«Nous allons construire 2 000 logements, dont 1 650 logements à Jérusalem, et le reste dans les implantations de Maalé Adoumim et d'Efrat (au sud de Bethléem en Cisjordanie)», indique ce responsable qui a requis l'anonymat. Dans la matinée, le vice-ministre des Affaires étrangères, Danny Ayalon, avait souligné qu'aucune décision ne serait prise sans concertation avec les Etats-Unis. «Nous voulons peser nos réactions aux niveaux politique et diplomatique en tenant compte de nos intérêts. Nous ne sommes pas seuls, loin de là, et allons nous concerter notamment avec les Etats-Unis», avait-il précisé.
La réaction de l'Autorité palestienne a été immédiate : Israël «accélère la destruction du processus de paix», a déclaré dans la soirée le porte-parole de Mahmoud Abbas.
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> Les Etats-Unis stoppent leur financement
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> L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture a décidé lundi depuis son siège parisien d'admettre la Palestine comme membre à part entière par 107 voix pour, 52 abstentions et 14 voix contre, dont celles des Etats-Unis, de l'Allemagne et du Canada. Les Etats-Unis, qui apportent 80 millions de dollars à l'Unesco et assurent 22% de son budget, ont automatiquement suspendu un versement de 60 millions de dollars prévu en novembre. Il s'agit d'une mesure automatique issue d'une législation spéciale datant des années 1990. De son côté, le Canada menace de faire de même.
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> La Ligue Arabe «étonnée» par la décision américaine
«Une telle initiative américaine influe négativement sur les efforts visant à relancer les négociations de paix» et entrave «leur succès», a estimé le chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi. Dans un communiqué publié au Caire, siège de la Ligue, Nabil al-Arabi, à la tête de l'institution dont les 22 membres soutiennent la demande palestinienne d'adhésion à part entière à l'ONU, s'est dit «extrêmement étonné» de la décision de Washington, un acteur important du processus de paix entre Israël et les Palestiniens. A Amman, en Jordanie, le Parlement a condamné la décision américaine «prise pour punir l'Unesco après le vote juste et démocratique de ses Etats membres en vue de donner à la Palestine ce qu'elle mérite», selon l'agence officielle Petra.
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> «La France, un pays ami, a cédé à l'Autorité palestinienne»
Pour le vice-ministre des Affaires étrangères israélien, Danny Ayalon, l'Unesco est «devenue une organisation politique en intégrant en son sein un Etat qui n'existe pas». Selon lui, «cette démarche des Palestiniens prouve qu'ils ne veulent ni la paix ni des négociations, mais entendent perpétuer le conflit». Il a ajouté qu'Israël allait faire part de sa «déception» à la France pour son «oui». Un vote en faveur de l'admission qu'il a jugé «bizarre, car la France, un pays ami, a cédé à l'Autorité palestinienne après avoir essayé de la dissuader de sa démarche à l'Unesco».
En ouvrant la nouvelle session parlementaire, lundi à Jérusalem, Benjamin Nétanyahou a regretté dans son discours «les démarches unilatérales» des Palestiniens à l'ONU et averti qu'Israël «ne restera pas les bras croisés». Avant le vote, le chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman, avait appelé «à rompre tous les liens avec l'Autorité palestinienne» de Mahmoud Abbas.
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> L'adhésion de la Palestine est une première victoire diplomatique dans sa démarche d'adhésion à l'ONU en tant qu'Etat membre. Le 23 septembre dernier, Mahmoud Abbas s'était rendu à Washington pour en faire solennellement la demande. Le 11 novembre, le Conseil de sécurité doit rendre sa décision et les Etats-Unis opposeront leur droit de veto, ne laissant aucune chance à la Palestine.