Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
17 décembre 2016 6 17 /12 /décembre /2016 09:47

C’est une nouvelle qui m’a tirée du lit aux aurores. Dans la radio qui crachouillait contre mon oreille, j’ai entendu qu’on allait, dès janvier prochain – dans trois semaines, donc –, installer dans Paris des « Uritrottoir ». Autour de la gare de Lyon, pour commencer, avant d’étendre ces pissoirs modernes aux autres quartiers de la capitale.

C’est une idée révolutionnaire, un objet du XXIe siècle futuriste qui nous arrive de Nantes, ville de fêtards et de marins. Et, comme chacun sait, les fêtards et les marins éclusent, et quand ils ont éclusé, ils pissent contre les murs. D’où l’invention, par la société Faltazi, de l’Uritrottoir, nouvelle espèce d’urinoir. C’est une caisse en bois garnie d’une botte de paille. Recouverte d’une structure métallique, elle est déguisée en jardinière et trônera bientôt dans les encoignures aux parfums alcalins. Mais attention, le pissoir du futur est un objet « connecté ». Sous la paille humide gisent des capteurs qui n’auront pas pour mission, comme on pourrait l’espérer, d’identifier l’engin qui les arrose mais de prévenir les collecteurs de pisse quand la gamelle sera pleine. C’est MODERNE, on vous le dit !

Madame Hidalgo, qui ne songe qu’à notre bonheur, en est folle.

Paris étant devenu un urinoir à ciel ouvert, voilà, se dit-elle, de quoi calmer l’ire des empêcheurs de pisser en rond. Mais comme j’ai mauvais esprit, je me pose une question : tous ces gros dégueulasses qui ne font pas deux mètres pour mettre leurs déchets dans une poubelle les parcourront-ils pour pisser dans la paille ? J’en doute… J’imagine, en tous cas – Paris étant également devenu un immonde crachoir -, qu’on nous proposera bientôt sur le même modèle des crachoirs connectés, avec analyse numérique des expectorations.

Lire la suite

Partager cet article
Repost0

commentaires