En détention depuis vingt ans à sept cents kilomètres de sa famille, Kepa est le dix-huitième prisonnier basque ayant trouvé la mort en prison depuis 1981. Il avait accompli plus des deux-tiers de sa peine, il aurait pu prétendre à une remise en liberté si une politique pénale et carcérale d’exception ne lui avait été imposée, comme à l’ensemble des prisonniers basques. Kepa a sans nul doute été victime de ce mal qui frappent les dites « longues peines ». Un mal que les Etats ne reconnaissent pas (aucune étude épidémiologique sur le sujet), mais que tout observateur des conditions de détention connaît, celui de l’impact mortifère du stress carcéral sur les personnes soumises à de longues peines. La prison continue de tuer, Kepa est là pour le rappeler.
Source : Jakiléa n° 124.