourd'hui dans Moi et toi?
Bernardo BERTOLUCCI - Je ne sais pas ce qui a changé ou pas, mais comme cinéaste, j'ai toujours eu une attraction pour la jeunesse, parce qu'on voit les personnages grandir à l'écran. Cocteau disait que le cinéma, c'est la mort au travail : il enregistre le passage du temps. Je suis toujours inspiré par la jeunesse parce qu'on voit la vie au travail, et ce sens du dynamisme me donne du plaisir.
Vous avez beaucoup exploré l'érotisme, du Dernier Tango à Paris à Innocents, le thème de l'inceste, l'homosexualité, la liberté sexuelle. Est-ce que vous vous sentez accordé à la société actuelle qui n'admet plus de limites au libéralisme du sexe et du genre ?
Je ne sais pas si je suis accordé à cette mentalité. Quand on évolue dans le domaine de l'art, on doit s'accorder surtout à la sincérité, à la vérité. Or, il y a souvent un faux libéralisme. Je suis assez d'accord avec ce que disait Pasolini dans les années 1970, peu avant son assassinat. Il dénonçait une fausse liberté dictée par la société de consommation. Les jeunes sont tellement faibles et démunis devant cette espèce d'orage d'informations et d'images qui se déverse sur eux. Comment démêler le vrai du faux dans ce fourre-tout qu'on recouvre du nom de modernité ? Le mot lui-même fausse beaucoup de choses.
Pasolini, avec qui vous avez commencé votre carrière, reste un maître ?
Quand j'ai débuté avec lui comme assistant sur Accatone, j'ai été impressionné de voir un grand poète, romancier, penseur, essayer un autre langage. Il découvrait son cinéma jour après jour. Je lui dois beaucoup car il m'a forcé à trouver mon langage à moi, pour ne pas l'imiter. Il employait presque toujours le plan fixe sur les personnages, ce qui est une façon de les sacraliser. Du coup, j'ai choisi de faire bouger la caméra. Comme il habitait près de chez mes parents, nous faisions le chemin ensemble et parlions beaucoup. Il me racontait même ses rêves de la nuit. Dans les années cinquante, il a été vraiment pourchassé et persécuté. Même le Parti communiste le regardait avec suspicion. Il me fait rire, Berlusconi, quand il se prétend persécuté.
Vous avez été très engagé à gauche. Comment voyez-vous l'Italie d'aujourd'hui ?
Je vois, hélas, une grande inertie, un détachement morne, comme si les gens n'avaient plus envie de prendre la politique au sérieux. C'est le résultat de la sous-culture imposée depuis vingt ans par Berlusconi. J'ai vu les gens se désintéresser peu à peu de la vie politique, c'est désolant de se dire que, s'il y a encore quelque part un peu d'énergie politique, elle va vers Beppe Grillo. Son succès électoral fugitif est très significatif. Il est lié d'une part à cette déception générale vis-à-vis des partis traditionnels, d'autre part à la force de son populisme. Ce comique de second rang a eu du succès auprès des jeunes parce qu'ils sont vulnérables face au populisme. Mais on ne va pas très loin avec un programme qui tient à peu près en un mot : «Vaffanculo» («Va te faire enc…» NDLR). Au Parlement, son groupe s'est montré incapable d'être constructif, créatif. Pour ma part, je reste habitué à l'existence des partis.
Mais vous n'êtes pas dupe des mensonges et des hypocrisies. Dès La Stratégie de l'araignée, vous montriez un héros politique falsifié.
Je ne suis pas un moraliste. Je suis même un non-moraliste. L'hypocrisie fait partie de la vie, comme tout le reste. C'est une des forces sur lesquelles se base notre société. La Stratégie de l'araignée jouait sur des ambivalences troubles autour d'un traître-héros. Mais vous souvenez-vous du dernier plan ? Le fils qui a découvert la vérité sur son père va reprendre le train, qui est en retard. Et il s'aperçoit qu'il y a de l'herbe sur les rails. Peut-être que le train ne passe plus depuis longtemps… Le dernier mot est à la poésie. Je pense qu'on est libre au cinéma d'habiter le domaine de la poésie. On le voit dans Sacro Gra qui vient de remporter le lion d'or à Venise, où je présidais le jury : ce documentaire montre des personnages comme oubliés, à côté du périphérique de Rome (le Gra), et cette humanité touchante a une force poétique.
