Et les conséquences de ce durcissement politicien ne se sont pas faites attendre.
Les migrants dits en situation irrégulière sont, selon divers témoignages, mis en situation de ne pouvoir faire valoir aucun droit, au mépris de la loi. Il semblerait même que des consignes émanant du plus haut niveau aient été données pour rappeler l'impératif de la politique du chiffre. Car, ce qui compte c'est de pouvoir afficher la sévérité des renvois ! Ainsi, certaines préfectures ont décidé de ne plus délivrer de récépissé de demande de carte de séjour, exposant ainsi les demandeurs au danger de l'expulsion immédiate.
Les militantes et les militants qui ont fait de la solidarité leur quotidien voient leur action menacée d'être poursuivie en justice sous des prétextes fallacieux et/ou accessoires. Il s'agit bien d'une volonté de faire taire les uns, acteurs de tous les droits pour tous, pour satisfaire les autres, partisans du repli sur la blanche forteresse hexagonale.
Deux militantes, Marie-Luce Pouchard et Corinne Mialon, ont été citées et « rappelées à la loi » au prétexte de l'absence d'autorisation d'un rassemblement à Clermont-Ferrand, un délit tellement mince que le procureur lui-même ne s'est pas donné le ridicule de poursuivre...
La LDH soutient sans réserve Marie-Luce Pouchard et Corine Mialon, et demande l'annulation de toute procédure à leur encontre. Elle appuie les initiatives de solidarité et défense qui sont organisées en leur faveur. Avec ces militantes, comme avec tant d'autres, aux côtés des organisations et associations qui en assument la continuité, la LDH continuera à défendre les droits des migrants. La LDH appelle toutes celles et tous ceux qui refusent que la République soit défigurée et ses principes bafoués à s'indigner, à résister et à agir.