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12 avril 2025 6 12 /04 /avril /2025 10:23

Il faudrait distinguer deux types d’américanisation, l’une par mimétisme qui concerne les familles aisées qui envoient leurs rejetons aux States (une année pour passer le bac américain, ou études supérieures complètes), l’anglo-américain est une première langue à égalité avec la langue maternelle, et l’american way of life est parfaitement assumé.

L’autre américanisation est plus insidieuse, c’est la colonisation douce (Dominique Noguez) ou l’américanisation subliminale de nos cerveaux (François Asselineau), elle est présente dans tous les domaines : loisirs, restauration, vêtements, musique. Américanisation du riche ou du pauvre, américanisation voulue (recherchée) ou subie, le résultat est le même. Et les deux publics peuvent se rejoindre et se retrouver dans un McDo ou dans n’importe quel autre fast food, même non américain, car c’est cela aussi l’américanisation, propager un mode de vie à l’ensemble de la planète.

Cette « américanisation » ne touche pas que la France, elle est mondiale. Même l’enseigne McDonald’s est présente à Pékin ! Alors qu’elle est absente d’Islande (depuis 2009), d’Afghanistan, d’Algérie, d’Iran et de quelques autres pays.

Mais il convient de nuancer. Le Royaume-Uni, l’Allemagne, les pays d’Europe du Nord sont américanisés presque naturellement. Les pays du bassin méditerranéen, hélas, rejoignent le mouvement ambiant. La France qui fut pendant longtemps une terre de résistance (relative) a, elle aussi, rattrapé son retard (depuis les années 80). En 2024, plus de 1500 points de vente McDo en France ! Les pays de l’Europe de l’Est, et il faudrait y inclure l’ex-Allemagne de l’Est, reste quelque peu épargnée. Le wokisme, la cancel culture, la diversité, l’inclusion et la propagande pro LGBT restent un marqueur occidental. La Roumanie, autrefois très francophile, s’est anglosaxonisée rapidement. Au début des années 2000, n’importe quel chauffeur de taxi parlait français. C’est très rare aujourd’hui. Même la Russie, dont on se plait à vanter la culture traditionnelle, n’est pas à l’abri des vents venant de l’ouest, et les ferments du libéralisme ne sont pas absents dans des sphères proches du pouvoir.

Le problème numéro 1 dans l’« américanisation » de la société française est celui de la langue, le français en voie de disparition au profit du globish. De là tout découle, la baisse du niveau éducatif et de tout esprit critique, un niveau effroyablement bas des connaissances en français, en histoire et plus généralement dans toutes les disciplines littéraires.

Mais en parallèle de ce qui précède, le plus critiquable réside dans la démission des gens concernés, tant le citoyen lambda – personne ne l’oblige à fréquenter McDo ou Disneyland – que les élites – gouvernants, élus, journalistes, scientifiques. Toutes les productions scientifiques sont majoritairement en anglais, les conférenciers s’expriment en anglais même s’il y a la traduction simultanée. Comment s’en étonner lorsque le président de la République, Emmanuel Macron, s’obstine, contre tout bon sens, à ne pas utiliser la langue qui fut celle de la diplomatie pendant des siècles. Quel mépris de la France et des Français ! Ce qui est vrai de la France l’est aussi pour la Wallonie, pour la Suisse romande et pour le Québec. La menace ne pèse pas que sur le français, elle concerne aussi l’allemand et l’italien.

On feint aujourd’hui de « découvrir » ce qu’était l’USAID, cette agence créée en 1961 sous l’Administration Kennedy, alors que derrière les façades de l’aide et du développement, l’USAID est un outil au service du gouvernement américain. L’USAID a été utilisée par la CIA pour s’infiltrer dans les milieux politiques, soutenant des mouvements d’opposition dans des régimes ennemis. À titre d’exemple, la Bolivie d’Evo Morales expulse, en 2013, l’USAID en l’accusant d’être présente pour des raisons politiques et non humanitaires. En 2012, la Russie expulse l’USAID en raison d’accusations d’ingérence politique et de financement de groupes d’opposition.

Le démantèlement de l’USAID n’aura aucune conséquence bénéfique en Europe. Les dégâts de l’américanisation continueront comme par le passé sous d’autres noms avec d’autres prétextes et en agitant les bons sentiments moraux, le tout au nom de la Liberté et de la Démocratie et en diabolisant un Ennemi, il a été nazi, puis soviétique et maintenant russe et/ou chinois. Et les courroies de transmission étatsuniennes préparent les cerveaux à la guerre au nom de la Démocratie. Rien ne change.

 

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