Qu'est-ce que la poésie, pour vous?
J'ai grandi dans la maison d'un poète (Attilio Bertolucci, NDLR), et l'adjectif «poétique» était le mot qu'on employait, dans la famille, pour dire qu'on aimait quelque chose. Il y a la poésie d'un visage, d'un geste, d'une lumière, d'un objet, d'un moment - ces moments indéfinissables qui n'ont pas une puissance politique, historique, sociale, qui flottent entre tout cela. Mais pour capturer la poésie, qui existe et passe libre dans notre vie, il faut les mots, les images, les notes. Sans eux, elle reste diffuse, pourrait se perdre. On ne la remarquerait pas assez.
Parmi les acteurs que vous avez fait tourner, y en a-t-il un qui vous laisse un souvenir particulier ?
J'ai de l'amour pour tous. Mais quelqu'un qui me vient tout de suite en mémoire, c'est Jean-Louis Trintignant. On était jeunes quand on a fait Le Conformiste et on s'est merveilleusement entendus. J'aimais son ironie, qui pouvait être glaciale. À la fin, dans le plan sur son dernier regard, quand il a tout compris, l'équipe était impressionnée par son intensité. Je lui ai demandé à quoi il avait pensé. Il m'a répondu : «Au train de gommes de la Mercedes.» J'ai pris une bonne leçon d'intelligence et d'humour démystificateur.
Que reste-t-il de marxiste en vous ?
Tout ce qu'on a vécu et expérimenté reste… Peut-être une façon de lire l'humanité, de situer toujours les individus dans un contexte plus général, des conditions historiques. Je cherche l'équilibre, ou l'absence d'équilibre, entre l'intime et le collectif. J'ai beaucoup basé mon cinéma sur la contradiction entre bourgeoisie et révolution. Je continue à prendre le mot «révolutionnaire» au sérieux, on devrait le manier avec précaution au lieu de le galvauder comme on fait trop souvent.
Et si la révolution va vers le capitalisme ?
Quand j'ai tourné Le Dernier Empereur, entre 1984 et 1986, j'ai vu les débuts de la transformation de la Chine, l'arrivée du rock, des modes vestimentaires, les gens qui souriaient… Ce qu'ils n'ont pas toujours fait depuis. Communisme et capitalisme font un curieux mélange, c'est sûr. Mais je n'ai pas peur des paradoxes, surtout que j'aime la culture française, qui en a le goût. Je pense que je suis, comme disait Robert Bresson, «un pessimiste gai et un optimiste triste».
Les revendications des "gilets jaunes" dépassent désormais officiellement la seule question des prix du carburant. Dans un long communiqué envoyé aux médias et aux députés, jeudi 29 novembre, la délégation du mouvement liste une série de revendications qu'il souhaite voir appliquées.
"Députés de France, nous vous faisons part des directives du peuple pour que vous les transposiez en loi (...). Obéissez à la volonté du peuple. Faites appliquer ces directives", écrivent les "gilets jaunes".
• Zéro SDF : URGENT.
• Davantage de progressivité dans l'impôt sur le revenu, c'est-à-dire davantage de tranches.
• Smic à 1 300 euros net.
• Favoriser les petits commerces des villages et centres-villes. Cesser la construction des grosses zones commerciales autour des grandes villes qui tuent le petit commerce et davantage de parkings gratuits dans les centres-villes.
• Grand plan d'Isolation des logements pour faire de l'écologie en faisant faire des économies aux ménages.
• Impôts : que les GROS (MacDo, Google, Amazon, Carrefour...) payent GROS et que les petits (artisans, TPE PME) payent petit.
• Même système de Sécurité sociale pour tous (y compris artisans et autoentrepreneurs). Fin du RSI.
• Le système de retraite doit demeurer solidaire et donc socialisé. Pas de retraite à points.
• Fin de la hausse des taxes sur le carburant.
• Pas de retraite en dessous de 1 200 euros.
