« Emmaüs, y’en a marre, l’esclavage, c’est fini. » Depuis plusieurs semaines, aux abords des locaux d’Emmaüs à Saint-André-lez-Lille (Nord), des dizaines de sans-papiers soutenus par des députés de la NUPES et d’autres figures de l’extrême gauche sont en grève. Ils accusent l’antenne locale de l’association de leur avoir imposé des conditions de travail intenables et une pression psychologique. Ils reprochent également à la direction de ne pas avoir tenu ses promesses. Auprès du Parisien, ils confient ainsi « que la direction leur a menti en leur faisant miroiter une régularisation au bout de trois ans d’activité » en échange d’un maigre salaire. Alors qu’Emmaüs dément, le parquet de Lille a décidé, au mois de mai dernier, d’ouvrir une enquête préliminaire pour « traite d’êtres humains » et « travail dissimulé ». Ce présumé système d’exploitation totalement indigne laisse apparaître l’une des facettes de l’association qui profite et plaide pour un accueil inconditionnel de tous les exilés.
Car si Emmaüs aide, il est vrai, les sans-abri lors des froides périodes hivernales et travaille à leur réinsertion, l’association de l’abbé Pierre participe également à l’accueil de tous les migrants, même les clandestins.
Résultat : Emmaüs Solidarité se retrouve davantage accaparée par les migrants que par les Français dans le besoin. Selon son rapport d’activité, en 2021, l’association consacrait ainsi 79 % de ses places en centres d’hébergement à des personnes issues de pays hors de l’Union européenne et seulement 14 % à des Français. Et ce, alors que l’association de l’abbé Pierre peut compter sur la générosité de l’État français pour mener à bien ses missions. Reconnue d’utilité publique, elle bénéficie tout d’abord d’une défiscalisation des dons intéressante (75 %). D’autre part, chaque année, elle perçoit de nombreuses subventions. En 2021, Emmaüs a reçu près de 70 millions d’euros de subventions, État et toutes collectivités confondus. Un chiffre en constante augmentation depuis plusieurs années. Emmaüs se classe ainsi parmi les associations les plus subventionnées par l'État, selon l'association Contribuables associés.