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21 février 2015 6 21 /02 /février /2015 09:54

couv-ayraud.jpgUn petit mot pour signaler la publication, par les Éditions du Petit Véhicule, du nouveau recueil de poèmes de Philippe Ayraud, Je vous apporte des mots en fraude.

Je vous invite à lire la belle préface de Luc Vidal qui dit tout ce qu'il y a à savoir sur ce délicat petit livre au sein duquel on retrouve, avec plaisir, l'élégance discrète et généreuse de Philippe.

Pour commander ce livre, c'est ICI.


Philippe Ayraud est le poète des maraudes. Car il sait que ses poèmes-chansons sont des navires qui longent les quais des rêves avant l’embarquement vers les champs de bataille, d’où naîtra la clarté d’un certain esprit de justice et de fraternité réelle. « J’aime bien m’enfuir dans le vent du large. » C’est avec sa plume oiseau de l’écriture qu’il dit non et dénonce l’injuste ajustement du monde. Trop lucide pour être dupe de cette comédie humaine soumise au diktat du capital, «au grand bordel démocratique », à la surveillance par caméra et code de carte bancaire interposés à la concupiscence de Big Brother. Qu’opposer à cela sinon la folie, la beauté, la bonté et le cri des mots qui ouvrent le vrai cœur de soi et de l’autre. Il offre la colère de sa voix, ses mots-tempête aux oreilles des laisser pour compte de véritables enfances. Ils ont pour prénoms Celna, Mouna, Leila, Dagan, Hicham, Mohammed, Anri, Bafodé, Karim, Salim, Abdel et Kemal et d’autres. Et chacun d’entre nous se prénomme ainsi. Le cri sublime des libertaires est un cri de haute poésie quand Philippe chante à pleins poumons sa protest song, quand il peint en noir ses rêves cosmopolites de lucidité, « de ce noir couleur de la vie » à la manière d’un Jack London. « Tes poings rêvent de grand large ». Ses mots ne sont jamais en grève par nature et par obligation. Ses maîtres, je veux dire ses compagnons de route lui font l’accolade intime. Tels Camus avec sa révolte étoilée, Blaise Cendrars avec l’or de ses mots, Jean Ferrat avec le Potemkine arrivé à bon port, enfin, Léo Ferré avec les chants de la fureur, Leonard Cohen avec le secret du chant profond, avec Bob Dylan dans le vent d’une chambre d’amour. L’écriture de Philippe tient de la complainte. Un poète comme Robert Desnos en usa merveilleusement comme des chants de révolte (No Pasaran) auxquels Philippe s’identifie sans effort. Cela lui est naturel. Ses mots de contrebande volontaire plongent leur racine dans la Grande Histoire, la vie quotidienne et la solitude irremplaçable du poète. Chacun de ses textes en offre une subtile alliance de révolte, de rêve et d’utopie bienfaisante. Je veux parler de la solitude des bords de mer, de la solitude de l’hiver ou d’une ville de province que son cœur sait accrocher aux feux de la nuit. Et puis cet avant dernier poème qui ferme presque le livre : « il est des gens si beaux » que je trouve très doux, comme une ritournelle. La vérité est une denrée de fraude qui se mérite et se mesure dans les blessures du cœur. (Luc Vidal)

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