La Commission Européenne l’a annoncé le 8 juillet dernier par un obscur communiqué en marge du G20 d’Hambourg, l’accord de libre-échange Europe Canada, le fameux CETA va être appliqué dès le 21 septembre prochain. Cette application va donc intervenir dans moins d’ un an après sa signature par le Canada et l’Union Européenne, et ce alors qu’aucun des peuples concernés n’a été consulté. Officiellement, l’Accord économique et commercial global (AECG ou CETA selon son sigle anglais) ne peut pourtant entrer en vigueur puisqu’il n’a pas été ratifié par les différents pays membres de l’UE. Son entrée en vigueur devrait en toute logique démocratique n’intervenir qu’à l’issue de son approbation par l’ensemble des pays. Mais la Commission Européenne est pressée et refuse d’attendre une approbation qui pourrait – en raison de l’opposition totale des peuples – prendre des années et même ne jamais intervenir. Il est vrai que le refus du parlement wallon de ratifier le CETA, avant que ce dernier ne cède sous le chantage, a démontré l’opposition des peuples à l’accroissement du dumping social et environnemental qui est la raison d’être de l’Union Européenne.
Il s’agit donc d’un nouveau coup de force antidémocratique démontrant la nature totalitaire et le fonctionnement dictatorial de l’Union Européenne.
Il faut rappeler que le CETA est un prélude à un accord de libre-échange entre les USA et l’Union Européenne, lui aussi écrit dans le dos des peuples et poussé par la Commission Européenne, sous l’égide des multinationales, de l’oligarchie capitaliste.
Selon deux chercheuses spécialisées nord-américaines, le CETA va avoir des conséquences particulièrement dramatiques pour l’élevage en Europe. En effet, le nivellement par le bas que va introduire le CETA, à travers l’alignement des normes et le moins disant social, environnemental, sanitaire ainsi que pour le bien-être animal laissent à craindre le pire.
Sujata Dey (Canada) et Sharon Treat (USA) lancent un signal d’alerte à toute l’Europe. Une alarme qu’elles ont sonné à l’Assemblée Nationale à Paris le 6 décembre dernier, sans trouver d’écho, les députés du PS – se préparant alors à rejoindre massivement et ouvertement la droite d’En Marche – préférant trahir le pays une nouvelle fois pour satisfaire aux intérêts du grand Capital.
Rapports sous le bras et argumentaire affûté, la canadienne Sujata Dey et l’états-unienne Sharon Treat font la tournée des capitales européennes. Leur but : convaincre gouvernants et citoyens des méfaits des accords de libre-échange pour nos agricultures. Après Budapest, Bruxelles et Berlin, elles ont fait un passage éclair à Paris, mardi 6 décembre, dans une salle cossue de l’Assemblée nationale.
En effet, les deux chercheuses démontrent que le modèle agricole canadien est très différent du modèle agricole des pays du vieux-continent. Au Canada, sous l’effet des précédents accords de libre échange – en particulier l’ALENA – la structure de l’appareil de production agricole est ultra industrialisé reposant sur des modes de production intensifs. Avec des coûts de production bien plus compétitifs, mais des normes sanitaires et environnementales bien plus laxistes. Sans parler de l’impact négatif sur les salaires.
À titre d’exemple, la viande canadienne est 25% moins chère que la viande européenne, sans parler de la viande française. Les éleveurs français qui souffrent déjà de prix trop bas sont donc directement menacés de disparition avec l’application du CETA. Merci qui ? merci l’UE et ceux qui la soutiennent ouvertement (LR, En Marche, PS, EELV) ou indirectement (Parti de la Gauche Européenne, dont le PCF, ou le FN qui est contre la sortie de l’UE).