Huit jours après son lancement, le mouvement de grève de la faim parmi les prisonniers palestiniens ne faiblit pas. Au cours du week-end, environ 80 détenus appartenant au Hamas ont renoncé, mais d’autres continuent de se joindre à cette protestation pacifique. Selon Qaddoura Farès, président du Club des prisonniers palestiniens, « ils pourraient être près de 2 000 dans les prochains jours ». Près de 6 200 « détenus de sécurité », selon l’expression en vigueur, sont enfermés dans les prisons israéliennes. Cette cause est l’un des rares sujets unificateurs au sein de la société palestinienne, capable de mobiliser une population démoralisée et très critique envers ses propres dirigeants. Chaque famille a compté, ou compte encore, des détenus. Chacun a entendu les récits de vies derrière les barreaux de l’occupant.
Le chef de file de ce mouvement de protestation contre les conditions de détention est Marouane Barghouti. Condamné à cinq fois la perpétuité pour son implication dans l’organisation d’attentats pendant la seconde Intifada, au début des années 2000, il est aussi la figure la plus populaire du Fatah, la principale composante de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Il a été placé à l’isolement dès le premier jour de la grève, le 17 avril.