• Tout représentant élu aura le droit au salaire médian. Ses frais de transports seront surveillés et remboursés s’ils sont justifiés. Droit au ticket restaurant et au chèque-vacances.
• Les salaires de tous les Français ainsi que les retraites et les allocations doivent être indexés à l'inflation.
• Protéger l'industrie française : interdire les délocalisations. Protéger notre industrie, c'est protéger notre savoir-faire et nos emplois.
• Fin du travail détaché. Il est anormal qu'une personne qui travaille sur le territoire français ne bénéficie pas du même salaire et des même droits. Toute personne étant autorisée à travailler sur le territoire français doit être à égalité avec un citoyen français et son employeur doit cotiser à la même hauteur qu'un employeur français.
• Pour la sécurité de l'emploi : limiter davantage le nombre de CDD pour les grosses entreprises. Nous voulons plus de CDI.
• Fin du CICE. Utilisation de cet argent pour le lancement d'une industrie française de la voiture à hydrogène (qui est véritablement écologique, contrairement à la voiture électrique.)
• Fin de la politique d'austérité. On cesse de rembourser les intérêts de la dette qui sont déclarés illégitimes et on commence à rembourser la dette sans prendre l'argent des pauvres et des moins pauvres, mais en allant chercher les 80 milliards de fraude fiscale.
• Que les causes des migrations forcées soient traitées.
• Que les demandeurs d'asile soient bien traités. Nous leur devons le logement, la sécurité, l'alimentation ainsi que l'éducation pour les mineurs. Travaillez avec l'ONU pour que des camps d'accueil soient ouverts dans de nombreux pays du monde, dans l'attente du résultat de la demande d'asile.
• Que les déboutés du droit d'asile soient reconduits dans leur pays d'origine.
• Qu'une réelle politique d'intégration soit mise en œuvre. Vivre en France implique de devenir français (cours de langue française, cours d'histoire de France et cours d'éducation civique avec une certification à la fin du parcours).
• Salaire maximum fixé à 15 000 euros.
• Que des emplois soient crées pour les chômeurs.
• Augmentation des allocations handicapés.
• Limitation des loyers. Davantage de logement à loyers modérés (notamment pour les étudiants et les travailleurs précaires).
• Interdiction de vendre les biens appartenant à la France (barrage, aéroport…)
• Moyens conséquents accordés à la justice, à la police, à la gendarmerie et à l’armée. Que les heures supplémentaires des forces de l’ordre soient payées ou récupérées.
• L'intégralité de l'argent gagné par les péages des autoroutes devra servir à l'entretien des autoroutes et routes de France ainsi qu'à la sécurité routière.
• Le prix du gaz et l’électricité ayant augmenté depuis qu'il y a eu privatisation, nous voulons qu'ils redeviennent publics et que les prix baissent de manière conséquente.
• Fin immédiate de la fermeture des petites lignes, des bureaux de poste, des écoles et des maternités.
• Apportons du bien-être à nos personnes âgées. Interdiction de faire de l'argent sur les personnes âgées. L'or gris, c'est fini. L'ère du bien-être gris commence.
• Maximum 25 élèves par classe de la maternelle à la terminale.
• Des moyens conséquents apportés à la psychiatrie.
• Le référendum populaire doit entrer dans la Constitution. Création d'un site lisible et efficace, encadré par un organisme indépendant de contrôle où les gens pourront faire une proposition de loi. Si cette proposition de loi obtient 700 000 signatures alors cette proposition de loi devra être discutée, complétée, amendée par l'Assemblée nationale qui aura l'obligation, (un an jour pour jour après l'obtention des 700 000 signatures) de la soumettre au vote de l'intégralité des Français.
• Retour à un mandat de 7 ans pour le président de la République. L’élection des députés deux ans après l'élection du président de la République permettait d'envoyer un signal positif ou négatif au président de la République concernant sa politique. Cela participait donc à faire entendre la voix du peuple.)
• Retraite à 60 ans et pour toutes les personnes ayant travaillé dans un métier usant le corps (maçon ou désosseur par exemple) droit à la retraite à 55 ans.
• Un enfant de 6 ans ne se gardant pas seul, continuation du système des aides PAJEMPLOI jusqu’à ce que l’enfant ait 10 ans.
