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1 décembre 2018 6 01 /12 /décembre /2018 10:41
Même si les classes populaires et les classes moyennes inférieures en sont l’élément moteur – ce qui donne au mouvement une extraordinaire dimension de classe –, les gilets jaunes proviennent de milieux différents, ils réunissent des jeunes et des vieux, des paysans et des chefs d’entreprise, des employés, des ouvriers et des cadres. Des femmes autant que des hommes (je pense à ces retraitées septuagénaires qui n’hésitent pas, malgré le froid, à dormir dans leur voiture pour que les barrages puissent être tenus nuit et jour). Des gens qui ne se soucient ni de la droite ni de la gauche, et qui pour la plupart ne sont même jamais intervenus en politique, mais qui se battent sur la base de ce qui leur est commun : le sentiment d’être traités en citoyens de seconde zone par la caste médiatique, d’être considérés comme taillables et exploitables à merci par l’oligarchie prédatrice des riches et des puissants, de n’être jamais consultés, mais toujours trompés, d’être les « ploucs émissaires » de la France d’en bas, cette « France périphérique » qui est sans doute ce qu’il y a aujourd’hui de plus français en France, mais qu’on abandonne à son sort, d’être victimes du chômage, de la baisse des revenus, de la précarité, des délocalisations, de l’immigration, et qui après des années de patience et de souffrances, ont fini par dire : « Ça suffit ! » Voilà ce qu’est le mouvement des gilets jaunes.
Honneur à lui, honneur à eux !

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