
Les frappes menées par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni ce 14 avril en Syrie, en réaction à une attaque chimique supposée attribuée par ces pays au président Bachar el-Assad, et sans attendre qu'une enquête internationale soit menée à ce sujet, a fait réagir nombre de capitales.
Damas, en premier lieu, a dénoncé une «agression barbare et brutale», visant à «entraver» une mission de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), qui devait entamer ce 14 avril son enquête à Douma, dans la Ghouta orientale, où serait survenue l'attaque chimique. «L'agression [...] a pour principal objectif d'entraver le travail de l'équipe, devancer ses conclusions, et faire pression sur la mission dans une tentative visant à dissimuler les mensonges et les fabrications» des Occidentaux, selon l'agence officielle syrienne Sana.
La Russie, alliée de Damas, a déploré que la Syrie soit frappée alors qu'elle avait «une chance d'avoir un avenir pacifique». «Un coup a été porté contre la capitale d'un Etat souverain qui a tenté pendant de nombreuses années de survivre au milieu d'une agression terroriste», a écrit sur Facebook la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova. De plus, pour l'ambassadeur de Russie à Washington, Anatoli Antonov, ces frappes reviennent à «insulter le président russe» Vladimir Poutine. «Nous avions averti que de telles actions appelleraient des conséquences», a-t-il également averti.
L'Iran, de même, a condamné «fermement» les frappes occidentales. «Les Etats-Unis et leurs alliés, sans aucune preuve et avant même une prise de position de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) ont mené cette action militaire [...] contre la Syrie et sont responsables des conséquences régionales de cette action aventureuse», a affirmé le ministère iranien des Affaires étrangères, selon le site Telegram de son porte-parole Bahram Ghassemi.
Le mouvement chiite libanais Hezbollah, allié de l'armée syrienne, a estimé que la «guerre» des Etats-Unis contre la Syrie «n'atteindra[it] pas ses objectifs».
Par ailleurs, le président bolivien Evo Morales a déclaré sur Twitter : «Avec la force de la dignité, pour la défense de la paix et des peuples du monde, nous condamnons énergiquement l'attaque démente de [Donald] Trump contre le peuple frère de Syrie.»