La signature de l’accord des « 5+1 » avec l’Iran sur son programme nucléaire bouleverse le Proche-Orient et, par conséquent, l’ordre du monde. Alors que les commentateurs internationaux sont extrêmement hésitants sur ce qui va suivre, je poursuis mon analyse sur la base de ce que j’ai publié tout au long de ces négociations.
Après avoir neutralisé l’opposition cubaine, la neutralisation de l’opposition iranienne est un coup de maître pour Barack Obama car elle laisse la Russie et la Chine isolées. En effet, il s’agit bien d’une neutralisation : si l’Iran n’a pas complètement abandonné l’idéal anti-impérialiste d’Ali Shariati et de l’imam Rouhollah Khomeiny, il a renoncé à entrer en conflit avec les États-Unis, donc à exporter cette révolution.
Bien que l’on ignore les différentes annexes bilatérales entre Washington et Téhéran, on voit —en moins d’une semaine— un nouveau paysage commencer à se déployer, pour le moment conforme à mes pronostics [1].
Pendant que les politiciens états-uniens se déchirent pour savoir s’ils vont ou non soutenir cet accord, l’Iran s’est retiré d’Aden qui est immédiatement tombée aux mains de la Force commune arabe, c’est-à-dire —contrairement à ce que son nom semble indiquer— d’Israël et de l’Arabie saoudite. Ce faisant, le détroit de Bab el-Mandeb revient sous contrôle de l’Otan. Le Saudi Ben Laden Group pourra construire un pont sur la mer Rouge reliant le Yémen à Djibouti. Israël et l’Arabie saoudite pourront exploiter les réserves naturelles de l’Ogaden (Éthiopie).