« Bassesse et vulgarité », « Beauf aviné qui pourrait faire sourire s’il avait du talent. C’est hélas, ce qui manque et ne reste que la fange dans laquelle il se complaît », ou encore « abaisser le journal au niveau des ragots de caniveau », telles sont les expressions par les- quelles certains lecteurs accueillent ma rubrique du vendredi, dans l'Echo du Centre : « Les mots pour le dire ».
Je pourrais répondre à ces moralistes du langage, en leur demandant tout simplement ce qu’ils ont lu dans leur vie. Car ce sont là des formules de fascistes ou d’obsédés sexuels, comme Mr DSK lui-même.
Je rappelle malgré tout que les mots dits « grossiers » ou « vulgaires » ont été étudiés par les linguistes, au plus haut niveau, en particulier Pierre Guiraud, dans « les Gros mots » et Catherine Rouayrenc » dans un ouvrage qui porte le même titre, aux Presses Universitaires de France, dans la collection « Que sais-je ? » Mais aussi que Henri Barbusse, dans « le Feu » consacre un chapitre aux « gros mots », à la demande des poilus. Je ne parle même pas de Céline, évincé de la grande célébration annuelle, pour des raisons qui tiennent certainement bien plus à son langage qu’à son antisémitisme à géométrie variable. Et puis Aragon, auteur vraisemblable du fameux « Con d’Irène ». Et puis Boris Vian, qui prend la défense de la pornographie…et puis tant d’autres, parmi les plus grands.
Ils sont utiles, efficaces, indispensables, ces mots, si l’on ne veut pas adopter le langage de la bourgeoisie, ce qui nous rendrait alors coupables de complicité avec les exploiteurs du peuple. La naïveté touchante de mes adversaires leur fait facilement oublier qu’ils n’ont jamais lu grand-chose, en tout cas jamais bien compris, sauf les slogans des partis politiques, dont on peut dire qu’ils n’ont pas été très efficaces, et, sans vouloir me montrer cruel je rappelle les scores des candidats aux Présidentielles : 1969 : Jacques Duclos : 21,27% des voix.
1981 : Georges Marchais : 15,35% des voix.
2002 : Robert Hue : 3,37% des voix
2007 : Marie Georges Buffet : 1,9% des voix.
Je ne mets pas en cause la valeur humaine de ces candidats. Mais on voit le décalage qui existe désormais entre le langage de la gauche communiste et la réalité sociale du pays.
De cette dégringolade, je ne saurais être tenu pour responsable. Mes ragots de caniveau, je les revendique, car dire que Mr DSK est accusé d’avoir fait une « fellation » à une femme de ménage guinéenne, c’est le langage médical. Un remède, quoi ! « Sucer » en est la version populaire. Cela suppose qu’on aime le peuple. Dans le cas contraire, on cherche à rester en bonne compagnie avec le couple de milliardaires dits de « gauche ».
Je précise la fortune du couple Strauss-Kahn-Sinclair.
Nous commencerons par la femme, par courtoisie. Elle est l’héritière de son papa, un des principaux « galiéristes » de la première partie du 20ème siècle. Sa fortune, considérable, est exonérée de l’ISF. Quand Laurent Fabius institua cet impôt, il prit soin d’en exclure les œuvres d’art. Il était lui-même l’héritier d’un antiquaire fortuné.
Jacques Duclos, ouvrier pâtissier n’avait pas ce genre de problème. Mais je détaille.
Le couple Strauss-Kahn dispose d’une fortune immobilière au Maroc, où l’on ne paye guère d’impôts. Le gentil Dominique, Président du Fonds Monétaire International est exempté d’impôt sur le revenu. Logé par le FMI dans une magnifique maison de Washington, servi (chauffeurs, domestiques, secrétaires, gardes du corps, nourri, véhiculé et blanchi), il gagne en outre 360 000 euros par an (le chiffre est de 2007), exonérés d’impôts. Pendant ce temps la charmante Anne Sinclair, vend quelques tableaux, de ci de là. Par exemple, « Femme en rouge et vert » de Fernand Léger, le 4 novembre 2003, pour la modique somme de 14,2 millions d’euros.
Vous préférez les Impressionnistes ? Anne a liquidé les « nymphéas » de Claude Monet. Je vous donne le prix quand même : 20 millions de dollars, et, nous dit-on dans la presse, quelques « tableaux mineurs » que vous auriez pu vous payer à condition de faire quelques économies : 14,2 millions d’euros. Vous ne pourrez pas non plus acquérir « l’Odalisque, harmonie bleue », de Matisse. Vous aviez pourtant mis de côté (ou « à gauche » si vous préférez), les 33,6 millions de dollars. Je vous rassure, il en reste : 160 œuvres de même catégorie, stockées dans une banque de Libourne.
Au Maroc demandez si le riad de la médina de Marrakech est en vente. Faites vite sinon, l’affaire va vous passer sous le nez ! Si vous êtes casanier il reste les 200 m2 de l’appartement de la place des Vosges, juste à côté de celui de Jack Lang. Comme ça vous pourrez discuter le bout de gras quand vous sortirez tous les deux de l’usine.
Donc, cet article est une « affaire à suivre » comme on disait autrefois dans la presse écrite. Pour ma part, je suis dans l’expectative. Je me tâte.
Je vous rassure, je ne tâte pas une pauvre femme de ménage noire. Je n’ai pas de femme de ménage. Pas même une prison à trois niveaux, sur 600 m2…
Pas de forces de police pour garder ma maison, et je dois dire que je préfère cette absence de vigiles avec ou sans uniformes. A la place j’ai un chien. Il est blanc, mais ce n’est pas du racisme ! Vous n’allez pas m’accuser de tous les maux en même temps !