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3 décembre 2016 6 03 /12 /décembre /2016 10:26

Le principe de la poésie amusante dont la rime appelle à l’évidence un mot bien lourd est périmé. Vieillot. Que la cible soit Robert Ménard, Cohn-Bendit ou François Hollande, ce type d’humour est démodé. Comme les pantalons patte d’eph et les tuniques à fleurs… La fausse poésie aux rimes sous-entendues ne se fait plus. Désolé, nous n’avons plus ce modèle en rayon. Allez voir chez Ardisson. Il paraît qu’il en a encore un qui fait ça. Un bien lourdingue comme on les aimait autrefois. Aujourd’hui, plus personne n’en veut. C’est un genre d’article invendable. Et puis, le gars qui vous évoque Hitler dès qu’il y a un invité qui pense autrement, on ne savait même pas qu’il en existait encore. Ce réflexe de Pavlov, ce manque d’inspiration… Hop… Hitler ! Ça ne date pas non plus d’hier, ce style d’humour. Ça remonte aux années 80, non ? Ah, ça nous rajeunit pas…

Ardisson, il aime bien. Ça lui rappelle sa jeunesse, ses années folles au Palace… C’est de l’humour vintage. Et puis, il faut dire qu’il y a une de ces pénuries de comiques ! C’est terrible. Tenez, c’est bien simple, Ardisson en est réduit à racler les fonds de tiroir. Avec Guillon, on avait bien senti que son émission roulait sur la réserve. Le voyant clignotait. Ça enfonçait de la porte ouverte, mais avec comme un semblant de présence… Tandis que là, le v’là rendu à employer de l’amuseur amateur fadasse. Loin de nous l’idée de faire de la peine à qui que ce soit, mais on en a vu des plus doués dans certains banquets de fin d’année. Ah oui…

Alors, forcément, confronté à la navrance de cet humour indigent, l’invité quitte le plateau.

L’insulte en guise de rigolade passe mal.

Et l’Ardisson n’en revient pas. C’est quand même pas de sa faute si, sur le marché de l’humour, il n’y avait plus que ça. « Mais reste, Robert ! Il en a encore une autre. Une un peu moins pourrie. » Robert persiste et signe. Le costumé tout en noir est scandalisé. Quand on vient à une de ses émissions, il y a une règle d’or fixée à tout jamais par lui-même : on ne part pas au bout de 5 minutes. Et voilà. Ça ne se fait pas. On reste, on endure, on encaisse, on sourit et, surtout, on compatit à la difficulté du producteur à dénicher de vrais talents. Un peu de compassion, que diable ! Faudra-t-il en arriver à attacher les invités sur la chaise ? Bien sanglé, Robert ne serait pas parti. À quoi sert d’employer des accessoiristes ?

Sur la messagerie du maire de Béziers, qualifiée de ville de merde (quelle trouvaille !), l’animateur-producteur-éleveur de comiques en soldes déverse sa colère.

Grosse tête de con ! L’argument est de taille. Une grosse tête de con, clone d’Adolf Hitler qui dirige une ville de merde… C’est un best of ! Un concentré de salopard comme il s’en fait peu. La perle rare. Perdre un invité de cette envergure est une catastrophe télévisuelle.

Après le départ de l’offensé, le rire se fait convenu. Obligatoire. Tu ris ou tu pars. Aucun des personnages présents ne semble avoir pris conscience que les temps étaient en train de changer. Qu’ils allaient tous muter ringards à la vitesse de la lumière. Derniers survivants de la pensée clé en main, les voilà blablatant dans un conformisme de salon de thé. L’émission était terminée avant d’avoir commencé.

 

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