Tel est le résultat de l'expérience menée par le correspondant de la BBC en Chine, John Sudworth, qui souhaitait mettre à l'épreuve ce qu'il décrit comme "le réseau le plus étendu et sophistiqué de vidéosurveillance au monde".
Avec la complicité des autorités locales, le journaliste s'est fait tirer le portrait dans un poste de police afin que son visage soit intégré à la base de données des habitants de la ville de Guiyang et enregistré comme individu suspect. Après quelques minutes de pérégrinations dans le centre-ville, il est rapidement identifié par l'une des nombreuses caméras intelligentes jalonnant les rues puis interpellé par plusieurs policiers.
À l'instar des 3 millions de citoyens de Guiyang, les habitants des grandes villes du pays sont constamment sous l’œil des caméras de surveillance. La Chine a mis au point un système de surveillance redoutable fort de plus de 170 millions de caméras essaimées à travers le pays.
400 millions de nouvelles caméras doivent venir compléter le réseau national d'ici trois ans. Certaines d'entre elles sont dotées d'un dispositif de reconnaissance faciale permettant d'identifier les passants avec une marge d'erreur infime.
Désireuses de renforcer la sécurité sur le territoire, les autorités chinoises utilisent la reconnaissance faciale pour prévoir et prévenir les crimes. Les mouvements et les comportements des citoyens sont analysés et recoupés aux autres données accumulées par le pouvoir pour avertir rapidement les autorités en cas de signaux jugés suspects.
La technologie est aussi utilisée pour conformer les citoyens à la norme. À Shangaï et Shenzhen, les visages des piétons traversant au rouge sont projetés sur des écrans géants aux coins des carrefours jusqu'à ce qu'ils s'acquittent d'une amende.