• Favoriser le transport de marchandises par la voie ferrée.
• Pas de prélèvement à la source.
• Fin des indemnités présidentielles à vie.
• Interdiction de faire payer aux commerçants une taxe lorsque leurs clients utilisent la carte bleue.
• Taxe sur le fuel maritime et le kérosène.
Une autre catégorie de Français qui risque de beaucoup souffrir des réformes sera celle des veufs et des veuves. On a d’abord évoqué l’idée de supprimer carrément la réversion des retraites en arguant que de plus en plus de femmes travaillent et bénéficient d’une retraite. Mais le Premier ministre a fait machine arrière devant le tollé qu’il avait provoqué. Or, un puissant lobby veut supprimer les 36 milliards de pensions de réversion (11 % du montant total des retraites). Ce lobby est constitué de toutes les personnes jamais mariées (15 % des seniors de plus de 60 ans) qui aimeraient augmenter ainsi leurs propres pensions. Les féministes enragées qui traquent les femmes au foyer et veulent les obliger à travailler sont sur la même longueur d’onde. Elles sont peu nombreuses, mais actives dans les médias. Et n’oublions pas qu’en 2016, en plein débat sur le revenu universel, des intellectuels et des économistes voulaient supprimer toutes les retraites et les remplacer par un minimum vieillesse. En versant 12.000 euros par an aux 20 millions de personnes de plus de 65 ans, soit un total de 240 milliards, on économiserait 116 milliards sur le montant total des retraites (356 milliards d’euros) et on pourrait distribuer 200 euros par mois à chaque Français. Ce lobby est toujours actif dans les hautes sphères de l’État et a un grand nombre de partisans.
On n’ira pas jusque-là. Enfin, pas pour le moment. Mais M. Delevoye, haut-commissaire à la réforme des retraites, propose qu’au décès d’une personne en couple, on additionne le montant des deux retraites et qu’on complète celle du survivant jusqu’à la moitié du total précédent. Ainsi, par exemple, si une femme touchait 1.000 euros et son mari 1.800 euros de pension, en cas de décès du mari, la veuve touchait jusqu’alors, et dans la majorité des cas, 1.900 euros (sa pension en propre de 1.000 euros et 50 % de la pension du conjoint décédé). Avec ce que propose Jean-Paul Delevoye, la veuve ne percevrait plus que 1.400 euros (50% du montant des deux pensions). Soit un vol qualifié au regard des cotisations versées tout au long de la vie active et, à bien y réfléchir, en contradiction avec le principe même édicté par Macron : « Un euro cotisé donne lieu aux mêmes droits pour tous.»
Les groupes PSA et Renault ont été assignés en justice par les anciens salariés de l'entreprise creusoise GM&S de La Souterraine, ont annoncé jeudi ces derniers et leur avocat Jean-Louis Borie, dans un communiqué de presse.
"Oui, nous attaquons PSA et Renault pour ce qu'ils nous ont fait subir depuis des années, les vies brisées, les carrières cassées, la souffrance des familles et sans oublier les conséquences psychologiques. Tout cela a été orchestré par les constructeurs automobiles, nous demandons réparation!" écrivent les salariés.
Les 85 licenciés de GM&S et les 33 autres salariés repris au sein de l'entreprise LSI réclament une somme totale de 7,4 millions d'euros aux deux constructeurs qu'ils accusent d'avoir provoqué la chute de l'ex-équipementier automobile en le maintenant en situation de dépendance économique. "Nous demandons 80.000 euros pour chacun des 85 licenciés et 20.000 euros pour chacun des personnels repris par LSI. D'autres ont annoncé qu'ils allaient se joindre à la procédure", a précisé Me Borie à l'AFP.
L'assignation en justice pour "abus de position dominante" et "responsabilité pour faute" devant le tribunal de grande instance de Guéret (Creuse) a été délivrée par huissier lundi à Peugeot et mardi à Renault. L'association de soutien et de défense ainsi que le comité d'entreprise réclament également respectivement 5000 euros et 20.000 euros aux constructeurs automobiles. Me Borie a indiqué laisser cependant la porte ouverte à une conciliation. "Notre démarche aboutira à une audience civile devant le tribunal de grande instance sauf si l'on aboutit à un protocole d'accord. Nous avons toujours privilégié la discussion", a-t-il dit.
