Le Sénégal est partie à la Convention des Nations unies contre la torture et autres
peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, au Pacte international
relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et à la Charte africaine des
droits de l'Homme et des peuples qui prohibent la torture et les mauvais traitements.
En droit interne, le Sénégal s'est doté de mesures de prévention et de
répression de la torture, qui s'adressent à tous les agents d'application de la loi
pouvant être en situation de porter atteinte à la sécurité et à l'intégrité physique
de la personne humaine.
UNE TORTURE ROUTINIÈRE
Néanmoins, comme le rappelle le rapport d'Amnesty International, « Sénégal,
terre d'impunité », publié en septembre 2010, le recours à la torture est systématique
au Sénégal pour extorquer les aveux des personnes détenues et accusées
de délits divers. Présumés rebelles de Casamance, sympathisants de ces
rebelles, présumés voleurs, « dealers » de drogue ou prisonniers de droit commun,
tous sont exposés à des risques de torture quel que soit le délit dont ils
sont accusés. Cette pratique est d'autant plus ancrée que, dans bien des cas, les
tribunaux acceptent comme élément de preuve des aveux obtenus sous la torture.
Ainsi, le rapport d'Amnesty International montre du doigt plusieurs affaires
dans lesquelles le juge a choisi de fermer les yeux sur les dénonciations d'actes
de torture exprimées par les détenus et leurs avocats.
DES AFFAIRES VITE OUBLIÉES
Dans le même temps, les autorités sénégalaises enquêtent rarement à propos
des allégations de torture en détention. Les cas de mort en détention sont fréquents.
Pourtant, si des enquêtes sont parfois ouvertes, elles sont rarement menées de manière rapide,
indépendante et impartiale.
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