Après Daniel Mermet et Là-bas si j’y suis, c’est au tour de Philippe Meyer d’être éjecté de l’antenne par la nouvelle direction MEDEFO-formatée de France-Inter. Dehors l’émission « la prochaine fois je vous le chanterai » qui valorisait – sans exclusivisme – la chanson francophone. Place nette aux « D.J. » et au tout-anglais, c’est le C.S.A., censé protéger la qualité, le pluralisme et la langue française sur les ondes, qui mène l’épuration par PDG interposé (ce même CSA a récemment obtenu d’une majorité de députés indignes l’abaissement des quotas de chansons francophones sur les radios…).
Il est temps que le mouvement social s’empare vraiment, comme le font déjà des syndicalistes CGT de Carrefour, de l’UGICT et de la CFE-CGC, de la question linguistique et culturelle. Car comment résister socialement si l’on accompagne soi-même « ludiquement » l’entreprise planifiée d’abêtissement et de déculturation de notre pays ?
Quant à Philippe Meyer, cet homme si spirituel pourra peut-être enfin méditer sur les dégâts collatéraux de l’anticommunisme, une discipline qu’il sut si bien pratiquer naguère à propos de l’URSS. Que devient en effet un pays comme la France quand les héritiers des FTP, des Communards, des Sans Culottes y sont traités en parias médiatiques ? Et si c’était au final, cher Philippe Meyer, la Francophonie et la culture véritable qui étaient « solubles dans l’anticommunisme » ?