Fin septembre, l'avocat avait sommé Renault et PSA de participer à une "conciliation" sous peine d'engager contre eux ces poursuites. Le directeur juridique de PSA, Mark Rollinger, avait répondu le 8 octobre. Dans ce courrier, PSA "considère avoir respecté ses engagements et être en mesure d'en justifier" mais estime que "le projet d'assignation en justice est un signal négatif, n'étant pas de nature à permettre au site de travailler avec de nouveaux clients et de se développer", avait expliqué Me Borie.
Renault n'a pas donné de réponse, selon le communiqué.
En mai 2017, après des mois de mobilisation, de manifestations et d'opération coups de poing, les salariés excédés avaient menacé de faire sauter leur entreprise avec des bouteilles de gaz. Ce dossier social avait accaparé les premiers mois de la présidence Macron. L'entreprise a finalement été reprise pour un euro symbolique en septembre 2017, avec 120 emplois conservés.
Jean-Claude Michéa a publié, sur le site « Les Amis de Bartleby », Une lettre à propos du mouvement des Gilets jaunes.
D’emblée oppose-t-il ces derniers au mouvement Nuit debout défini comme « une révolte […] de ces urbains hypermobiles et surdiplômés qui constituent, depuis l’ère Mitterrand, le principal vivier dans lequel se recrutent les cadres de la gauche et de l’extrême gauche libérales (et, notamment, de ses secteurs les plus ouvertement contre-révolutionnaires et antipopulaires : Regards, Politis, NPA, Université Paris VIII, etc.) ». Au contraire discerne-t-il dans le spontanéisme insurrectionnel des Gilets jaunes les linéaments prometteurs d’une « conscience révolutionnaire pour refuser d’avoir encore à choisir entre exploiteurs de gauche et exploiteurs de droite », comparant ainsi le mouvement à Podemos en 2011, « avant que les Clémentine Autain et les Benoît Hamon du cru ne réussissent à enterrer ce mouvement prometteur en le coupant progressivement de ses bases populaires ».
Résolument ancré dans la vie réelle, Michéa n’est évidemment pas dupe du discours gouvernemental débilitant sur la prétendue « transition écologique » (d’autant que celle-ci n’est qu’une nouvelle manière de justifier la poursuite effrénée du turbo-capitalisme dopé à l’éolien ou à toute autre énergie « verte » supposée non polluante mais jésuitement affublé du masque éthique de l’« écologie », cette insupportable pensée unique préemptée et détournée par les « Hulotberlus » d’EELV et leurs filiales d’extrême gauche), mobilisé à des fins culpabilisatrices pour assommer le populo sommé de balancer sa poubelle roulant au diesel chez le premier ferrailleur venu et de se rendre au boulot à 50 km de son domicile, de faire ses courses à 20 ou d’aller se faire soigner à 10.
Toutefois, parfaitement conscient que cette « gauche kérosène » (qui passe son temps dans les avions et va répandre, urbi et orbi, la bonne parole écolo-droit-de-l’hommiste) ne se laissera pas faire, le philosophe se demande « jusqu’où un tel mouvement révolutionnaire (mouvement qui n’est pas sans rapport, dans sa naissance, son programme rassembleur et son mode de développement, avec la grande révolte du Midi de 1907) peut aller dans les tristes conditions politiques qui sont les nôtres ».
Il est évident que Macron et son « gouvernement thatchérien de gauche […] c’est-à-dire un gouvernement cynique et impavide sont clairement prêts à aller jusqu’aux pires extrémités pinochetistes (comme Maggie avec les mineurs gallois ou les grévistes de la faim irlandais) pour imposer leur “société de croissance” et ce pouvoir antidémocratique des juges, aujourd’hui triomphant, qui en est le corollaire obligé », ce, bien entendu, avec le concours complaisant de ce fallacieux contre-pouvoir que représente le « servile personnel médiatique français ».
En dépit de trois quarts des Français qui n’ont pas voté pour lui, le président de la République, tel un loup, n’hésite pas à montrer les crocs. Et si, pour une fois, les moutons mordaient ?